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Alessandro Maria Poggiali : «Notre rôle consiste à informer les autorités et les fumeurs»

 

Alessandro Maria Poggiali, vice-président Corporate  Affairs pour le Moyen-Orient, l’Afrique et pour le Duty-Free, Philip Morris International (PMI).

Alessandro Maria Poggiali présente la nouvelle vision de Philip Morris International (smoke-free vision). Depuis quelques années, le groupe opère une conversion vers les produits sans fumée qu’il a déjà lancés dans 38 pays dans le monde.

Les Inspirations ÉCO : En quoi consiste votre vision des produits sans fumée ?
Alessandro Maria Poggiali : Notre ambition chez PMI est de convertir tous les fumeurs de cigarettes qui sont plus d’un milliard dans le monde à des produits alternatifs potentiellement à risque réduit. C’est la toile de fond de notre «vision d’un avenir sans fumée». Ce concept consiste à supprimer la combustion et donc la fumée. Pourquoi ? Tout simplement parce que la combustion implique l’existence de composants nocifs. Idéalement, nous voulons mettre les produits qui découlent de cette vision à disposition de tous les fumeurs, spécialement pour ceux et à celles qui ne réussissent pas à arrêter de fumer. Les fumeurs, hommes et femmes, méritent de savoir qu’il y a des alternatives meilleures à la cigarette. Je voudrais souligner surtout que ces produits ont été très bien accueillis dans les pays où ils ont été lancés jusqu’à présent.

Quels sont ces marchés ?
Nous avons lancé ces produits dans 38 pays. Je citerai à titre d’exemple le Japon, la Turquie, la France, l’Espagne, l’Italie, l’Ukraine et la Suisse. L’Afrique du Sud est le seul pays africain concerné par ce lancement. Jusqu’à présent, cinq millions de fumeurs ont abandonné la cigarette traditionnelle et ont opté pour nos produits sans fumée. Pour plus de précision, il s’agit de deux catégories de produits représentant deux segments : les dispositifs de distribution de nicotine, comme les cigarettes électroniques et les produits de tabac chauffé. Nous sommes présents dans les deux segments, mais notre produit phare est l’IQOS.

Avez-vous fixé des objectifs précis ?
Oui, évidemment. Nous voulons faire en sorte que 30% de nos consommateurs actuels convergent vers nos produits sans fumée d’ici 2030. C’est très ambitieux comme objectif, mais je peux dire que les consommateurs les acceptent déjà. Dans cette optique, je tiens à rappeler que ces produits ont été développés sur une base scientifique. D’ailleurs, en termes de R&D et d’évaluation scientifique, nous avons investi plus de quatre milliards de dollars. Nous disposons de deux grands centres de recherche, à Neuchâtel en Suisse et à Singapour. Nous avons aussi recruté environ 430 chercheurs et techniciens dans le domaine de la recherche scientifique et du développement.

C’est un changement colossal que vous opérez en interne…
Exactement. C’est pour cela que nous avons besoin d’engager le dialogue avec les autorités des pays où nous sommes présents. De manière générale, notre mission actuelle est d’expliquer à toutes les parties concernées en quoi ces produits sont-ils différents et pourquoi requièrent-ils une réglementation spécifique.

À propos de réglementation, est-ce que c’est ce qui entrave la mise de ces produits sur le marché marocain ?
Actuellement, le Maroc ne dispose pas d’un cadre réglementaire adapté pour ces produits alternatifs. Pour cela, nous avons besoin d’engager un dialogue avec les autorités dans un premier temps pour les sensibiliser quant à l’existence de ces produits développés sur la base d’une approche scientifique et sur l’opportunité qu’ils représentent pour les consommateurs et pour la politique de santé publique de manière globale.

Est-ce qu’on peut dire que les marchés où vous avez lancé les produits sans fumée sont plus prêts que le marché local ?
Je n’ai pas dit ça. La majorité de ces marchés sont dédiés à des produits diversifiés. En tout cas, la réglementation reste un point essentiel à ce sujet. Sans réglementation spécifique, nous ne pouvons pas commercialiser nos produits sans fumée. Dans plusieurs pays dans le monde, comme le Maroc d’ailleurs, la loi n’encadre pas encore ce genre d’activité. Ce qu’il faut, c’est combiner les efforts des entreprises privées, comme PMI et ceux des gouvernements afin de pouvoir proposer aux consommateurs de meilleures alternatives à la cigarette traditionnelle. De notre côté, nous réalisons ce qui est de notre ressort : la construction et la transformation d’usines, la R&D, le recrutement de profils adaptés, etc.

Est-ce que chez PMI, vous incitez les gouvernements à agir en ce sens…
Nous pensons qu’il doit y avoir un dialogue entre nous et les gouvernements. Notre rôle consiste ainsi à sensibiliser les autorités, mais aussi les consommateurs qui ont le droit d’être informés de l’existence de ce type de produits potentiellement à risque réduit. Nous leur demandons aussi de vérifier la véracité de notre science. D’ailleurs, durant ces dernières années, plusieurs organismes de recherche aussi publics, comme Public Health England ou encore l’Institut fédéral allemand pour l’analyse des risques (BfR) ont vérifié notre science et ont confirmé nos résultats.

Le commerce illicite des cigarettes peut aussi être un frein au développement des produits sans fumée. Comment comptez-vous agir pour en réduire l’impact ?
L’effet du commerce illicite sur l’économie et sur le consommateur est néfaste. Non seulement il mine les politiques étatiques de collecte des impôts, mais il met en danger la santé et la vie des consommateurs. En ce qui concerne l’industrie, le tabac fait partie des produits les plus trafiqués dans le monde. Cela montre l’ampleur des dégâts causés par ce phénomène sur notre activité. Au Maroc, les autorités n’épargnent aucun effort pour lutter contre le commerce illicite dans le pays. De notre côté en tant qu’industrie nous soutenons ces efforts par des actions collectives ou individuelles. En effet, grâce à ces efforts multiples, le marché légal a récupéré en 2016 environ 1,3 milliard de cigarettes du marché illégal.

 


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