Éco-Business

Économie du savoir. Le Maroc doit changer de logiciel

Le Morocco Today Forum a tracé les grandes lignes d’une économie basée sur le savoir. Le Maroc se doit de rattraper le temps perdu.

La quatrième édition du Morocco Today Forum a réuni plus de 500 personnalités. Cet événement du groupe «Le Matin» a abordé cette année le thème de «L’économie du savoir et nouveau développement : l’opportunité de l’intangible». Dans son discours d’ouverture, le PDG de ce groupe de presse, Mohamed Haitami, a indiqué que «l’économie du savoir représente plus une opportunité qu’une menace pour le Maroc et le continent africain». Le monde, a-t-il rappelé, est entré de plein pied dans l’univers de la data. «Les principales capitalisations boursières mondiales ne sont plus industrielles. Si hier la richesse se mesurait par les réserves minières au sol, par l’étendue des terres ou encore la fortune amassée, désormais la data est devenue la mère des richesses », affirme le PDG. Haitami a affiché son optimisme en l’avenir.

«D’aucuns diront que les jeux sont faits et que des positions sont déjà acquises, ne laissant aucune autre possibilité aux autres que de se plier aux nouveaux diktats. Nous estimons pour notre part qu’il n’y a pas de fatalité dans ce domaine vu la grande capacité de rattrapage qui le caractérise», affirme Haitami.

Ce dernier appelle à la transformation du Maroc en «Digital Nation». Ce voeu a été analysé par une dizaine d’intervenants durant cette journée de réflexion et d’échange autour de cette thématique aussi vaste que décisive pour l’avenir des nations.

Invitée d’honneur à cette rencontre, Najat Vallaud-Belkacem, ex-ministre de l’Éducation nationale en France a livré sa vision pour le développement d’une nation bâtie autour du savoir. «Les jeunes doivent maîtriser l’outil informatique dans son état actuel et anticiper son état à venir», indique-t-elle tout en insistant sur la formation des enseignants et la mise en place de toutes les conditions nécessaires pour faciliter l’accès aux jeunes à ces outils. L’ancienne ministre poursuit : «La jeune génération, si on veut qu’elle fasse de l’intelligence artificielle une alliée pour répondre aux défis auxquels notre humanité est confrontée, il faut qu’elle puisse maîtriser ces nouvelles technologies dans un cadre éthique parfaitement compris. L’avenir se jouera dans leurs capacités à articuler en conscience : science, philosophie… de sorte que ces disciplines puissent interagir en permanence et préserver les hommes d’une nouvelle aliénation». Les représentants du secteur privé ont été également conviés à apporter leurs réponses et propositions sur ce sujet. Ismail Douiri, DG du groupe Attijariwafa bank : «L’économie du savoir est une économie où la matière première est l’information et cette information doit être disponible et librement transformable pour en tirer un certain nombre de conséquences, de biens et services revendables et qui ont une valeur pour la société », souligne-t-il. Même son de cloche chez son confrère banquier : Hassan Debbagh, DGA en charge de la Banque des particuliers et des professionnels à la Banque populaire : «L’information doit être valorisée et de la valeur ajoutée doit en être créée. Il faut également faire confiance à la jeunesse et lui donner les moyens d’utiliser l’information et innover ».


Driss Guerraoui
Président du Conseil de la concurrence

Le premier défidu Maroc est lié à notre capacité à réunir les conditions pour changer radicalement les nouvelles missions de l’école au regard des nouvelles exigences de l’Économie du savoir. Le deuxième est de libérer les énergies à travers des instances de gouvernance et de régulation pour passer à cette rationalité fondée sur la compétition, sur le mérite, sur l’innovation, sur le risque…

Moussa Mara
Ancien premier ministre du Mali

Pour tirer profit de l’économie du savoir, il faut un dispositif complet composé entre autre d’un système de formation initiale et continue avec la vocation de tendre vers ce qui se fait de mieux dans les domaines visés. La recherche qui permet de donner des longueurs d’avance et de créer des connaissances.

Najat Vallaud-Belkacem
Ex-ministre française et DG adjointe de l’Institut Ipsos

Il est bon que le Maroc effectue ce saut résolu dans cette ère du savoir et de l’innovation technologique. Une transformation sociétale doit accompagner cette ère pour lui permettre d’éviter de créer ou creuser de nouvelles vulnérabilités.



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