Auto

BMW : Alpina intègre le portefeuille munichois

Le groupe automobile, basé à Munich, rachète le label Alpina, préparateur quasi attitré avec lequel il compte un partenariat historique. Entre l’existence  du département Motorsport, le prochain passage à la norme Euro 7 et les défis de l’électrification, verra-t-on à quoi aboutira ce rachat, d’ici 2025 ?

Auprès des passionnés automobiles de la première heure, et plus particulièrement ceux de la marque à l’hélice, on ne présente plus Alpina. Préparateur de renom, ce groupe, fondé en 1965 à Buchloe (Bavière) par la famille Bovensiepen, est à BMW ce que AMG est à Mercedes : un préparateur attitré ! Du coup, et à l’instar de ce qu’avait fait la marque à l’étoile en 1999, la firme automobile munichoise a fini par racheter Alpina après des décennies d’étroite collaboration, mais aussi plusieurs mois de négociations.

En effet, et depuis fin 2020, soit au lendemain de la prolongation jusqu’en 2025 de l’accord qui la liait à BMW, la société Alpina Burkard Bovensiepen GmbH était en pourparlers avec la firme à l’hélice. L’objet de cette coopération est toujours le même : autoriser Alpina, qui a un statut de constructeur à part entière, à produire des autos sur la base des modèles de BMW.

Les discussions ont abouti récemment au rachat pur et simple d’Alpina qui s’ajoute ainsi aux autres marques du groupe bavarois, à savoir Mini, Rolls-Royce et Motorrad. Chez BMW Group, on se félicite de cette belle acquisition. Pour Pieter Nota, membre du conseil d’administration et responsable de la clientèle, des marques et des ventes au sein du groupe : «Alpina est une marque de prestige depuis plus de 50 ans.».

Et d’ajouter : «Nous sommes ravis d’accueillir la marque Alpina dans la famille BMW.» Même son de cloche du côté d’Alpina, comme l’a souligné Andreas Bovensiepen, fils du fondateur Gurkard Bovensiepen et codirecteur de la marque (avec son frère Florian), déclarant : «Nous avons choisi de ne pas vendre Alpina à n’importe quel constructeur, car BMW et Alpina travaillent ensemble et se font confiance depuis des décennies. C’est donc la bonne décision stratégique de confier la gestion de la marque Alpina à BMW Group, à l’avenir.» Pour Alpina, l’heure est même plutôt au soulagement.

Et pour cause, l’entreprise était confrontée à plusieurs défis et échéances. Parmi elles, l’entrée en vigueur prochaine de la norme Euro 7 pose problème dans le sens où l’entreprise ne dispose pas des moyens d’un grand constructeur (comme BMW) pour faire évoluer ses moteurs en termes de dépollution pour se conformer à l’Euro 7 et décrocher le sésame de l’homologation pour ses modèles.

Par ailleurs, 2025 est une échéance à laquelle une majeure partie de l’industrie automobile mondiale aura franchi le cap d’une électrification massive des gammes. D’où les propos d’Andreas Bovensiepen qui a avoué : «Il y a longtemps que nous avons identifié les défis qui attendent l’industrie automobile, et nous faisons maintenant ce qu’il faut pour y préparer Alpina et notre entreprise familiale.»

Dans le même sillage, Peter Nota a souligné que «L’industrie automobile est en pleine transformation vers une mobilité durable. Pour cette raison, les modèles commerciaux existants doivent être réexaminés régulièrement. Depuis plus de cinquante ans, la firme Buchloe a démontré comment offrir un cachet automobile de qualité supérieure grâce à une attention méticuleuse portée aux détails.

Le groupe BMW est également animé par cette même passion pour les voitures qui captivent l’imagination. C’est pourquoi nous entamons, aujourd’hui, un nouveau chapitre de notre partenariat de longue date.» Depuis 57 ans, Alpina produit de petites séries de modèles BMW, préparés par ses ingénieurs et préassemblés sur les lignes de production du constructeur munichois, avant leur envoi à l’usine de Buchloe (70 km à l’ouest de Munich), où leurs organes mécaniques, châssis et autres aspects de présentation sont revus en profondeur et avec un grand souci du détail.

Au-delà de l’Euro 7, de l’électrification, de la gestion des ressources humaines et autres défis à surmonter d’ici l’échéance évoquée (2025), subsistera en revanche la grande question du doublon que pourrait représenter Alpina face au (lourd) département Motorsport. Similarité de la mission, cannibalisation, absorption de l’un par l’autre… autant de risques qui existent et autour desquels se posent de grandes questions.

Jalil Bennani / Les Inspirations ÉCO AUTOMOBILE


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