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Climat: la moisson africaine à la COP27

La création d’un fonds spécial, pour financer les dégâts climatiques déjà subis par les pays considérés comme «particulièrement vulnérables», est l’un des principaux acquis obtenus par les Africains lors de la COP27. 

Pour certains, il s’agit d’une avancée «historique», alors que pour d’autres, c’est juste un petit pas en avant qui reste d’ailleurs à confirmer. Telles sont les principales réactions au niveau du continent, au lendemain de la COP27 qui s’est tenue du 6 au 20 novembre à Charm El-Cheikh, en Égypte.

Mais une chose est sûre, cette COP, qui a duré plus que prévu, s’est terminée sur ce que les pays africains peuvent considérer comme un grand acquis: la création d’un fonds spécial pour financer les dégâts climatiques déjà subis par les pays considérés comme «particulièrement vulnérables».

Des pays dont beaucoup de trouvent en Afrique. «Au début de ces pourparlers, les pertes et dommages n’étaient même pas à l’ordre du jour. Et maintenant nous entrons dans l’histoire», s’exclame Mohamed Adow, directeur de l’ONG Power Shift Africa, ardent défenseur du fonds. La décision a été adoptée par consensus en assemblée plénière sous un tonnerre d’applaudissements, en clôture de la conférence.

Détails du fonds
Dans le détail, il souligne le «besoin immédiat de ressources financières nouvelles, supplémentaires, prévisibles et adéquates pour aider les pays en développement qui sont particulièrement vulnérables» aux impacts «économiques et non-économiques» du changement climatique. Parmi ces modes de financement possibles figure explicitement la création d’un «fonds de réponse aux pertes et dommages», une revendication forte des pays en développement, qui ont fait bloc sur ce dossier.

Quant aux modalités de mise en œuvre de la décision, et donc du fonds, elles devront être élaborées par un comité spécial pour adoption à la prochaine COP28, fin 2023, aux Émirats arabes unis. La question des «pertes et dommages», plus que jamais au centre des débats après les inondations dévastatrices qui ont récemment frappé le Pakistan et le Nigéria, a bien failli faire dérailler la COP27. Elle n’a été mise à l’ordre du jour qu’au tout dernier moment, après de longues réticences des pays riches, et à la condition que la question d’éventuelles responsabilités juridiques ou dédommagements soit écartée.

Déceptions
«Ça n’a pas été facile mais nous avons finalement rempli notre mission», se félicite le président de la COP27, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri. Mais, pour le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guteress, une autre déception limite le véritable impact de cette COP sur les pays dits «vulnérables». «Nous devons drastiquement réduire les émissions maintenant, et c’est une question à laquelle cette COP n’a pas répondu», lance-t-il sans trop de diplomatie, à l’issue de la conférence climatique.

À cela s’ajoutent les regrets de plusieurs pays africains sur les modes de financement et l’accès à ces financements climatiques. Autant de points qui, selon les défenseurs de la cause climatique sur le continent, doivent continuer d’être débattus afin que gain de cause soit obtenu, au plus tard, lors de la prochaine COP23, aux Émirats Arabes Unis.

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO


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