Afrique centrale : tirer enfin profit des ressources naturelles ?
Pour le FMI, dont le directeur général adjoint vient de séjourner en Afrique centrale, il est grand temps que les économies de cette région puissent tirer profit de la hausse des prix du pétrole, favorisée par la crise ukrainienne.
L’Afrique centrale est la raison des paradoxes sur le continent, voire au monde. C’est l’un des espaces géographiques les plus dotés en ressources naturelles, mais qui traine encore le pas sur le développement et l’industrialisation de ses économies. Une situation qui s’est aggravée depuis le double choc du Covid et de la guerre en Ukraine. Et c’est Kenji Okamura, directeur général adjoint du FMI, qui lui-même fait ce constat. «Le contexte mondial actuel est rempli d’incertitudes pour les pays de la CEMAC. Cette région, fortement dépendante des exportations de pétrole, a certes tiré profit de la hausse des prix mondiaux du pétrole, mais fait face à une flambée de l’inflation domestique, en raison de facteurs externes». Dès lors, estime le FMI, le principal défi sera de maîtriser l’inflation et de préserver la stabilité budgétaire et externe, sans mettre en danger la reprise naissante. «Cela exige d’élaborer une stratégie visant à maintenir la stabilité macroéconomique, tout en protégeant les populations les plus vulnérables et en renforçant la sécurité alimentaire», poursuit Kenji Okamura.
Rôle du secteur privé
Les pays de la région sont ainsi appelés à profiter des prix élevés du pétrole pour économiser une partie des recettes pétrolières exceptionnelles et constituer des réserves de change. En même temps, la politique monétaire doit anticiper et contrôler l’inflation. «Certaines des mesures clés permettant d’encourager une croissance plus inclusive et diversifiée figurent déjà dans le programme de réformes de la CEMAC», se réjouit le responsable de l’institution de Bretton Woods. Toutefois, le secteur privé est appelé à devenir le moteur de la croissance, tout en sachant que les gouvernements ont aussi un rôle crucial à jouer en améliorant le climat des affaires, en entreprenant des réformes structurelles et en construisant de grandes infrastructures publiques qui permettront aux entreprises de prospérer.
Obstacles
Selon le FMI toujours, les possibilités commerciales au sein de la région de la CEMAC sont immenses. Pour les concrétiser, les obstacles au commerce doivent être réduits. Ce qui suppose d’accélérer le développement du secteur financier en veillant à ce qu’il soit ouvert au plus grand nombre et contribuerait aussi grandement à élargir l’intermédiation financière et à soutenir l’activité des entreprises.
«Le Maroc a une présence très forte dans la bancassurance en Afrique centrale»
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO