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41e anniversaire de la Marche verte : Union africaine, Sahara, gouvernement… recadrage royal

Le discours du souverain, prononcé à l’occasion du 41e anniversaire de la Marche verte et depuis Dakar, a mis en avant le caractère vital du retour du Maroc à l’UA. Le climat des concertations pour la formation du nouveau gouvernement a aussi été évoqué dans le discours royal, de même que la position déterlminée du Maroc quant à son droit légitime sur les provinces du sud. 

La célébration du quarante-et-unième anniversaire de la Marche verte, depuis   Dakar, capitale du Sénégal, a été un autre moment intense de l’irréversibilité de l’engagement pris par la Maroc envers ses partenaires africains. Non seulement la participation du Sénégal à la marche décrétée par feu Hassan II donne tout son sens au déplacement du souverain dimanche dernier en vue de ladite commémoration, mais aussi la volonté de s’adresser aux dirigeants et aux peuples du continent à propos de la vitalité du retour imminent du Maroc dans l’UA. Sans évoquer ouvertement les manœuvres procédurales qui ont été menées en vue de retarder l’examen de la demande marocaine, le roi a mis en avant le droit quasi inaliénable du Maroc à intégrer la communauté des États africains, indépendamment des règles d’admission prévues par l’organisation. «Lorsque nous annonçons notre retour, nous ne demandons la permission de personne pour obtenir notre droit légitime.

En tout état de cause, le Maroc est de retour pour retrouver sa place naturelle. Il dispose d’une majorité écrasante pour occuper son siège au sein de la famille institutionnelle africaine», a souligné le roi. Le Maroc a en effet entamé la procédure d’adhésion, sans que cela ne s’accompagne d’une volonté de ne pas retarder cette démarche. «Le Maroc, qui ne s’immisce pas dans la politique intérieure des pays, pas plus qu’il ne suit une politique de division, a bon espoir que toutes les parties réagiront avec toute la sagesse requise et en toute responsabilité à cette décision, de manière à faire prévaloir l’unité de l’Afrique et l’intérêt de ses peuples», a tenu à préciser le souverain.

Les contours de la nouvelle politique africaine
La décision prise par le Maroc veut également lancer un message sans équivoque quant à la prédisposition de la diplomatie marocaine à examiner toutes les propositions qui s’inscrivent dans la démarche unitaire du plan d’autonomie. Dans ce registre, le message du roi était on ne peut plus clair. «Le retour du Maroc au sein de sa famille institutionnelle continentale ne changera rien dans nos positions immuables concernant la marocanité du Sahara». Plusieurs actions devront donc être menées, après l’adhésion, en vue de mieux corriger les contre-vérités et mieux lutter contre les «manœuvres visant à impliquer cette organisation dans des décisions contraires aux bases adoptées par les Nations Unies pour le règlement de ce conflit régional artificiel, et en contradiction avec les positions de la majorité des États du continent», a tenu à préciser le souverain. Il est à rappeler que le durcissement de la position marocaine depuis le mois de mars 2016 provient plus du souci de sauvegarder l’option de la négociation. Les efforts de la diplomatie marocaine devraient tendre jusqu’au mois d’avril 2017 vers la consolidation des acquis de la résolution onusienne 2.285, tout en veillant à rallier d’autres pays africains au sein de l’organisation à soutenir de manière plus claire la proposition du plan d’autonomie. La politique africaine du Maroc doit également mettre en avant sa disposition à la reprise des négociations sur la base des résolutions des Nations Unies ainsi qu’en tenant compte des nouvelles données au sein des provinces du sud.

Formation du  gouvernement : les intérêts du pays d’abord !
Le climat des concertations pour la formation du nouveau gouvernement a aussi été évoqué par le souverain, qui a émis plusieurs remarques à propos des signaux envoyés par les leaders politiques à l’issue des négociations.  À ce titre, ce passage du discours royal portait en filigrane une sorte de recadrage des priorités devant prédominer en cette période charnière. «La formation du prochain gouvernement ne doit pas être une affaire d’arithmétique où il s’agit de satisfaire les desiderata de partis politiques et de constituer une majorité numérique, comme s’il était question de partager un butin électoral», a averti le roi qui dispose d’importantes prérogatives constitutionnelles durant l’étape de la mise en place du nouvel Exécutif. Les tractations qui durent jusqu’à présent n’ont réservé aucune place aux programmes des partis, et tout laisse croire que les projets économiques et sociaux sont oubliés durant cette étape.

Il faut en effet dire que les déclarations des leaders des partis politiques ont laissé la porte ouverte à des interprétations pouvant vider le processus électoral de toute sa substance. Subtilement, mais de façon très précise, le souverain a replacé les priorités du gouvernement dans leur contexte historique, mais aussi géographique. Le roi a en effet rappelé que  «le gouvernement, c’est plutôt un programme clair et des priorités définies concernant les questions internes et externes, avec l’Afrique au premier chef. Un gouvernement apte à aplanir les difficultés héritées des années passées, concernant le respect des engagements du Maroc vis-à-vis de ses partenaires». En plus de l’urgence de bien tracer les enjeux de la politique africaine, les consignes du roi ont porté aussi sur l’articulation à trouver entre l’ingénierie du gouvernement et le programme qui devra être présenté aux deux chambres du Parlement en vue de l’obtention du vote d’investiture. «Le gouvernement est une structuration efficace et harmonieuse qui s’adapte au programme et aux priorités. C’est un ensemble de compétences qualifiées, avec des attributions départementales bien définies. Je veillerai, donc, à ce que la formation du prochain gouvernement se fasse conformément à ces critères et suivant une méthodologie rigoureuse. Et Je ne tolérerai aucune tentative de s’en écarter», a tranché le roi. Nulle place à la légéreté , donc ! 


À la recherche d’une «solidarité courageuse»
Le discours royal a insisté sur la nécessité  pour les pays membres de l’UA à ne pas perdre de temps supplémentaire dans la recherche d’une solution consensuelle pour que la marocanité du Sahara soit reflétée dans le plan d’autonomie proposé. Ce sont tous les pays du continent qui sont concernés, avec une politique africaine qui «ne se limitera pas à l’Afrique occidentale et centrale. Nous veillerons plutôt à ce qu’elle ait une portée continentale, et qu’elle englobe toutes les régions de l’Afrique», a tenu à préciser le souverain. Le choix du Maroc d’opter pour la légalité internationale reste aussi irréversible, 41 ans après la Marche verte et ce, malgré le danger d’insécurité dans la région qui connaît la prolifération du trafic de drogues et d’autres commerces illicites. Enfin, le Maroc devra s’impliquer dans les projets phares sectoriels qui sont conçus dans le cadre du développement durable. Le programme du gouvernement devra également s’inscrire dans cette logique d’intégration de l’économie marocaine dans l’environnement des affaires du continent. La même rigueur doit aussi être réservée à la stratégie de migration qui devra dans les 5 prochaines années s’articuler autour de l’intégration des demandeurs de résidence. Un ferme engagement royal a été formulé concernant la problématique migratoire avec des efforts pour remédier aux causes réelles de ce phénomène, «en le reliant au développement et en adoptant une approche humanitaire et solidaire protégeant les droits des immigrés et préservant leur dignité», a déclaré le roi.


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