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Déficit budgétaire : le Trésor limite la casse en juin

Le déficit budgétaire du mois de juin 2022 ressort à un niveau bien moins important que celui de la même période de 2021 (-29,3 MMDH). Et ce, malgré la dégradation du contexte économique marqué par la faible récolte céréalière, les tensions inflationnistes, le renchérissement des cours des matières premières, notamment l’énergie et les céréales ainsi que les perturbations des chaînes de production et d’approvisionnement. 

En dépit d’un contexte marqué par la faible récolte céréalière, les tensions inflationnistes, le renchérissement des cours des matières premières, notamment l’énergie et les céréales ainsi que les perturbations des chaînes de production et d’approvisionnement, le Maroc s’en sort plutôt bien. Pour preuve, le niveau du déficit budgétaire contenu à -18,3 milliards de DH (MMDH) à fin juin. Une prouesse sachant que le besoin du Trésor était de -29,3 MMDH un an auparavant, selon la situation des charges et ressources du Trésor (SCRT) publiée par les Finances, jeudi 14 juillet.

Cette évolution recouvre une augmentation plus importante des recettes (+28 MMDH) par rapport à celle des dépenses globales (+19,2 MMDH). Ainsi les recettes qui se sont appréciées de 23,5% à fin juin. Elles affichent, à cette date, un taux de réalisation de l’ordre de 56,1% par rapport aux prévisions de la loi de Finances (LF).

Ce sont évidemment les recettes fiscales qui affichent globalement un bon comportement, avec une progression de 23,5 MMDH (21,8%) et un taux de réalisation de 59%, «et ce, en dépit de la poursuite de l’effort de remboursement des crédits de TVA», soutient le département de tutelle. Justement, les remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, y compris la part supportée par les collectivités territoriales, ont ainsi atteint un montant de 8,6 MMDH, soit 2,2 MMDH de plus que la même période de 2021.

Dans le détail, l’IS continue à tenir la dragée haute au niveau des recettes avec une progression de 12,8 MMDH, «suite à l’amélioration remarquable des recettes du complément de régularisation (+6,9 MMDH)» notamment. Les rentrées d’IR progressent aussi mais moins fortement que celles de l’IR (+1,2 MMDH). Même évolution pour les recettes de la TVA intérieure (+1,1MMDH).

À l’inverse, celles de la TVA à l’import ont augmenté de 6,8 MMDH. Dans ce sillage, la progression des taxes intérieures de consommation de 742 MDH grâce à la TIC sur les produits énergétiques (+298 MDH), les tabacs (+206 MDH) et les autres TIC (+238 MDH).

Les recettes non fiscales ne sont pas en reste non plus. Elles culminent à 14 MMDH, en hausse de 4,2 MMDH par rapport à juin 2021. Même chose pour les recettes en provenance des établissements et entreprises publics qui se sont établies à 3,9 MMDH, dont 2 MMDH versés uniquement par OCP.  Pour ce qui est des dépenses, leur progression dépasse les 19 MMDH (+15%) pour un taux d’exécution identique à celui des recettes de 56,1%. En cause, la hausse des charges de la compensation (+12,1 MMDH).

En effet avec la hausse du cours du gaz butane qui a atteint une moyenne de 861 $/t contre près de 530 $/t à fin juin 2021, ces charges ont atteint près de 21 MMDH affichant un taux de réalisation de 123,6% par rapport à la prévision initiale de la LF 2022. A noter que ces charges comprennent des subventions accordées aux professionnels du secteur du transport pour un montant de 1,5 MMDH.

Dans la même lignée, les dépenses de biens et services ont augmenté aussi suite à la hausse de 4,2 MMDH au titre des «autres biens et services» et 2,7 MMDH au titre des dépenses de personnel. Même les intérêts de la dette se sont emballés. Les charges qui y sont liées ont augmenté de 291 MDH pour se situer à 16,9 MMDH.  Les dépenses d’investissement ont également progressé. Les émissions ont atteint 39,6 MMDH, contre 31,8 MMDH un an auparavant. Cela équivaut à un taux de réalisation de 50,7%.

Solde excédentaire pour les comptes spéciaux du Trésor

Les comptes spéciaux du Trésor sont excédentaires de près de 21 MMDH, contre 10,9 MMDH à fin juin 2021. Ils tiennent compte d’un montant de 6,3 MMDH correspondant au produit de la Contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et les revenus, affecté au Fonds d’appui à la protection sociale et à la cohésion sociale, contre 3,5 MMDH à fin juin 2021.

Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO


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