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Plans sectoriels : La déclinaison régionale, une question cruciale

Pour Bakkoury, président du Conseil de la région Casablanca-Settat, il est important de «donner une matérialisation territoriale des plans sectoriels ainsi que sur la nécessité d’élever le niveau de vie des agriculteurs».

Même si la vocation du Plan Maroc vert se veut globalement régionale, la promotion de la déconcentration des décisions demeure une urgence. Le développement du monde rural continue à être largement tributaire de la régionalisation, qui offre une première solution pour la problématique de l’impact du PMV concernant l’amélioration du niveau de vie des ruraux.

«La régionalisation au cœur des stratégies sectorielles, le cas du Plan Maroc vert». Tel était le thème retenu pour cette 2e édition des Jeudis de l’UC du 26 mai à Casablanca. Concernant le choix de la thématique, Mohamed Sajid, secrétaire général de l’UC, a insisté sur le faible rôle du gouvernement, durant son mandat, «à booster les plans sectoriels ainsi que la légèreté avec laquelle le gouvernement a géré ces magnifiques leviers de développement». Le leader de l’Union Constitutionnelle a soutenu que «les plans sectoriels ont traversé les gouvernements du pays, et il faut qu’ils soient déclinés localement». Sajid n’a pas manqué cette occasion pour adresser plusieurs critiques au gouvernement, essentiellement sur la baisse du taux de croissance à moins de 2%. Ce fait «atteste d’une situation de marasme économique, pour ne pas dire de récession», selon Sajid.

L’avis du ministre de tutelle
Présent à cette rencontre, le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime a mis en avant l’impact du PMV sur le monde rural, via «la mise en œuvre d’un nouvel ordre agraire puisque le PMV n’a pas été conçu comme un programme d’intervention de l’État, mais un soutien à l’association des acteurs agricoles», a ainsi expliqué Aziz Akhannouch. Plusieurs adaptations au modèle régional ont été opérées, notamment «la réforme des chambres d’agriculture et la signature des contrats régionaux agricoles». Un appel a été lancé pour une protection accrue des terres agricoles contre l’urbanisation avec un renforcement de la dimension territoriale qui soit en interaction avec tous les programmes de développement humain du monde rural. Même si la mise en cohérence entre les divers intervenants reste posée, les clivages institutionnels des acteurs restent tempérés par la territorialisation de la politique des filières, comme l’indique le nombre des unités de territorialisation de l’agriculture (UTA), aujourd’hui chiffrées à une trentaine.

La vision de la région
Mustapha Bakkoury, de son côté en tant que président du Conseil de la région Casablanca-Settat, a clairement affiché son inquiétude devant l’absence de déconcentration. Cette question est «un vrai sujet», a-t-il estimé, sans laquelle la régionalisation avancée ne peut être concrétisée. Pour Bakkoury, «les stratégies sectorielles ont été pensées de manière isolée pour garantir leur succès, alors que leur synergie n’a pas eu lieu». Les composantes du Conseil, qui s’apprêtent à tenir une session extraordinaire avant la fin du mois de mai, sont également conscientes des clivages qui persistent au sein de la région, mais aussi de la problématique de la gestion des ressources hydriques. «Il ne faut pas, dès maintenant, penser au dessalement», a indiqué Bakkoury presque ironiquement, pour attirer l’attention sur le manque de cette ressource qui devrait planer d’ici 20 ans. Pour Bakkoury,  il est important de «donner une matérialisation territoriale des plans sectoriels ainsi que sur la nécessité d’élever le niveau de vie des agriculteurs».

Mohamed Tozy
Directeur de l’EGE

Les rapports de force politiques étaient basés sur le monde rural, avec des investissements importants réalisés sans grand résultat. À la dramatisation de la question du développement, s’ajoute celle de la responsabilité de développer le monde rural. La régionalisation avancée offre une première solution mais elle ne suffit pas, car les enjeux sont énormes. Les données socio-économiques ont énormément changé, avec un rapprochement avec les standards entre l’urbain et le rural et la disparition des stéréotypes sur ce dernier. Les programmes de développement liés aux équipements de l’eau, de l’électricité et les routes génèrent aussi des effets pervers, avec un surendettement des ménages ruraux qui supportent, contrairement aux citadins, une partie des coûts liés aux infrastructures, ce qui s’est traduit par une crise de trésorerie endémique. 



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