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Banques : le secteur brave la crise

Bank Al-Maghrib a rendu public, mardi 27 juillet, son rapport annuel sur la supervision bancaire, qui dresse le bilan de l’année 2020. Principal enseignement : en dépit d’une aggravation de la sinistralité, les banques ont été résilientes, grâce aux bons fondamentaux pré-crise et aux mesures de réponse pertinentes aux effets de la pandémie.

En dépit d’une aggravation de la sinistralité, les banques ont été résilientes, s’est félicité Bank Al-Maghrib, ce mardi 27 juillet 2021, lors de la présentation de la 17e édition du rapport annuel sur la supervision bancaire. Toujours selon la banque centrale, cette résilience a été confirmée par les résultats d’un ensemble de stress tests effectués au 2e et 4e trimestre 2020.

Sur le plan de la liquidité, la situation des banques est restée confortable, à la faveur des mesures prises par la Banque. A cela s’ajoute, à fin 2020, un ratio de solvabilité moyen de 15,7% et un ratio de fonds propres, de catégorie une, moyen de 11,4%, malgré une hausse de la sinistralité à 8,2% et une baisse des résultats bancaires de 43%. Si le taux des créances en souffrance, en 2020, a été de 8,2% contre 7,5% un an auparavant, soit une hausse d’environ 10 MMDH, il a été constaté une accélération de la collecte des dépôts à vue, dans un contexte de baisse de la consommation des ménages. Ainsi, les Marocains ont déposé 1.006 MMDH auprès des banques en mai 2021, soit une hausse de 5.3%. Cela ne s’est jamais produit depuis 2017, où le taux des dépôts de la clientèle avait bondi de 5,5%. Cependant, sur base sociale, le résultat net cumulé des banques, tout en restant positif, a subi une baisse significative. En parallèle, sur base consolidée, la rentabilité des 11 groupes bancaires a baissé de moitié. Il faut noter que les activités opérées à l’étranger, notamment en Afrique, ont été relativement moins affectées par les effets de la crise pandémique.

S’agissant de la structure du paysage bancaire national, elle n’a pas observé de grands changements. 64% des parts de marché des banques conventionnelles (en actifs) sont constituées de banques à capital privé marocain. Les banques à capital majoritairement public représentent 20% du marché, tandis que la part du capital étranger représente 16%. Pour ce qui est du réseau bancaire, il se rationalise, tandis que celui des établissements de paiement connait une forte expansion, à la faveur du démarrage des nouveaux acteurs. En 2020, le Maroc comptait 11.935 agents d’établissements de paiement (+5.911 unités), 1.770 antennes relevant du Réseau des associations de micro-crédit (-17 unités), 7.734 GAB (+121 unités) et 6.510 agences bancaires (-29 unités, une baisse imputable à la marche forcée de la digitalisation du secteur, Ndlr ). S’inscrivant dans cette même dynamique, les ouvertures de comptes bancaires sont restées imperturbables dans le contexte de la pandémie. Avec un taux de bancarisation de 53%, le Royaume compte 29,9 millions de comptes bancaires en 2020, en augmentation de 1,9 millions sur un an. Si l’écosystème bancaire a su faire à la crise, c’est grâce aux bons fondamentaux pré-crise et aux mesures de réponse aux effets de la pandémie, dit-on.

En plus des actions adoptées par le gouvernement pour soutenir les ménages et les entreprises affectés par la crise, Bank Al-Maghrib a pris un ensemble de mesures pour assurer un financement approprié de l’économie et soutenir le secteur bancaire. Au plan de la politique monétaire, ces mesures ont porté sur la baisse du taux directeur de 75 points de base, à un niveau historiquement bas de 1,5%, la libération intégrale du compte de la réserve obligatoire, l’élargissement du collatéral éligible aux opérations de recours par les banques aux avances de Bank Al-Maghrib, et l’assouplissement des conditions de refinancement, par la Banque Centrale, des crédits bancaires aux TPME. Bank Al-Maghrib a également mis en place des lignes de refinancement, à travers les banques, pour couvrir les besoins des banques participatives et des associations de micro-crédit.

Au plan prudentiel, Bank Al-Maghrib a introduit des allègements temporaires pour accompagner le secteur bancaire et consolider sa solidité. Ces mesures, conjuguées à de bons fondamentaux pré-crise, ont induit une bonne résilience du secteur bancaire. Par ailleurs, la Banque centrale a dû s’adapter au contexte de la crise sanitaire et économique, à travers un monitoring des sources de risque prioritaires et une attention renforcée au volet protection de la clientèle. Bank Al-Maghrib a également finalisé une série de réformes réglementaires, décalées en raison de la crise, et qui ont été adoptées en 2021. En parallèle, la crise pandémique a permis de booster le digital, au niveau des services bancaires, et à engager pleinement le secteur dans un processus de transition vers une finance écologique, durable et innovante.

Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO



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