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Hakim Marrakchi : «Il faut libérer l’entreprise»

Hakim Marrakchi, Candidat à la présidence de la CGEM

Pour Hakim Marrakchi, candidat à la présidence de la CGEM avec Assia Benhida, il faut donner aux entreprises les moyens pour se développer. Il s’agit de lever tous les obstacles qui freinent leur croissance. Explications. 

Les Inspirations ÉCO : Qu’est-ce qui vous a poussé à vous porter candidat à la présidence de la CGEM ?
Hakim Marrakchi : Industriel depuis plus de 30 ans, je dispose d’une entreprise dans l’industrie agroalimentaire, je fabrique des emballages en plastique, je propose également des services à l’industrie, en particulier le ratio de développement des photovoltaïques et système d’efficacité énergétique. J’ai été vice-président de la CGEM de 2009 à 2012, président de la Commission des Conseils d’affaires puis de la Commission internationale de la CGEM depuis 2012 et vice-président de la CGEM depuis 2015. J’ai également été vice-président de l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX) de 1999 à 2014, président de la Fédération nationale de l’agroalimentaire (FENAGRI) et président du Centre technique de l’agro-industrie (CETIA) de 2007 à 2009. Cela a poussé plusieurs chefs d’entreprises à me convaincre de me porter candidat à la tête de la CGEM. Je me suis laissé convaincre et ai donné ma parole d’aller jusqu’au bout pour être élu lors des élections du 22 mai.

Comment voyez-vous  aujourd’hui le monde  de l’entreprise au Maroc ?
Le monde de l’entreprise a évolué en raison de deux phénomènes intervenus après les années 90. En effet, les accords de libre-échange n’ont pas permis au Maroc de remodeler le système réglementaire. Autrement dit, le marché a été ouvert, mais les réglementations n’ont pas suivi de façon à ce que l’équité soit garantie entre les opérateurs du commerce intérieur et ceux du commerce extérieur. Ce «déficit d’équité» a poussé les Marocains se lancer de plus en plus dans l’importation, ce qui a accéléré l’essoufflement du monde de l’entreprise. Nous constatons également que le nombre de jeunes diplômés devenant entrepreneurs ne dépasse pas 1%, alors que dans des économies avancées, ce pourcentage est supérieur à 10%. C’est donc ce «manque de souffle» de notre économie qui caractérise aujourd’hui le monde de l’entreprise. Malheureusement, s’il n’y a pas assez d’entrepreneurs et que l’entreprise ne se développe pas, l’économie ne créera pas assez d’emplois. Nous avons des investissements extrêmement importants au Maroc. Là, il faut rappeler que le taux d’investissement est l’un des plus élevés au monde mais, en même temps, les créations d’emplois sont très décevantes.

Une fois à la tête de la CGEM, que comptez-vous faire pour l’entreprise ?
Nous avons beaucoup d’ambition pour replacer nos entreprises au cœur du système économique et social. Mais d’abord, on doit les encourager à créer de la valeur. En effet, notre projet se décline en cinq principaux axes. Il faut agir pour la croissance et la compétitivité, le développement des opérateurs économiques, le développement régional et la croissance à l’international des entreprises marocaines, le développement des compétences et de l’employabilité et enfin pour une CGEM influente et proche de ses adhérents. Il consiste également à établir un pacte de confiance avec le gouvernement et l’administration, à revaloriser l’entreprise et à la mettre au centre du progrès économique et social, à libérer le potentiel de développement de l’entreprise en améliorant le climat des affaires et soutenir les entreprises dans leur développement régional et leur croissance à l’international. Pour réussir notre programme, nous aurons besoin d’un pacte de confiance avec nos partenaires, de façon à pouvoir engager les réformes qui nous permettront de réaliser nos objectifs.

Le slogan de votre campagne est «Libérer l’entreprise».  La libérer de quoi?
Libérer l’entreprise de tout ce qui l’empêche de se développer et de créer de la valeur. Nos entreprises, PME et TPE surtout, font face à des lourdeurs qui empêchent en effet leur développement. L’entreprise pâtit de la
méfiance de certaines administrations. Elle doit déployer une grosse partie de son temps d’activité et de ses ressources pour accéder à un service public auquel elle a droit, pour récupérer ses créances ou pour faire tout simplement valoir ses droits. De même -et depuis trop longtemps- nos entreprises mènent la bataille de la concurrence des produits étrangers à armes inégales. En effet, lorsque le travail et la production sont taxés, nous préparons le terrain aux importations et bridons  la création de  richesses. La fiscalité devrait  davantage reposer sur la consommation et le profit pour libérer le travail et l’entrepreneuriat. Je suis conscient de l’inquiétude qui saisit nos entrepreneurs, face à une réglementation tatillonne et à une administration parfois hostile. Enfin, je suis convaincu que les chefs d’entreprises souhaitent être représentés par l’un des leurs pour mener le dialogue avec toutes les parties prenantes du monde de l’entreprise sans autre considération que leurs développement et croissance. 


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