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Lutte contre la corruption : Le Maroc fait du surplace ?

En 2016, le Maroc a stagné à la 90e place dans le classement de l’Indice de perception de la corruption, établi par l’ONG Transparency International. Une régression amorcée depuis 2013, révélatrice de l’échec des politiques visant l’éradication de la corruption.

Le royaume a obtenu, en 2016, une note de 37, alors qu’elle était de 39 en 2014 et 36 en 2015. C’est ce qui ressort du rapport publié aujourd’hui par l’Indice de perception de la corruption, établi par l’ONG Transparency International. Pour rappel, plus la note est basse plus un pays est ravagé par la corruption dans les différents étages de son économie et de son administration. Basé sur plusieurs sondages et études de plusieurs organismes, comme la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, le Forum économique mondial…, l’Indice de perception de la corruption, établi par l’ONG Transparency International, révèle que la vague des révolutions qui ont traversé le monde arabe a consacré plus de corruption de ces systèmes.

En effet, plus de 90% de ces pays ont réalisé une note inférieure à 50, synonyme de corruption généralisée.

Le Maroc peut mieux faire
Si au niveau du monde arabe et du Moyen-Orient, le Maroc occupe la 10e place sur 18, au niveau du Maghreb, le rapport a salué les efforts consentis par la Tunisie, qui a affiché une légère amélioration (75e place), en raison, l’adoption d’un texte sur le droit d’accès au droit à l’information. Par ailleurs, le Parlement tunisien a adopté un projet de loi pour créer un pôle judiciaire spécialisé dans les grandes affaires de corruption. Mais le rapport indique que le chemin est encore long pour venir à bout du phénomène. L’Algérie, en revanche, est située derrière le Maroc (108e place).

Les meilleures performances du monde arabe ont été réalisées par les pays du Golf, comme les Émirats arabes unis (24e place) ou le Qatar (31e place), même si ce pays a été secoué, en 2016, par les gros scandales liés à l’attribution de la Coupe du Monde 2022 et les pots-de-vin touchés par certains membres de la FIFA, sans oublier le traitement des ouvriers étrangers dans ce petit émirat.

L’échec total
Concernant le Maroc, ce rapport est un désaveu de la stratégie du gouvernement d’Abdelilah Benkirane pour la lutte contre la corruption. Pour rappel, l’ex-ministre délégué chargé de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration, Mohamed Moubdii, avait lancé, en grande pompe, les grandes lignes de cette stratégie dotée d’un budget de 1,8 milliard de dirhams et qui ambitionne de mettre fin à ce fléau à l’horizon 2025. De son côté, le ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid, a lancé, en juin 2015, un numéro vert pour recueillir les dénonciations et les plaintes relatives à «la grosse corruption». Mais les mauvaises habitudes ont la peau dure et le rapport de Trancparency est là pour le rappeler et démontrer les limites de l’adoption des textes juridiques sans agir sur les dysfonctionnements structurels de la société. «Il ne suffit pas d’adapter des législations anticorruption spécifiques : il y a urgence à mettre en place de profondes réformes pour contrebalancer les inégalités de pouvoirs et de richesses (…) mettre fin à la corruption pratiquée en toute impunité et demander des comptes aux puissants», conclut l’ONG. 



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