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Trump vs Clinton : Ultime bataille pour la Maison Blanche

Suspense jusqu’au bout durant une campagne qui a choqué par sa violence verbale, ses scandales et ses rebondissements. Comme en 2000, la Floride est le dernier bastion et champs de bataille pour Hillary Clinton et son sulfureux rival, Donald Trump.

C’est aujourd’hui que les Américains choisiront leur 45e président ou présidente. Dimanche dernier, à deux jours du scrutin, la démocrate, Hillary Clinton et le républicain, Donald Trump, se sont engagés dans un sprint final pour convaincre les indécis qui représentent 10 à 15% des intentions de vote. Ratissant large, Trump s’est déplacé dans cinq États dimanche. Quant à la candidate démocrate, elle s’est contentée de visiter les bastions du parti pour une plus forte mobilisation face à un Trump qui remonte inexorablement dans les sondages. Cette dernière ligne droite est d’autant plus cruciale pour les deux candidats que les différents instituts de sondage américains livrent des intentions de vote des plus serrées. Le dernier sondage d’ABC/Washington Post gratifie Clinton de 5 points d’avance à 48%, contre 43% pour Trump. Même son de cloche à l’issue du sondage du Wall Street Journal qui favorise Hillary à 45% des intentions, contre 40% pour son rival républicain. Des pronostics qui entretiennent le suspense jusqu’au bout comme dans un bon film hollywoodien.

Dans son livre sur les élections américaines qui vient de paraître chez Robert Laffont, Christine Ockrent commence ainsi : «60% des Américains ne font pas confiance à Mme Clinton, alourdie par 35 ans de présence dans la vie publique et les scandales associés à son patronyme. M. Trump est détesté par 60% des Américains, essentiellement issus des minorités ethniques, qui lui reprochent d’avoir exalté et nourri les pires préjugés de la majorité blanche». Une autre similarité a trait à leur âge avancé, Hillary a 69 ans et Trump en a 70. Cela n’a pas empêché les deux adversaires d’être très actifs et virulents. Ils ne se sont pas fait de cadeaux, sautant sur les  scandales et erreurs stratégiques de chacun pour les tourner en armes fatales. 

Les deux candidats à l’investiture ont défrayé la chronique à plus d’un égard. D’abord par leur différence endémique en termes de carrière. Hillary ayant trempé dans la politique depuis son jeune âge d’abord aux côtés de son mari Bill et ensuite comme femme d’État maîtrisant les rouages de la géopolitique. Contrairement à Trump, c’est une va-t-en-guerre qui ne déroge pas à l’interventionniste qui guide les relations des États-Unis avec le monde et le Proche et Moyen-Orient en particulier. À l’opposé de Hillary, Trump est clairement pour un recentrage de l’Oncle Sam sur ses affaires intérieures combiné à une politique migratoire des plus radicales. Le milliardaire américain, natif du Queens NY, a joué à fond la carte migratoire, aidé en cela par les attentats qui avaient secoué le pays. Trump sait   qu’il peut toujours   sur l’Amérique profonde et blanche qui, au fil des années, s’est recroquevillée sur elle-même redoutant l’étranger d’origine sud-américaine et arabo-musulmane principalement. Mais que signifient au juste ces élections américaines pour le Maroc ? Le royaume a toujours su garder de bons rapports avec le locataire de la Maison Blanche qu’il soit démocrate ou républicain.

Les relations diplomatiques  sont au beau fixe, malgré quelques blocages économiques en rapport avec l’Accord de libre échange, souvent qualifié d’inéquitable. L’amitié maroco-américaine est assez bien entretenue, notamment par un bon travail de lobbying auprès des congressmen démocrates et républicains. Mais un changement de paradigmes s’installe en faveur de la candidate Hillary malgré le traditionnel rapprochement avec les républicains. D’abord les déclarations hostiles de Trump l’ont éloigné du cœur des Marocains comme chez la plupart des arabo-musulmans. Ensuite, Hillary Clinton s’est beaucoup rapprochée du Maroc lorsqu’elle était First Lady et elle l’a, maintes fois, visité lorsqu’elle était secrétaire d’État. Quant au Sahara, bien que Hillary soit plus ou moins au fait du dossier et plus à même d’interagir en faveur du Maroc, la solution du conflit dépend de paramètres qui souvent dépassent le locataire de la Maison blanche.


Présidentielles américaines : mode d’emploi
Les élections présidentielles américaines ont lieu tous les quatre ans le mardi suivant le premier lundi de novembre. En allant aujourd’hui aux urnes, les Américains votent pour le candidat de leur choix, mais désignent en fait une liste de grands électeurs. Selon sa taille et le nombre de ses habitants, chaque État américain dispose d’un certain nombre de grands électeurs. En 2016, les six États possédant le plus de grands électeurs sont la Californie (55), le Texas (38), New York (29), la Floride (29), la Pennsylvanie (20) et l’Illinois (20). Selon la procédure, ce sont les grands électeurs qui s’engagent à élire, en décembre, le candidat républicain ou démocrate de leurs listes. Toutefois, l’on ne va pas attendre le mois prochain pour proclamer le nom du vainqueur. Ce dernier entrera officiellement en fonction le 20 janvier prochain. Avant cela, le Congrès effectue le dépouillement des bulletins de vote le 6 février. C’est ainsi que le fait d’engranger le plus de voix ne donne pas automatiquement accès à l’investiture. Tout le monde se rappelle les élections de 2000 où Al Gore qui avait décroché plus de voix que son rival républicain George Bush, mais qui a perdu après le recomptage en Floride, toujours la Floride. En effet, le démocrate avait 48,38% du vote populaire, contre 47,87% pour le républicain, mais c’est ce dernier qui a gagné grâce aux 25 grands électeurs de la Floride.


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