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Promotion de l’entrepreneuriat : Du nouveau pour les jeunes

Deux centres multiservices seront ouverts cette année à Rabat et Tanger pour promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes. Il s’agira de structures d’entrepreneuriat collaboratif qui seront étroitement liées au marché de l’emploi.

La promotion de l’entrepreneuriat des jeunes est l’une des issues concrètes pour la lutte contre le chômage, notamment celui des diplômés, qui demeure très élevé. Des efforts ont, certes, déjà été entrepris en la matière. Cependant, ils n’ont pas permis de donner les résultats escomptés, comme en témoigne l’échec de Moukawalati. Le «défunt» programme s’était fixé des objectifs ambitieux qui n’ont pas été atteints. Aujourd’hui, on entend dépasser toutes les contraintes pour donner un coup de fouet à l’entrepreneuriat des jeunes. C’est dans ce cadre que s’inscrivent deux expériences qui seront lancées en cette année 2017 par l’Agence nationale de la promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC). Il s’agit de deux centres multiservices qui seront ouverts à Rabat et Tanger.

Dans la capitale, c’est le quartier El Akkari qui devrait accueillir cette structure en partenariat avec le conseil de la ville, qui a mis à la disposition de l’ANAPEC un local. Il devrait bientôt être aménagé et doté de multiples services: l’emploi salarié, la formation sur les compétences transversales en partenariat avec les acteurs privés ou les ONG, des espaces d’incubation et d’autres de «coworking». Des projets vont être créés au niveau des centres ANAPEC et accompagnés pendant une durée déterminée. Il s’agira de centres d’entrepreneuriat collaboratif qui seront étroitement liés au marché de l’emploi.

Grands espoirs
Les projets devront, en effet, être axés sur les activités exercées au sein de chaque région et répondre aux besoins locaux pour garantir leur réussite. À Rabat, plusieurs secteurs sont prometteurs comme l’hôtellerie, la restauration, les services… Beaucoup d’idées sont à développer par les jeunes. Le rôle de l’agence de promotion de l’emploi et des compétences est de donner les locaux et de dispenser la formation ainsi qu’un service technique d’appui à ces petites entreprises. Concrètement, comment un jeune pourra-t-il bénéficier de cette initiative? Un appel à candidatures sera lancé. «On va s’orienter vers des produits de services à haute valeur ajoutée pour des jeunes qualifiés que l’économie nationale n’arrive pas à absorber. Les jeunes non qualifiés ont davantage d’opportunités par rapport aux diplômés, comme en témoignent les chiffres», explique aux Inspirations ÉCO le directeur général de l’ANAPEC, Anas Doukkali. Il estime que ces jeunes peuvent eux-mêmes être créateurs de richesse et d’emplois car nombre d’entre eux n’ont besoin que d’appui, et la création de synergie pour des actions d’accompagnement des jeunes porteurs d’idées s’avère être de la plus haute importance.
De grands espoirs sont nourris dans les deux futurs centres. Celui de Tanger est équipé et sera ouvert dans un quartier populaire de la ville après son inauguration. Il sera axé sur l’auto-emploi avec quelques services d’emploi salarié.

La promotion de l’auto-emploi des diplômés passe aussi par les universités qui commencent à s’intéresser à cette question. Un projet est lancé au niveau de l’Université Abdelmalek Essaadi en partenariat avec d’autres universités européennes pour promouvoir le statut de l’étudiant entrepreneur et créer des pôles d’innovation, de transfert et d’entrepreneuriat au niveau des universités marocaines. Cette expérience devra être renforcée. L’université marocaine est restée pendant longtemps isolée du marché de l’emploi. Il est temps de réduire le fossé qui s’est creusé entre la formation universitaire et le marché du travail. Les agences universitaires de l’ANAPEC vont-elles permettre d’atteindre les objectifs escomptés ? Jusque-là, aucune évaluation n’a encore été faire pour ces agences qui ont été créées au cœur des universités marocaines. Elles exercent toutes les activités qui se font au niveau des autres agences de l’ANAPEC mais au profit principalement de l’étudiant. Elles essaient aussi d’intervenir au sein des locaux universitaires pour la sensibilisation à l’entrepreneuriat. «Il s’agit d’un nouveau segment. Le but n’est pas d’être juste aux côtés des étudiants, mais aussi aux côtés des managers universitaires et des enseignants», souligne Anas Doukkali.


Moukawalati : les raisons d’un échec

Une étude de la Banque mondiale avait tiré la sonnette d’alarme, en 2011 déjà, en énumérant plusieurs problèmes du programme Moukawalati qui a dû être interrompu en raison de ses résultats très timides. Il s’agit essentiellement de blocages résultant du manque d’expérience de nombreux chargés de mentorat quant à la préparation des dossiers de crédit et de financement bancaire, alors que cette étape du programme est essentielle à son succès. L’étude a aussi pointé du doigt le manque de coordination et de coopération entre les différents partenaires du programme, ainsi que l’expertise et les ressources des différents partenaires (exemple des universités qui sont peu préparées à assurer l’intermédiation et le mentorat financiers). Une autre difficulté est relevée: les chambres de commerce, d’industrie et des services ne sont pas équipées pour recevoir et assurer le suivi des dossiers de demande de crédits. En outre, les banques commerciales ne font pas confiance au programme et aux projets qui en découlent (ce qui a contribué à l’échec relatif du programme «Crédits pour les jeunes entrepreneurs»). À cela s’ajoutent d’autres obstacles expliquant la faiblesse des résultats du programme: une très longue période de latence entre le lancement du programme et sa mise en œuvre à cause du manque de coordination entre les banques et la CCG, le peu de culture entrepreneuriale des candidats, qui sont les produits d’un système d’études secondaires largement coupé du monde des affaires et de ses pré-requis et les difficultés des candidats à trouver des locaux et des cautions pour des fonds commerciaux, notamment pour des biens en location. 


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