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Télécoms : Deux fois plus de ruraux connectés

À fin 2015, près d’un ménage rural sur deux avait accès à internet, contre, à peine, un sur quatre une année plus tôt. Ce fort rattrapage s’explique principalement par la démocratisation des smartphones, dont le taux d’équipement a connu une croissance aussi forte dans nos campagnes. La moitié des internautes marocains sont en fait des «mobinautes». La fracture reste toutefois béante quant aux compétences requises pour l’usage des dernières technologies.

Pour l’observateur jeune en milieu urbain, l’accès à internet est devenu une quasi-évidence. Que ce soit à domicile, au travail, au café ou sur mobile, la population urbaine marocaine bénéficie d’une multitude de mode d’accès à la toile et aux précieux services et connaissances qu’elle recèle. Dans les campagnes marocaines, en revanche, les possibilités d’accès à internet restent très limitées, et contrastent avec la facilité d’accès désormais possible dans les villes. Ceci dit, l’accès effectif de la population marocaine reste relativement faible, comparé aux économies les plus avancées, avec seulement 66,5% des Marocains qui ont accès à internet, selon la dernière enquête de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) au titre de 2015. Seulement voilà, les indicateurs de cette année ont été marqués par une excellente nouvelle pour le monde rural, particulièrement sa connectivité à internet. L’on peut même affirmer que 2015 marque un tournant dans la résorption de la fracture numérique au niveau national. Une tendance vertueuse dont la clé réside en la démocratisation d’un produit technologique : le smartphone.

Forte expansion des smartphones
Il faut dire que l’abondance de l’offre et la baisse des prix des téléphones connectés a permis la démocratisation de leur utilisation à l’échelle nationale, tous milieux confondus. En effet, en 2014, 38,2% des Marocains âgés de 12 à 65 ans disposant d’un téléphone mobile (soit 95% de cette population) avaient un smartphone. Une année plus tard, ce taux est passé à 54,7%, signifiant ainsi que plus de la moitié des Marocains disposaient d’un smartphone à fin 2015. En milieu urbain, l’évolution a été très forte, portant ce taux d’équipement de 45,2% en 2014 à 63,8% en 2015. Mais en termes relatifs, l’on a assisté à une véritable révolution dans le monde rural, où le nombre d’individus équipés a quasiment doublé en une année, passant de 24,9% en 2014 à 42,5% en 2015. «Le nombre estimé de smartphones en circulation au Maroc par rapport à la population (12-65 ans) s’élève à 14,7 millions d’unités en 2015, ce qui représente une augmentation de 5,3 millions par rapport à 2014», chiffre le gendarme des télécoms dans son enquête. Cette forte progression de l’usage des smartphones a ainsi eu un impact direct et significatif sur l’accès des Marocains à internet. En effet, la proportion de ménages accédant à internet est passée de 50,4% en 2014 à 66,5% une année plus tard en moyenne nationale, dont 76,3% dans les villes et 47,3% dans les campagnes.

Fort rattrapage du rural
Or, en milieu rural, 2015 a été marquée par le doublement des ménages connectés, suivant la même tendance que le taux d’équipement en smartphones. En effet, en 2014, à peine un ménage rural sur 4 avait la possibilité de se connecter au web, contre près d’un ménage sur deux, une année plus tard. Il s’agit là d’un rattrapage fulgurant qu’il est important de relever. La corrélation en équipement en smartphones et l’accès à internet est forte, puisque la moitié des internautes sont en fait des «mobinautes». «Plus de la moitié des individus (12-65 ans) équipés en téléphones mobiles l’utilisent pour accéder à internet. Cette proportion est un peu plus élevée en milieu urbain et se situe à 34,8% en milieu rural. Les mobinautes hommes (56,3%) sont plus nombreux que les mobinautes femmes (45,5%)», détaille l’ANRT. Avec cette démocratisation relative, même les raisons de non-accès à internet ont connu une mutation selon l’enquête du régulateur du secteur. En effet, le critère de coût élevé est passé au second plan, avec un tiers des sondés qui évoquent cette raison en 2015, contre la moitié en 2014. La première raison de non-équipement en accès internet est désormais devenue le «manque de connaissances ou de compétences pour utiliser internet», avec une proportion de 56% des concernés. Ce constat pose ainsi la problématique de la démocratisation de l’usage après que celle de l’équipement soit désormais sur une bonne tendance. Sur cet aspect, la fracture numérique reste béante et éloigne encore le monde rural de l’usage des technologies les plus récentes.



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