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Agriculture : Fès-Meknès, un terreau fertile pour le PIB national

Fès-Meknès dispose d’un certain nombre d’atouts pour poursuivre l’essor de son secteur agricole. Aujourd’hui, ce dernier constitue un véritable levier économique, avec une contribution de 21,1% au PIB régional.

L’agriculture est le premier secteur phare de Fès-Meknès et le principal moteur de croissance de l’économie locale. Elle permet à la région d’occuper la deuxième position au niveau national, dans le secteur, avec une contribution de 15,2% au PIB agricole national, pour un chiffre d’affaires annuel de 506 MDH.

Le secteur constitue un véritable levier économique avec une contribution de 21,1% au PIB régional. Fès-Meknès campe, d’ailleurs, à la première place dans plusieurs filières, dont la production de câpres (70% de la production nationale) et de cerises. Elle est également le premier exportateur de produits viticoles, d’huile d’olive et de grignons.

La région dispose de plusieurs atouts pour poursuivre son essor agricole. Elle peut, en effet, compter sur la présence d’un capital humain qualifié et performant, l’existence de structures d’encadrement de qualité, grâce à des écoles et centres de formation spécialisés (dont l’ENA de Meknès), l’encouragement de la recherche à travers des institutions comme l’AGRINOVA et l’INRA, et la mise en place d’incitations financières dans le cadre du Fonds de développement agricole (FDA).

Évolution des investissements agricoles
En 2019, l’agriculture dans la région a généré une valeur ajoutée de 17,6 MMDH, avec une évolution de l’ordre de 70% par rapport à 2008, permettant ainsi la création de 54,9 millions de journées de travail. Près de 19 MMDH y ont été injectés, dont 60% d’investissements publics et 40% de privés.

On constate que les incitations à l’investissement privé dans le secteur agricole, à travers le Fonds de développement agricole (FDA), ont pu atteindre 3,9 MMDH, générant ainsi 10,2 MMDH d’investissements privés au profit de 63.000 dossiers. Ces incitations financières concernent tous les maillons des filières depuis l’aménagement et l’équipement des exploitations jusqu’à la valorisation et l’exportation des produits.

Concernant l’agriculture solidaire, 159 projets ont été réalisés avec un investissement public de 2,4 MMDH au profit d’environ 96.000 bénéficiaires. Ces investissements ont concerné la plantation de 122.000 ha et la mise en place de 62 unités de valorisation de produits agricoles.

Le digital au service de l’agriculture
L’agriculture de précision apporte une meilleure connaissance des parcelles et des besoins des cultures, ce qui en fait un réel catalyseur pour le développement de l’agriculture régionale. Elle permet de diminuer les consommations d’intrants (grâce à un usage plus précis des semis et traitements) et, in fine, de réduire les impacts environnementaux.

Elle favorise aussi une augmentation de la productivité grâce aux outils d’optimisation et l’automatisation des processus, ce qui simplifie le quotidien des agriculteurs. Parmi ces technologies innovantes mises en place ou en cours de développement, on peut citer la mise en place d’applications reliée aux stations météorologiques pour collecter les données climatiques et envoyer des alertes à l’agriculteur relatives à des paramètres d’irrigation et à la prévention de maladies.

La région a également adopté un système de pilotage à distance des générateurs anti-grêle qui permet le suivi en temps réel des différents paramètres de leur fonctionnement, ainsi que le traitement phytosanitaire des cultures par drones, en économisant le temps et en optimisant les produits.

En matière d’innovation, la région accompagne le pôle de compétitivité pour l’innovation en agriculture et en agroalimentaire «AGRINOVA» dans ses missions de développeùent des projets collaboratifs de R&D, et de gestion du Centre d’innovation agroalimentaire de Meknès.

Pour rappel, il s’agit d’une plateforme multiservice innovante assurant le transfert de connaissance et de technologie au service des startups et des entreprises du secteur.

Bilan du Plan Maroc Vert au niveau de la Région Fès-Meknès


Le Plan Maroc Vert (PMV) a constitué le principal vecteur de développement du secteur de l’agriculture dans la région au cours de la dernière décennie. Lancé en 2008, cette stratégie sectorielle a parmi de développer le PIB agricole local de 10,2 MMDH à 18,6 MMDH. La région occupe actuellement la deuxième place en termes de participation au PIB agricole national, avec 15%.

En matière d’investissement, le PMV a réussi à mobiliser près de 20 MMDH d’investissement dans la région, dont 11,7 MMDH émanant du public et 7,7 MMDH du secteur privé. Notons que la région bénéficie de 18% de l‘investissement public dans le secteur de l’agriculture. Pour ce qui concerne le financement du Fonds de développement agricole, Fès Meknès occupe la première place des bénéficiaires avec la mobilisation d’un total de 3,6 MMDH d’investissement.

En 2019, les moyens mobilisés par FDA ont dépassé 480 MDH, alors que la moyenne annuelle est de 320 MDH.

Déclinaison régionale «Génération Green2020-2030»

La déclinaison de la stratégie «Génération Green 2020-2030» pour la région vise, à l’horizon 2030, de faire accéder 35.000 ménages à la classe moyenne avec une stabilisation de 49.000 ménages. Pour y parvenir, les grandes lignes du plan agricole régional s’articulent autour de deux fondements : le premier concerne la priorité donnée à l’élément humain et le second vise la pérennité du développement agricole.

Le premier axe concerne la généralisation de la couverture sociale au profit des agriculteurs et des salariés dans l’objectif de couvrir un total de 530.000 ha en 2030, dont 430.000 ha de céréales et légumineuses et 100.000 ha d’arbres fruitiers. Cet objectif sera atteint grâce au système incitatif plus attractif pour les agriculteurs.

Afin d’améliorer l’entrepreneuriat dans le monde rural en faveur des jeunes et de promouvoir l’emploi et l’émergence d’une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs agricoles, le plan reposera sur l’aide à l’installation de ces jeunes pour la création, soit d’exploitations agricoles, soit d’entreprises de services agricoles, para-agricoles et de transformation. Le programme prévoit aussi la mise en place de 1.700 entreprises de services, avec la création de 17.000 emplois pour les jeunes.

Pour ce chantier, l’accent sera mis sur la mise en place d’un système incitatif spécifique, d’un accompagnement rapproché de ces jeunes et d’une offre de formation professionnelle agricole plus adaptée au profit de 15.000 jeunes de la région. Par une nouvelle génération d’organisations agricoles, le programme prévoit l’amélioration du niveau de regroupement des agriculteurs par la création de 600 coopératives et l’adhésion de 4.000 agriculteurs à des projets d’agrégation.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO Suppléments


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