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Compétitivité des petites villes : Une stratégie nationale en gestation

Elle devra hisser ces structures urbanistiques au rang de villes économiquement attractives. Un manuel prospectif permettra d’éclairer les décideurs, quant au développement et à la promotion des petites villes.

L’attractivité des territoires, est-il besoin de le rappeler, est le principal enjeu du développement. Au Maroc, pays non producteur de pétrole, c’est une question presque existentielle dans la mesure où il faut jouer sur des leviers nouveaux. Quand bien même les grandes villes tirent assez bien leur épingle du jeu, les petites ont toujours du mal à émerger. C’est la raison pour laquelle, le gouvernement veut mettre en place une stratégie nationale de promotion de la compétitivité des petites villes.

Pour qu’une ville soit attractive, il faut qu’elle propose une certaine qualité de vie pour les citoyens et un environnement propice aux entreprises. Aujourd’hui, en dehors du classement traditionnel des villes selon leur attractivité, le ministère de l’Urbanisme veut aller encore plus loin dans la détermination des fondamentaux sur lesquels une ville peut baser son essor.

Il projette de confectionner un document prospectif qui permettra d’éclairer les décideurs, quant au développement et la promotion des petites villes. La nouvelle Constitution stipule que la qualité du cadre urbain constitue un facteur déterminant pour la qualité de la vie du citoyen, la croissance économique, la préservation des valeurs profondes de la société marocaine et pour la modernisation équilibrée des rapports sociaux. Partant de ces principes-là, la petite ville, noyau urbanistique et économique, mérite une nouvelle prise de conscience.

Toutefois, l’ambiguïté de ces structures urbaines, c’est qu’elles sont souvent le mélange du monde rural et de facteurs qui lui sont exogènes. D’où la difficulté de leur pleine intégration dans le système urbain. Selon une enquête de 2011, une petite ville comme Tiznit occupe la tête du peloton pour la qualité de son environnement, ses services de base, la santé, mais avec toutefois un retard en matière d’enseignement. Elle est accompagnée dans le groupe de tête par Dakhla, Ouarzazate et Errachidia. Les 28 petites villes, dont le nombre d’habitants varie entre 50.000 et 100.000, ne représentent pas les mêmes caractéristiques. Promouvoir ces villes en matière d’attractivité devrait donc être un travail d’orfèvrerie, puisqu’il faut apporter des réponses adéquates à chaque cas. Ainsi, les petites villes, non encore saturées comme les moyennes ou les grandes, se trouvent dans l’obligation de s’organiser et de se doter de projets pertinents.

Par ailleurs, ces entités essentielles du territoire éprouvent de plus en plus de difficultés à mobiliser les compétences leur permettant de maîtriser la complexification de leur environnement et les enjeux qui en résultent. Attirer les cadres et hauts cadres relèvent presque de l’impossible pour des petites villes éloignées, mais ô combien prometteuses. Il y a quelques années, les walis de Dakhla ou Laayoune se plaignaient de trouver tant de difficultés à convaincre les profils et compétences de venir. En effet, le principal obstacle à l’attractivité de ces territoires est le manque de loisirs et d’offre éducative.

Aujourd’hui, les choses vont dans le sens de l’amélioration. Mais il faut beaucoup de budget et de détermination pour attirer les bonnes personnes. En effet, les petites villes sont le parent pauvre de la culture. Seules 12 d’entre elles proposent des festivals et 11 disposent de sites culturels. Pourtant, deux petites villes, à savoir Taroudant et Tiznit, sortent du lot avec des performances culturelles comparables à celles d’El Jadida, par exemple. Aujourd’hui le ministère, à travers une étude qui sera lancée prochainement, ambitionne de sortir des sentiers battus de la promotion purement urbanistique. Il veut dépasser la vision strictement urbaine qui prévaut actuellement dans la mise à niveau de la ville.

L’idée est d’aller vers une approche qui considère la ville non pas comme un territoire support mais comme un territoire acteur inscrit dans une dynamique de développement en interaction avec d’autres territoires. Autre piste de promotion, améliorer la centralité des petites villes à travers, entre autres, la proposition d’une logique d’intercommunalité.


 

Ouarzazate ou le bon compromis
Parmi les petites villes, Ouarzazate, le Hollywood marocain, arrive première en compétitivité économique et troisième en qualité de vie. C’est donc un bon compromis qui fait de ce beau coin de paradis une destination d’avenir. Il faut savoir que les considérations climatiques et environnementales seront de plus en plus prépondérantes pour l’attractivité des villes. Même si le poids économique d’Essaouira et de Dakhla est supérieur, les 300.000 touristes annuels, que Ouarzazate reçoit, dopent considérablement son économie. Par ailleurs, le foncier, très accessible dans les petites villes, constituera un facteur de compétitivité énorme. À plus forte raison que les routes sont de plus en plus pratiques et de qualité. Une ville comme Errachidia est également promue à un bel avenir avec ses fondamentaux socio-culturels forts.



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