Éco-Business

Autoroutes du Maroc : «Nous voulons accélérer l’automatisation du péage»

Anouar Benazzouz, directeur général de la Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM).

Autoroutes du Maroc (ADM) poursuit ses grands chantiers d’extension de réseau et d’amélioration de la gestion des flux de trafic tout procédant à la restructuration financière de l’entreprise. En plus des décisions prises lors du dernier Conseil d’administration, d’autres opérations devraient bientôt être adoptées. Anouar Benazzouz, DG d’ADM, revient en détail sur les priorités de la société pour les mois à venir.

Les Inspirations ÉCO : Quel est l’état d’avancement des différents projets d’extension du réseau autoroutier ?
Anouar Benazzouz : Cette année, trois investissements majeurs sont programmés. Il s’agit du démarrage des travaux visant à décongestionner le Grand Casablanca, à savoir l’autoroute Tit Mellil-Berrechid et le triplement des voies des axes Casablanca-Berrechid et de l’autoroute de contournement de Casablanca. Ces projets représentent un coût de 2,8 MMDH sur trois ans.  2017 connaîtra également les ouvertures de l’échangeur Aïn Dalia à Tanger et de l’échangeur Aïn Taoujdate sur l’autoroute Rabat-Meknès ainsi que l’élargissement de la gare de péage de Bouskoura vers Berrechid.

Comment allez-vous améliorer le service et la qualité de vos prestations ?
Aujourd’hui, ADM vit une transition qui marque un tournant dans sa vie d’entreprise, dans un contexte où le client, toujours plus exigeant, attend des prestations d’un niveau très élevé tant en matière de confort et de sécurité et de qualité de service. En plus de ses missions de construction, d’exploitation et d’entretien, de nouvelles missions s’ajoutent donc à celles-ci, dont la priorité absolue est la garantie de la satisfaction client. C’est ainsi que notre nouvelle vision stratégique est tournée vers la satisfaction du client. Dans ce sens, notre vision propose des mesures stratégiques qui couvrent plusieurs domaines: la performance opérationnelle par métier, la maintenance du réseau et la poursuite de son élargissement ainsi qu’un modèle organisationnel et managérial en phase avec nos objectifs en matière de performance financière.

Faut-il s’attendre à une meilleure gestion des flux de trafic, notamment au niveau des  péages ?
Nous sommes engagés dans une démarche d’accélération de l’automatisation qui doit nous permettre d’optimiser la gestion des flux de trafics. C’est précisément le rôle du télépéage, qui offre une capacité de voie plus importante que la voie manuelle. Depuis son lancement, le télépéage Jawaz a connu un succès indéniable auprès de nos clients véhicules légers, ce qui a poussé ADM à accélérer le rythme de sa généralisation. Aujourd’hui, les travaux d’équipement du dernier axe, en l’occurrence l’axe Rabat-Oujda, sont en cours. En l’espace de 6 mois, le nombre des abonnés a doublé pour passer de 30.000 à 60.000 abonnés.

Les dettes d’investissement continuent à se creuser. Les solutions préconisées pour le reprofilage de la dette ont-ils commencé à porter leurs fruits ?
ADM est engagée dans des concessions de 50 à 60 ans avec une dette sur 15 ans. La question est donc de savoir comment étaler cette dette sur 20 à 25 ans afin que sa charge sur une année ne dépasse pas notre chiffre d’affaires. À ce titre, le Maroc n’a commencé à sortir des obligations sur 25 ans qu’en 2015. En mars 2016, notre Conseil d’administration a acté le reprofilage de notre dette en autorisant deux opérations d’optimisation. D’abord, le rachat d’une partie de la dette en dinars koweïtiens (KWD) à hauteur de 2,9 MMDH: cette opération, qui va réduire le coût des frais financiers et l’exposition de notre bilan au risque de fluctuation du dinar koweïtien, a été financée par un prêt garanti de l’État contracté auprès des banques marocaines. Il permettra de lisser le service de notre dette sur une longue période. Ensuite, l’optimisation de la dette obligataire d’ADM par le rachat d’anciennes obligations à taux onéreux pour un montant de 5,9 MMDH, et leur remplacement par de nouvelles obligations à des taux plus avantageux. D’autres opérations de restructuration financière seront annoncées lors de leur mise en œuvre, notamment le rallongement des dettes avec les bailleurs de fonds internationaux ainsi que la mise en place d’instruments de couverture du risque de change, que nous sommes en train d’étudier avec le  ministère des Finances. Sur notre dette de 40 MMDH, 9 MMDH sont donc actuellement «gérés». Cette gestion n’a d’ailleurs rien d’exceptionnel par rapport aux autres sociétés étrangères. L’avantage, c’est que notre dette est adossée à un investissement et non à la consommation. Si cet investissement est maintenu, il augmentera mécaniquement la valeur de notre réseau. Après des années difficiles, qui correspondent à des années d’investissement et de développement, les années qui suivront nous permettront d’être mieux dotés en cash.

Comment votre stratégie de développement s’intègre-t-elle aux différentes stratégies nationales ?
Depuis le début des années 2000, ADM œuvre de manière active et volontariste au développement du réseau autoroutier marocain. À ce titre, ADM contribue significativement à l’aménagement du pays. Cela passe notamment par une meilleure capacité d’accueil des flux de touristes ainsi que la possibilité, pour les territoires concernés, de mettre en œuvre plus efficacement les opérations liées au plan de régionalisation avancée. Aujourd’hui, 60% de la population est directement reliée au réseau autoroutier. 70% de la population est desservie par le réseau autoroutier ou par les voies express et 85% de la population est à moins d’une heure de l’autoroute. Toutes les villes de plus de 400.000 habitants sont reliées au réseau autoroutier et 22 des 27 villes de plus de 100.000 habitants sont reliées au réseau autoroutier. Un réseau qui a permis le désenclavement de plusieurs régions et qui dessert notamment 7 aéroports internationaux, 5 ports majeurs, 80% des établissements industriels et 78% des lits touristiques classés.


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