Renault Group Maroc : une belle moisson semestrielle
À ce niveau, ce n’est plus de résultats semestriels qu’il est question, mais de bilan “seum-estriel”… Comment ils doivent l’avoir mauvaise, les rivaux ! D’un point de vue commercial, le petit coup de moins bien de Dacia est contrebalancé par la santé olympique de Renault, tandis qu’au niveau industriel, la magie du “made in Morocco” opère encore et toujours ! Détails.
Tous les voyants sont au vert pour Renault Group Maroc (vert cèdre, probablement, couleur des nouveaux Dacia Sandero Stepway et Duster Extreme). Au cours des six premiers mois de l’année, la filiale locale du constructeur français a affiché des performances commerciales et des chiffres de production qui fileraient la banane au plus taciturne des CEO, consolidant son rôle de leader des ventes et celui de locomotive de l’industrie automobile marocaine. Des chaînes d’assemblage des deux usines du groupe sont sortis, à fin juin dernier, 185.548 véhicules, ce qui représente une hausse de 9,33 % par rapport à la même période en 2022.
Dans le détail, 140.104 exemplaires, soit un peu plus de 75% du volume de production global, ont vu le jour au sein de l’usine de Tanger. Les 45.444 unités restantes ont été produites au sein de l’unité industrielle de Casablanca (SOMACA). Les exportations ont également connu une croissance notable. Elles ont atteint 154.559 exemplaires au terme du premier semestre (S1), en hausse de 10 % vs S1 2022.
Concernant les volumes destinés à satisfaire la demande domestique, ils ont eu un peu plus de mal que d’habitude à trouver preneur. La fréquentation des showrooms Dacia a été impactée par la sévère contraction du pouvoir d’achat et par ses corollaires, les deux mamelles de la crise : un climat des affaires glacial et un moral des ménages dans les chaussettes.
Le clan des 40 %
Il en faut plus, cependant, pour déboulonner la marque roumaine (et quand même un peu marocaine aussi) de son piédestal, de son rang de leader des ventes sur notre marché. Avec 23,7% de part de marché (PDM), l’avance de la “marque au Link” sur son poursuivant immédiat, sa “cousine” au Losange, demeure confortable, quand bien même cette dernière a vu ses volumes de ventes croître de manière sensible. Renault détient une PDM semestrielle de 16,6%. En d’autres termes, un peu plus de 4 véhicules sur 10 vendus au Maroc proviennent de la galaxie Renault Group Maroc.
Le premier semestre du groupe a également été marqué par diverses annonces de taille, au premier rang desquels l’affectation du projet industriel Dacia Jogger à l’usine de Tanger. La production de ce break surélevé à 5 ou 7 places y sera lancée à partir du deuxième trimestre 2024, notamment dans sa version hybride, ce qui en fera le premier véhicule du genre produit sous nos latitudes. Dans un communiqué de presse, Renault Group Maroc indique que ce projet témoigne de la confiance que le groupe accorde à la plateforme automobile marocaine, mais aussi de sa volonté de tenir ses engagements en matière d’électrification, pris en juin 2021, lors du renouvellement des accords visant à consolider l’écosystème Renault.
Des lendemains chantants
Au rayon nouvelles mobilités toujours, le groupe a signé un memorandum of understanding avec le ministère de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques et celui de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, de même qu’avec l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE), un accord visant la création d’une filiale, Renault Digital Maroc.
Cette nouvelle entité aura pour missions principales de “prendre en charge le développement et la maintenance de produits digitaux pour les différents métiers du groupe et ses clients dans le monde”, est-il précisé dans le document envoyé à notre rédaction.
Enfin, un autre accord d’importance a été trouvé avec les pouvoirs publics, plus précisément avec le ministère de l’Industrie et du Commerce et celui de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences. Il s’agit d’une convention de partenariat ayant pour objectif d’apporter un soutien à l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) et d’accompagner l’évolution et le développement de l’industrie automobile marocaine. Ce qui passe par la mise en place de programmes de formation ad hoc, adaptés, prenant en compte les changements de paradigme de la filière automobile mondiale. Autrement dit, les prochains semestres s’annoncent radieux pour Renault Group Maroc.
Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO