Jaguar Land Rover trace son électrification
Electrifier les gammes et redéfinir le concept de luxe moderne… c’est en gros ce que prévoit «Reimagine», la feuille de route tracée pour les deux marques du groupe Jaguar Land Rover avec un virage plus radical pour le félin.
Débarqué de Renault fin 2019, Thierry Bolloré (photo) n’a ni chômé, ni perdu son temps. Nommé CEO du groupe Jaguar Land Rover (JLR) durant l’été 2020, ce patron placide et pragmatique s’est aussitôt attelé à préparer l’avenir du groupe dont il a les destinées et qui est toujours affilié au géant indien Tata. Animé par des motivations environnementales, JLR veut devenir ni plus ni moins, «une entreprise zéro carbone à échéance 2039». Un avenir vert qui se prépare dès aujourd’hui via un plan stratégique imaginé par l’ex-bras droit de Carlos Ghosn. Baptisée «Reimagine», cette feuille de route prévoir «une réinvention du luxe moderne durable, des expériences clients uniques, un impact sociétal positif» et une électrification des gammes pour les deux marques, mais forcément et heureusement pas de façon uniforme.
«L’électrification de Land Rover et de Jaguar est au cœur du projet Reimagine, sur des architectures distinctes et dans le respect des personnalités uniques de chacune des deux marques», lit-on sur un communiqué de presse du groupe. Pour Jaguar, il est question d’une transformation ou plutôt, une «réinvention» qui passe par une électrification tous azimuts au point de devenir une marque 100 % électrique à partir de 2025. Si peu de détails ont été lâchés sur les futurs modèles concernés par ce changement radical, on apprend que la remplaçante de la grande XJ n’en fait pas partie.
Pour Land Rover, l’électrification se fera plus lentement au cours des cinq prochains années, avec six modèles 100% électriques, dont le premier est attendu en 2024 pour une électrification totale de la gamme escomptée en 2036. D’ici là, le groupe va progressivement chasser le diesel de son catalogue pour ne plus en disposer en 2026, tout en travaillant sur le développement d’un moteur à pile à combustible hydrogène propre. En outre, les deux marques seront «agiles» sur le plan industriel, en partageant notamment des plateformes conçues pour s’animer de moteurs thermiques, hybrides ou électriques. Enfin, la profitabilité du groupe reste une priorité pour Bolloré qui préfère «la qualité et la rentabilité plutôt que le volume». Pour cela, le département dédié à la personnalisation et aux projets spéciaux «SVO» sera mis à contribution non sans avoir les allocations nécessaires à son développement.
Jalil Bennani / Les Inspirations Éco Auto