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Élections législatives : Comment réussir le cap du 7 octobre ?

La réussite des prochaines échéances électorales passe par certains préalables : un taux de participation élevé, un discours politique responsable, la garantie de la transparence de l’opération électorale, des alliances post-électorales basées sur les programmes… Le point sur les principaux défis à relever.

Le 7 octobre, quelques 15.702.592 Marocains sont appelés aux urnes. Plusieurs défis sont à relever pour réussir ce rendez-vous électoral, à commencer par celui du taux de participation, comme s’accordent à le souligner plusieurs acteurs politiques contactés par les Inspirations ÉCO. Néanmoins, des craintes pèsent sur l’échiquier politique. Les Marocains inscrits sur les listes électorales iront-ils en masse voter le jour J ? Rien n’est moins sûr. L’expérience montre que le taux d’abstention des Marocains demeure encore important. En 2015, plus de 46% des électeurs inscrits sur les listes électorales ont boudé les élections communales et régionales et lors des législatives de 2011, ce taux a dépassé 54%. À la veille des élections, l’enjeu est de pouvoir mobiliser une grande partie des électeurs pour les convaincre par des arguments solides d’aller voter, surtout ceux qui boudent les élections. D’ores et déjà, rappelons-le, des millions de Marocains en âge de voter ne sont pas inscrits sur les listes électorales. Une grande responsabilité incombe aux partis politiques durant cette campagne électorale, à commencer par la nécessité de soigner le discours politique lors des meetings électoraux afin de retrouver la confiance qui se fait attendre depuis longtemps dans la vie politique au Maroc.

À force de vouloir décrédibiliser leurs adversaires en ces temps électoraux, certains dirigeants politiques finissent par porter préjudice à leur propre formation et à l’échiquier politique en général, préviennent les observateurs. Le défi est de pouvoir mener une campagne électorale basée sur les idées au lieu des attaques personnelles. Mais, on en est visiblement encore loin. Tous les coups semblent permis en vue de gagner le maximum de sièges parlementaires, pour reprendre l’expression d’un acteur politique. Outre le discours politique, la transparence des élections est érigée en tête des défis à relever. Cette responsabilité est partagée aussi bien par les candidats, les partis et les pouvoirs publics que les citoyens, de l’avis de plusieurs dirigeants politiques. Toutes les parties concernées sont appelées à respecter les dispositions légales garantissant la transparence et la crédibilité des opérations électorales.

Transparence
Des garanties sont mises en place par l’État pour assurer la transparence des élections et leur bon déroulement. Il s’agit en premier lieu de la Commission gouvernementale de suivi des élections qui est composée des ministres de l’Intérieur et de la Justice et des libertés. Ce dispositif ne semble pas recueillir le consensus de toutes les formations partisanes. En effet, certains partis politiques de l’opposition avaient appelé à la mise en place d’une commission nationale indépendante chargée de la supervision des élections afin d’en garantir la transparence et de barrer la route à toute fraude électorale. En dépit des réticences affichées par l’opposition, les partis politiques sont manifestement unanimes sur le système d’observation des élections qui a connu des développements notables au fil des dernières périodes électorales. Certes, il s’agit d’une observation «silencieuse» durant le déroulement de l’opération électorale. Mais, ce mécanisme visant à renforcer la confiance des citoyens dans le processus électoral permet d’attester du degré de transparence des élections à travers «la collecte objective, impartiale et neutre des données y afférentes et l’évaluation des conditions de leur organisation et de leur déroulement ainsi que du respect des règles constitutionnelles et des textes législatifs et réglementaires régissant les élections, et des normes internationales».

Pour les prochaines échéances, 37 instances nationales et internationales, dont 31 associations marocaines, outre les observateurs du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) sont jusque-là accrédités. On s’attend à la mobilisation de plus de 4.000 observateurs dont 92 observateurs internationaux qui assureront l’observation du processus électoral. L’observation des élections permet de faire le suivi de leur déroulement mais pas du comportement de l’électeur. Les citoyens vont-ils voter pour le parti ayant ficelé tout un programme électoral ou plutôt pour les candidats ?

Rehausser l’action politique
Les acteurs politiques sont conscients que ceux qui votent optent généralement plutôt pour le candidat. Les partis politiques n’arrivent pas encore à séduire l’électorat par leur programme alors qu’il s’agit d’un grand défi à relever pour plusieurs raisons, à commencer par la nécessité de sceller des alliances «homogènes» surtout en ce qui concerne l’équipe gouvernementale. À la veille des élections législatives qui devront dégager une majorité gouvernementale dirigée par le parti arrivé en tête du classement, la plupart des formations politiques se disent incapables de se prononcer sur leurs alliances avant les résultats qui détermineront les priorités. Pourtant, pour pouvoir rehausser l’action politique, il s’avère nécessaire de bâtir une coalition gouvernementale sur la base des rapprochements entre les programmes des partis politiques. C’est en tout cas ce que soulignent aussi bien les experts que bon nombre d’acteurs politiques. Néanmoins, l’émiettement de l’échiquier politique rend cette mission impossible pour la formation politique occupant la première marche du podium.

L’abaissement du seuil électoral de 6% à 3% permettra à davantage de partis politiques d’accéder au Parlement. En 2011, quelque 18 partis politiques ont pu être représentés à la Chambre des représentants dont cinq ont obtenu un seul siège chacun et quatre ont eu deux sièges chacun. Huit partis politiques uniquement ont décroché 95% des voix et de sièges. D’aucuns soulignent que peu importe le nombre des formations politiques représentées à la Chambre basse, l’enjeu principal a plutôt trait au profil des ­­­­­cinq ans de la lourde mission du contrôle du gouvernement et de la législation. 



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