Le Maroc dans l’Union africaine : Retour gagnant !
« L’Afrique est mon continent et ma maison. Je rentre enfin chez moi et vous retrouve avec bonheur. Vous m’avez tous manqué ».
C’est en ces termes que le roi Mohammed VI a commenté le retour officiel du Maroc dans l’Union africaine, mardi 31 janvier à Addis-Abeba.
Avec le retour du Maroc dans l’Union africaine, le continent fait un grand pas vers le progrès. Le roi Mohammed VI a souligné que l’ambition était de rendre l’Afrique «dominante» sur l’échiquier mondial, à tous les niveaux.
Ce mardi matin, les couloirs du siège de l’Union africaine étaient animés par une effervescence particulière. Les journalistes marocains et étrangers attendaient sur des charbons ardents, l’arrivée historique du roi Mohammed VI. D’autre part, ils étaient là pour assister à la séance de clôture et suivre les recommandations. Presque tous les chefs d’États étaient présents, sauf trois ou quatre qui ont quitté la capitale éthiopienne la veille. Pour leur part, le président sud-africain et le chef du gouvernement algérien ont quitté le siège en milieu de matinée. Ce ne fut pas le cas de Brahim Ghali, le président de la pseudo RASD, qui est resté «scotché» à son siège durant toute la séance de clôture.
Arrivée remarquée
L’arrivée du roi était le moment fort de la journée, ne serait-ce que par le nombre de journalistes qui l’ont attendu pendant plus de deux heures. La présence du souverain était forte en symobolique, le roi ayant opté pour les premiers rangs, même si dans les us de l’Union, les sièges réservés aux pays suivent un ordre alphabétique. Plusieurs chefs d’États sont venus saluer le souverain pour lui souhaiter la bienvenue. Le président de l’UA, Alpha Condé, en faisait partie, de même qu’il a invité dans son discours, le continent à aller de l’avant et à regarder l’avenir avec plus d’optimisme.
Le sens du verbe
Le discours du roi était non seulement fortement attendu, mais s’est voulu un moment solennel que le souverain a saisi aussi pour tracer la perspective d’un avenir africain certes plein de défis, mais nourri d’optimisme. «Vous m’avez manqué», une phrase qui a retenti dans la salle des plénières sous une salve d’applaudissements. Quoi de mieux pour entamer son allocution. Une intervention tournée vers l’avenir avec plein de messages et une invitation à une coopération Sud-Sud renforcée. Le roi ne fait que réitérer ses convictions exprimées maintes fois sur la nécessaire prise en charge par les Africains de leur destin en toute indépendance, sans compter sur des donneurs de leçons, dont la situation économique et sociale est défaillante et dont le taux de croissance ne dépasse guère celui de certains pays africains.
Symboliques
Les messages du discours royal ont été notamment ponctués par plusieurs «smatchs». Cette technique empruntée du monde sportif a été déployée dans plusieurs passages du discours, par exemple lorsque le souverain a déclaré que la volonté du Maroc n’était pas de dominer l’Afrique mais de rendre l’Afrique dominante. Également, le roi a considéré la sécurité alimentaire comme priorité des priorités «car ce n’est ni le pétrole ni le gaz qui alimenteront les Africains». L’exemple du Maroc est explicitement cité puisque grâce à son savoir-faire, il a pu évoluer vers le rang de pays émergent faisant partie des pays les plus prospères du continent. D’ailleurs, notre pays n’a pas attendu son retour pour annoncer ses intentions mais avait déjà pris une bonne avancée dans sa nouvelle dynamique de coopération sud-sud. En témoignent, d’ailleurs, les délégués de plusieurs pays qui ont loué la main tendue du royaume envers les pays africains, notamment dans le transfert du savoir-faire, l’investissement direct et le partage d’expérience. C’est pourquoi, le souverain était à l’aise. Il aurait pu passer plus de trois heures à parler de la politique africaine du Maroc, mais il est clair que les actes lui ont épargné de s’attarder sur les détails.