Éco-Business

Crise sanitaire : le vrai impact sur les finances des ménages

L’accélération de l’inflation met une nouvelle fois le pouvoir d’achat sous pression. Le Haut-commissariat au Plan vient de dévoiler l’impact réel de la crise sanitaire sur les finances des ménages. En 2020, le revenu disponible brut a fondu de 31 MMDH. La baisse de la consommation et la peur de l’avenir ont contribué au renforcement des bas de laine. Les ménages ont mis de côté 124 MMDH, soit 20 MMDH de plus qu’en 2019. Leur investissement est resté globalement résilient ne reculant que de 4,3%. 

L’inflation s’est bel et bien installée et peut être pour un bon moment. Elle a atteint 5,9% sur un an en avril. Et le pic semble encore devant. Dans certaines branches d’activité, les prix de vente ne reflètent que partiellement la hausse des coûts de production. La prévision d’une hausse moyenne de 4,7% des prix à la consommation sur l’ensemble de l’année demeure très incertaine.

La banque centrale livrera ses nouvelles projections le 21 juin prochain. C’est un nouveau coup dur pour le pouvoir d’achat des ménages qui avait déjà souffert de la crise sanitaire. Le Haut commissariat au Plan vient de dévoiler l’impact réel du Covid sur les finances des ménages au cours de cette année atypique marquée, notamment, par un confinement de trois mois. Confrontée aussi à une nouvelle année agricole sèche, l’économie avait détruit 432.000 emplois.

Par ailleurs, certaines entreprises avaient procédé à des réductions de salaires pour faire face à la pression sur la trésorerie. Ainsi, les bulletins de paie des salariés affichaient 27 MMDH en moins par rapport à 2019 à 383 MMDH. Les revenus de la propriété, eux, ont diminué de 9 MMDH. Ces baisses ont mécaniquement tiré vers le bas les impôts courants qui se sont établis à 35 MMDH (-2 MMDH).

Par contre, l’érosion du revenu des ménages a été atténuée par des prestations sociales en hausse de 9% à 99 MMDH et une accélération de 19% (ou 20 MMDH) des autres transferts courants à 125 MMDH. Ces compensations ont permis de limiter la baisse du revenu disponible brut à 3,8% (31 MMDH) à 793 MMDH. En tenant compte de 101 MMDH de transferts sociaux en nature, le revenu disponible ajusté s’élève à 894 MMDH.

Le taux d’épargne a gagné 3 points
La baisse des revenus, les restrictions sur la mobilité limitant certaines dépenses et la peur de l’avenir ont poussé les ménages à renforcer leur bas de laine. Les dépenses de consommation ont baissé bien plus vite que le revenu brut disponible.

En 2020, les ménages ont mis de côté 124 MMDH, soit 20 MMDH de plus qu’en 2019. Cela représente 15,6% du revenu brut disponible contre une moyenne de 12,5% au cours des cinq années précédentes. L’épargne accumulée durant la crise a toutefois été rapidement réinjectée dans l’économie, les dépenses des ménages ayant fortement rebondi en 2021. Quant à l’investissement, il est resté globalement résilient ne baissant que de 4,3% à 88 MMDH. Ce niveau fait ressortir une capacité de financement positive de 37 MMDH contre 17 MMDH une année auparavant.

Franck Fagnon / Les Inspirations ÉCO



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