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Mixité dans l’entreprise : Wafasalf fait la synthèse

Le cycle de conférences, initié par Wafasalaf, dédié à la mixité en tant que facteur de développement dans l’entreprise a été un succès. L’initiative est arrivée à maturité en termes d’intérêt, et la synthèse de l’édition 2016 est un véritable foyer à enseignements.

L’édition 2016 du désormais traditionnel cycle des conférences dédié à la mixité dans l’entreprise, signé Wafasalf, est un franc succès. Tenu durant le mois de mars dernier au siège de la filiale d’Attijariwafa bank, le thème de cette année s’est intéressé à cette notion comme facteur de développement dans le milieu professionnel. Pour illustrer cette initiative et incarner au mieux le parti pris de Wafasalaf sur le rôle important que la femme marocaine est appelée, de plus en plus, à assumer et afin d’agir sur les mentalités pour faire évoluer les consciences, des figures illustres du combat féministe avaient été conviées à cet événement d’importance primordiale. C’est ainsi que Nawal El Moutawakel, vice-présidente du CIO des Jeux olympiques, Leila Cherif, présidente de l’Association L’Heure Joyeuse et Neila Tazi, vice-présidente de la Chambre des conseillers et fondatrice du Festival Gnaoua, aux côtés de Ghita Lahlou, directrice générale de l’École centrale de Casablanca et Hamid Benbrahim, président de Safran Maroc, avaient tous répondu favorablement à l’invitation de Laila Mamou, présidente du directoire de Wafasalaf, parrain du cycle de conférences. Pour la première, qui avait eu lieu le 7 mars dernier, c’est Nawal El Moutawakel qui a été choisie pour inaugurer la manifestation militante.

Accueillie par un tonnerre d’applaudissements, l’héroïne nationale a sprinté vers l’estrade, signant une entrée aussi originale que nostalgique pour ceux parmi l’audience qui s’en rappellent encore. C’était en 1984, lors des Jeux olympiques de Los Angeles, aux États-Unis. La Casablancaise, de 52 ans en avait alors 22 lorsqu’elle y a remporté la médaille d’or du premier 400 mètres haies féminin de l’histoire. Personne n’y croyait, selon l’athlète, à l’exception de ses entraîneurs et du roi Hassan II, qui avait décelé son potentiel et remis une décoration à son retour d’Helsinki, à l’issue de sa participation, une année plus tôt, à la première édition des Mondiaux organisée dans la capitale finlandaise. Nawal El Moutawakel était devenue une icône du sport féminin mondial en moins de 2 ans. Elle a partagé avec l’assistance les anecdotes qui ont accompagné son ascension fulgurante, ainsi que les embûches qui y étaient liées. Normal : elle était la seule femme de sa délégation qui, plus est, était beaucoup moins sensible qu’aujourd’hui à la cause féministe et à l’égalité dans le traitement.

Dix jours plus tard, soit le 17 mars, c’était au tour de Leila Cherif de monter sur l’estrade et partager son expérience unique et infiniment riche avec un public ému, venu en savoir davantage sur la vie qu’a menée cette icône de l’engagement humanitaire et féministe. Leila Cherif a choisi, comme point de départ de son récit, l’année 1983, année au terme de laquelle elle a décroché son diplôme en pharmacie, après un parcours riche en expériences académiques, mais pas seulement. Elle s’engageait déjà dans la vie associative et consacrait tout son temps libre dans diverses actions de bénévolat. Elle militait d’arrache-pied pour lever des fonds devant servir à confectionner des draps pour bébés et des couvertures.

Elle s’inscrit ensuite à la fac des lettres à Nancy pour approfondir ses connaissances en arabe, et donne parallèlement des cours de français à des jeunes immigrés. Patriote, elle revint au Maroc pour y effectuer son premier service au sein de l’Institut Pasteur, attirée par l’aura sociale qui accompagnait alors le centre. Déçue des agissements hagards et du machisme ambiant, ainsi que de l’immobilisme de sa hiérarchie, elle décide de travailler à mi-temps, et se fait embaucher, en 1986, chez Sopharma, usine de production d’une trentaine de produits pharmaceutiques dont des collyres. Là encore, elle se retrouve dans une situation délicate, mais dit y avoir beaucoup appris auprès de ses collaborateurs hommes, qui ont fait naître en elle cette envie pressante d’aider les plus démunis, un combat dans lequel elle s’est engagée en créant L’Association L’Heure Joyeuse, et qui continue de l’animer jusqu’à aujourd’hui.

La troisième étape de la conférence a mis en vedette les témoignages croisés de Ghita Lahlou, directrice générale de l’École centrale de Casablanca et Hamid Benbrahim, président de Safran Maroc, qui ont tous deux fait part de ce qu’ils ont constaté, par eux-mêmes, en termes d’évolution des mentalités entre hommes et femmes au sein de l’entreprise, ainsi que des améliorations à apporter, afin que le potentiel féminin puisse trouver un environnement qui lui soit pleinement favorable. Un constat partagé par Neila Tazi qui, bouclant le cycle des conférences le 30 mars, a partagé son expérience cumulée depuis la création, avec trois de ses amis, de l’agence de communication A3 (à trois), avec un capital de départ de 12.000 DH.

La prise de risque était telle que la pérennité des activités ne tenait qu’à la persévérance des fondatrices et leurs équipes, entièrement constituées de femmes, ainsi que leur capacité à encaisser les coups durs, se relever et continuer de lutter. Et pour ajouter l’insulte à la blessure, les battantes devaient faire face aux préjugés discriminatoires et misogynes du monde des affaires, mais pour Neila, ce n’était que du carburant supplémentaire pour sa machine faite d’ambitions et d’inspiration ininterrompue. Ces quatre parcours, aussi différents soient-ils, se sont affirmés et se sont rejoints dans un combat commun. Celui de l’éradication du machisme et la promotion de la mixité comme relais de croissance sociale et entrepreneuriale. 


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