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Agriculture: le transport des ouvriers perturbé

Déclaration de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 20 avril au Maroc, adoption des mesures de précaution contre le Covid-19 et restriction des rassemblements et des déplacements…l’agriculture va-t-elle manquer de bras dans les différentes exploitations à cause de ces conditions sanitaires ?

Pour le moment, le secteur s’active pour approvisionner le marché national étant donné son caractère stratégique. Il n’empêche que la cadence de travail et de production a été perturbée par les dernières mesures appliquées à l’égard des transporteurs d’ouvriers dans la province de Chtouka Aït Baha, première zone primeuriste du royaume.

Un impact sur les rotations
Constitué d’environ 1.000 chauffeurs, ce créneau qui assure le transport des ouvriers temporaires a été obligé de n’expédier que 8 personnes par véhicule au lieu 18 par voyage. Une mesure qui a impacté de facto les rotations habituelles d’acheminement de la main-d’œuvre vers les sites de production, ce qui a entraîné aussi une baisse minime de rendement et de production au niveau des exploitations agricoles et des stations de conditionnement.

«Malgré les coûts supplémentaires de production générés par cette période de confinement, notamment les exigences sanitaires et ces nouvelles mesures de transport de la main-d’œuvre, le secteur continue d’approvisionner le marché», rassure Houcine Aderdour, président de la Fédération interprofessionnelle de production et d’exportation des fruits et légumes (Fifel).

Parallèlement, les attestations de déplacement ont été déjà distribuées aux ouvriers pour faciliter leurs déplacements vers les différents sites de production qui génèrent 41 millions de journées de travail par an dans la région Souss-Massa.

Les employeurs agricoles s’organisent
«Pour remédier à cette situation, les employeurs agricoles ont trouvé des ententes avec les transporteurs de la main-d’œuvre en assumant le coût du carburant pour le second voyage mais aussi en offrant des incitations aux ouvriers», explique Abdelfattah Baâlla, premier vice-président de la FIFEL.

Pour d’autres professionnels, la question du transport de la main-d’œuvre doit être résolue à travers la garantie d’un transport spécial durant cette période pour éviter les perturbations avec la mise en place d’infrastructures routières adéquates et assurer de bonnes conditions de déplacements et de travail. Cette question d’augmentation du coût du transport n’est pas la seule contrainte puisque la demande des consommateurs peut également baisser en raison de la ruée vers les produits non périssables.

L’export en hausse
S’agissant de l’export, la demande relative à l’origine Maroc a évolué compte tenu de la situation sanitaire et pandémique dans les principaux pays fournisseurs de fruits et légumes en Europe, notamment l’Espagne, la France et l’Italie. En plus du respect du quota acheminé vers l’Union européenne, la Russie a demandé un contingent de 86.000 tonnes de tomates alors que la ligne Agadir à Port-Vendres (France) a été réactivée. Le seul point de vigilance concerne actuellement le renouvellement des visas des camionneurs qui assurent le transport international routier (TIR). En effet, les services de visa ont suspendu la réception des demandes de visas.



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