Jeunesse. Le ministère évalue son action
Le projet de rapport de performance du département de la Jeunesse et des sports laisse entrevoir la faiblesse des dotations accordées aux services extérieurs du ministère, malgré la hausse du taux de déconcentration à plus de 80%.
Le projet de rapport de performance du ministère de la Jeunesse et des sports pour le compte de l’année 2018 fait ressortir plusieurs indicateurs relatifs au déploiement des dotations allouées par le budget de l’État. Les exigences de la programmation triennale devront être actées, ce qui donnera une plus grande visibilité sur la répartition régionale des projets d’investissements ainsi que ceux d’équipements. Les données dudit rapport montrent que les dépenses de fonctionnement devront passer de 925 MDH en 2018 à plus d’un milliard de DH, tandis que les dépenses d’investissement devront passer de 4,2 MMDH à plus de 5 MMDH durant la prochaine année.
Les grands constats
Le taux de déconcentration ainsi que la régionalisation du budget du ministère figurent en tête de liste des indicateurs compilés dans le projet de rapport de performance. Il renseigne en effet sur un segment crucial de l’action du ministère au double niveau régional et local. Les chiffres montrent que ce taux est passé de 85% en 2017 à 90% en 2018, ce qui devra permettre aux services extérieurs du ministère de conclure des contrats indiquant les montants qui leurs sont transférés dans le cadre de cette déconcentration. Entre 2019 et 2020, ce taux devrait atteindre 95%, selon les données finales du rapport. Par ailleurs, le contentieux du ministère a aussi été abordé par les responsables au sein du département de la Jeunesse. Il s’agit des affaires actuellement devant les tribunaux, au nombre de 30 en cette année 2018, et qui concernent les procès dans lesquels le ministère se constitue partie aux litiges devant les juridictions, ces dernières lui ayant permis d’obtenir gain de cause. Les prévisions indiquent une hausse attendue du contentieux en 2019 et 2020 à 40 procès, au moment où le délai de traitement des affaires n’arrive pas à atteindre 3 mois, comme souhaité par le ministère, au lieu de 12 mois comme moyenne calculée par le rapport de performance. En ce qui concerne les accords de partenariat conclus, l’année 2018 enregistre un pic de conventions avec 24 accords, contre 2 seulement enregistrés en 2017. Au cours des deux prochaines années, le département de la Jeunesse s’attend à ce que 36 conventions de partenariat soient conclues. Il est à noter que, pour ce qui est de l’encadrement des jeunes durant la période estivale, les chiffres du ministère indiquent que le nombre d’encadrants ayant bénéficié des sessions de formation dépassera les 20.000 en 2019, dont 6.600 issus de la formation professionnelle. Cependant, beaucoup reste à faire au niveau de l’intégration professionnelle des lauréats de la formation professionnelle, ainsi que des jeunes bénéficiant des séjours culturels et linguistiques, qui ne dépasseront pas les 72 fin 2018. L’État compte aussi déployer des efforts supplémentaires de réhabilitation des Maisons de jeunes, avec 110 unités réaménagées en 2017, et l’objectif de restaurer, à terme, 575 Maisons de jeunes.
Sport de haut niveau : financement en hausse
Ce programme retient l’attention du ministère, mais aussi de divers intervenants comme le Comité olympique et certaines fédérations sportives. Concernant la part des sources externes dans les budgets des fédérations, le rapport précise que le financement assuré par les sponsors, la publicité, les dons, etc. devrait représenter 20% en 2018, et être de l’ordre de 50% en 2020. «Cet indicateur mesure l’autonomie financière des fédérations et le suivi des aides qui leur sont accordées», souligne le projet de rapport de performance, qui ajoute que «l’autonomie budgétaire rend compte des efforts déployés par les fédérations en matière de gestion financière et de leur aptitude à trouver des recettes». Pour ce qui est de la participation des femmes au sport de haut niveau, l’évaluation du ministère mentionne le recensement de 28 femmes classées sportives de haut niveau. Elles devraient être au nombre de 29 en 2019, et de 40 en 2020.