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Coup d’accélérateur à la coopération bilatérale

Les deux parties entendent doubler les échanges commerciaux durant les trois prochaines années. Pour y parvenir, dix conventions bilatérales, portant sur différents secteurs d’activité, viennent d’être signées à l’occasion de la tenue de la 19e session de la Haute-commission mixte maroco-tunisienne. L’objectif étant notamment de renforcer l’intégration régionale et continentale, combattre les obstacles au commerce et faciliter l’accès aux marchés.

Le Maroc et la Tunisie ambitionnent de situer leurs échanges commerciaux au niveau de 500 millions de dollars à l’horizon 2020. Les chefs de l’Exécutif marocain et tunisien ont fait savoir à l’occasion de la tenue de la 19e session de la Haute-commission mixte maroco-tunisienne que les deux pays ambitionnent de doubler les échanges commerciaux à l’horizon 2020 et de les situer au niveau de 500 millions de dollars. Pour y parvenir, les deux pays ont signé, lundi dernier à Rabat, dix conventions bilatérales portant sur différents secteurs. Il s’agit notamment d’accords relatifs à l’emploi, la formation professionnelle, la jeunesse, la promotion de l’exportation, l’investissement, la protection du consommateur et la métrologie juridique, scientifique et industrielle. Ces accords permettront d’accomplir un saut qualitatif dans la coopération économique bilatérale, d’enrichir le cadre légal actuel qui régit les échanges entre les deux pays et d’offrir un climat propice aux hommes d’affaires.

Nouvelle étape
Cette session a également permis d’enrichir le cadre juridique organisant les relations bilatérales entre les deux pays, à travers la ratification de plusieurs documents juridiques relatifs aux domaines économiques et aux ressources humaines. Les deux parties ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin et se sont accordées à élaborer de nouvelles conventions devant être signées à l’avenir et donner un élan aux visites bilatérales visant à rapprocher les points de vue et ériger des partenariats dans de nombreux domaines. Dans ce sens, le chef de gouvernement tunisien, Youssef Chahed a réitéré la volonté de son pays de donner une nouvelle impulsion aux relations bilatérales, à travers un travail commun pour diversifier ces relations et les élargir de manière à couvrir les différents domaines et secteurs promoteurs. Il a noté que son pays aspire à tenir dans les brefs délais la deuxième session du Forum maroco-tunisien des hommes d’affaires au Maroc, pour donner à la communauté d’affaires des deux pays l’occasion de s’arrêter sur les opportunités de développement des relations bilatérales et de conforter les efforts déployés par les deux gouvernements afin de franchir une nouvelle étape. Une nouvelle coopération qui vise à améliorer les échanges dans les domaines du commerce, des services, de l’agriculture, de l’industrie, de l’énergie, de la santé, du tourisme et d’autres secteurs prometteurs.

Supprimer les obstacles
Aujourd’hui, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays est estimé à 250 millions de dollars, ce qui n’est pas à la hauteur des opportunités et des moyens dont disposent les deux pays. Les deux pays comptent doubler la mise dans les trois prochaines années. Pour ce faire, une véritable stratégie de coopération commerciale et de lutte contre les obstacles techniques au commerce devra être menée. Il s’agira notamment de renforcer les techniques et modes de gestion des échanges commerciaux et d’alléger les procédures douanières tout en consolidant la coopération bilatérale à destination de l’Afrique subsaharienne, le soutien des hommes d’affaires et la multiplication des réunions et forums en commun.

Les exportateurs tunisiens font état de plusieurs difficultés dans l’accès au marché marocain. Parmi les points qui posent problème, la nécessité d’une deuxième analyse des marchandises tunisiennes à leur entrée sur le marché du royaume, celle effectuée par les laboratoires tunisiens n’étant pas reconnue. Une situation qui entraînerait une liquidation des marchandises tunisiennes après une saisie pouvant atteindre parfois les trois mois et faisant assumer aux exportateurs tunisiens les dommages occasionnés. Les produits tunisiens seraient également soumis à des taxes douanières de 63% dans certains cas alors que certains exportateurs tunisiens ne sont pas considérés comme des exportateurs «nets» de produits. Une situation que certains opérateurs tunisiens jugent comme contraire aux dispositions de l’accord de commerce bilatéral et l’accord de la grande zone franche de commerce arabe ainsi que l’accord d’Agadir établissant une grande zone de commerce libre entre les pays arabes méditerranéens. En tout cas, les deux pays ont convenu d’aplanir les difficultés douanières qui entravent le développement des échanges commerciaux entre les deux pays, estimés en deçà des attentes.

L’Afrique en perspective
Les deux parties s’accordent en ce qui concerne la question de l’édification de l’Union du Maghreb arabe (UMA) qui constitue un choix stratégique pour la région, soulignant que ce choix nécessite de surmonter toutes les formes de gel au niveau de l’UMA en activant ses institutions et en promouvant l’action maghrébine commune. L’intégration continentale vient d’ailleurs accompagner celle maghrébine. Le Maroc et la Tunisie ont les moyens aujourd’hui de tisser des relations d’exception et de renforcer leur coopération en vue de favoriser le développement, la stabilité et la sécurité de l’Afrique. Les deux parties ont discuté du renforcement de la présence tunisienne et marocaine en Afrique, en intensifiant la coopération pour conquérir plus de marchés africains. Dans ce sens, le Maroc est disposé à aider la Tunisie pour renforcer sa présence dans le continent africain, capitalisant sur l’expertise du royaume dans les domaines bancaire et des transports. Par ailleurs, le chef de gouvernement marocain, Saâd Eddine El Othmani a indiqué qu’il a été convenu de renforcer davantage la coopération en matière de sécurité à la lumière des défis sécuritaires auxquels fait face la région, en particulier la lutte contre le terrorisme. Il a, à ce titre, fait état d’une concordance des points de vue autour des questions d’intérêt commun, notamment le terrorisme, le crime organisé et le trafic d’êtres humains, notant que les deux pays déploieront d’immenses efforts pour endiguer ces fléaux. Les responsables ont par ailleurs mis en avant les positions similaires du Maroc et de la Tunisie concernant la question libyenne, considérant l’accord de Skhirat comme la plateforme à même de favoriser la résolution de la crise libyenne sur la base d’un accord entre les parties au conflit et du rapprochement des points de vue.


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