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Je voyage d’abord et je règle après…

Le financement des voyages est souvent source d’inquiétudes. Cette année encore, le casse-tête se poursuit puisqu’il arrive dans une période assez particulière où se chevauchent plusieurs grands évènements, à savoir Ramadan, l’Aïd El-Kébir et la rentrée scolaire. Comment les Marocains peuvent s’organiser dans ce cas là ?

Les grandes vacances approchent à grands pas. Reste la grande question : quelle destination choisir ou quels sont les bons plans 2018 ? De manière générale, si les vacances sont bien préparées à l’avance, vous pouvez vous offrir une excursion en Grèce ou en Turquie à partir de 8.000 DH. La destination européenne (Espagne, Italie, France, Portugal…) se commercialisent entre 6.000 et 11.000 DH par personne et par semaine (billet d’avion et petit-déjeuner compris).. Un séjour sur l’autre côté de l’Atlantique (Canada, USA…) vous coûtera un minimum de 13.000 DH (prix sur billet seulement). Les destinations asiatiques également n’accueilleront pour leur part que ceux qui sont prêts à dépenser au moins 15.000 DH pour une petite semaine. Une fois sur place, il faut tenir compte des dépenses à prévoir (sorties, extras, petits achats, souvenirs…). Une dotation supplémentaire est requise.

Pour les retardataires, ce niveau de prix est amené évidemment à évoluer à la hausse. Quoiqu’il en soit, à partir de 6.000 DH/personne, le séjour coûte, selon les professionnels, moins cher au Maroc avec les destinations les plus prisées comme Marrakech, Tanger-Tétouan, Al Hoceïma, Saïdia, ou encore Agadir. Ce qui nous amène à la question cruciale. Comment financer ces moments de détente ? Selon l’étude de l’Observatoire Wafasalaf sur le voyage, la majorité des familles marocaines financent leurs vacances en fonds propres (96% en 2017). Tout le monde n’a certes pas les moyens de s’évader de son environnement naturel.

La même étude a cependant souligné qu’une infime partie des ménages marocains demeure fidèle aux crédits à la consommation en tant qu’unique moyen pour financer ses voyages. Beaucoup n’hésitent plus à profiter des opportunités offertes par les sociétés de crédit à la consommation qui, depuis quelques années, déploient leur offres pendant la période estivale pour augmenter leur production. Sauf que – selon la même étude – l’endettement pour le financement des vacances d’été, suscite de moins en moins d’enthousiasme. «Le crédit vacances ne prend pas», c’est aussi le constat de nombreuses grandes agences de voyages de la place. La formule est très peu prisée, même si elle est proposée systématiquement à la clientèle, rares sont ceux qui l’acceptent. «La formule crédit n’a pas connu un grand succès. Nous traitons très peu de dossiers par an seulement et les ventes à crédit restent marginales par rapport au chiffre d’affaires global de l’agence», précise Jalil Madih, directeur général d’Alizées travel.

Même son de cloche auprès d’autres agences contactées mais pourquoi le crédit vacances a-t-il du mal à se faire une place ? «On peut dire que le phénomène reste psychologique.Ce qui fait, en partie, que ce produit ne marche pas», indique Othman Cherif Alami, président de l’Association régionale des agences de voyages de Casablanca-Settat. Ce n’est pas encore entré dans les moeurs de prendre un prêt pour partir en vacances. «Ce n’est pas raisonnable de s’endetter pour un moment de détente éphémère», explique cet autre voyagiste. Il ajoute, «il y a plus important à gérer durant l’année, que le départ en vacances». Les clients préfèrent généralement les facilités de paiement. Sauf que les agences de voyages n’accordent ce type de facilités qu’aux clients les plus fidèles, et pour des règlements limités à deux voire trois mensualités. «Nous aussi, on a des marges très réduites, nous devons payer nos prestataires avant l’arrivée du client. Nous ne pouvons pas nous permettre beaucoup de flexibilité avec des facilités sur quatre à six mois», souligne Jalil Madih.

Autre explication: les clients n’ont pas l’habitude de planifier leurs vacances et souvent se décident à la dernière minute. Ils n’ont alors plus le temps de s’occuper des formalités à remplir pour accéder à un prêt et d’attendre la réponse de l’organisme de crédit. Il faut dire aussi que beaucoup ont une ou plusieurs traites, et ne peuvent pas se permettre un crédit supplémentaire, aussi petit soit-il. En tout cas, les agences de voyages et sociétés de crédit avancent que les mensualités proposées ne sont pas élevées et peuvent être indolores. Par exemple, un crédit de 10.000 DH peut être payé en 36 mois. Quant aux modalités d’octroi, elles sont les mêmes que pour tout crédit dédié à la consommation. Certes, mais l’endettement des ménages serait alors encore plus grand. Car le risque d’être pris à la gorge guette et le risque de défaut de paiement s’accentue. Entre temps, toute cette dynamique autour du crédit voyage a permis de développer de nouvelles niches dans le secteur touristique. Dans tous les cas, chaque été, les sociétés de financement réfléchissent à de nouvelles formules pour attirer une nouvelle clientèle. Après que les voyages étaient réservés aux «happys fews» (hommes d’affaires, élites…) voilà que le salarié et le fonctionnaire peuvent prétendre à des vacances de «rêve». La grande tendance du moment, c’est de voyager en groupe d’amis. C’est ainsi que les sociétés de financement ont adaptés les offres au grand public. L’objectif étant de répondre aux besoins des personnes désirant voyager sans passer nécessairement par une agence de voyages et ayant besoin de liquidités.


Les types de crédit vacances

Le crédit vacances se décline sous deux formes. Le crédit affecté –qui nécessite de passer par une agence de voyages- et le non affecté. Dans le premier cas, le consommateur bénéficie du partenariat scellé entre la société de financement et l’agence de voyages. Le crédit vacances affecté permet du coup au client de disposer d’un prêt en un temps relativement court, si son dossier est accepté par la société de financement. Le délai de réponse ne dépasse pas les 24 heures. « Le temps de traitement reste trop lent, puisqu’aujourd’hui avec les nouvelles technologies, les prix des voyages varient d’une heure à l’autre », commente Amrani. En général, les crédits vacances ne sont pas plafonnés. En revanche, le minimum requis est de 2.000 DH. Or, en moyenne, les prêts demandés varient entre 6 et 10.000 DH. Et très souvent, le client avance environ 10% du montant total mais rien ne l’empêche de se faire financer à 100%. Pour ce qui est de la durée de remboursement, elle peut varier entre six mois et cinq ans. Il n’y a pas de règle. Cela dépend du budget du client et sa capacité de remboursement. Au final, le crédit non affecté ou crédit direct représente, selon les professionnels du voyage, environ 10% des crédits accordés pour ce type de loisirs. Celui-ci comprend généralement le prix du voyage ainsi que l’équipement nécessaire (planche de surf, équipements de randonnée…).


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