Brahim Hafidi : “Un contrat État-Régions attendu en décembre”
Les responsables et opérateurs économiques de la région Souss-Massa sont soulagés. La ligne ferroviaire Marrakech-Agadir, qu’ils réclament depuis des lustres, est en voie de concrétisation. Le président du Conseil régional Souss-Massa détaille la prochaine étape…
Le souverain a mis en avant la centralité géographique de la région d’Agadir. Qu’en pensez-vous ?
Aujourd’hui, nos provinces du sud composées de trois régions sont en plein essor. Et comme l’a mentionné Sa Majesté, notre région est devenue sur le plan géographique au centre du Maroc dans le cadre de cette configuration. De ce fait, Agadir doit jouer un rôle de plateforme qui lie le nord et l’est du Maroc avec le sud. Elle doit aussi une locomotive pour les régions avoisinantes telles que les régions de Guelmim-Oued Noun et de Drâa-Tafilalet. Qui dit rôle économique et fonction de liaison dit aussi mise en place d’infrastructures de base. Donc, il est impensable que le train s’arrête à Marrakech. Aussi, une liaison ferroviaire entre les deux est vitale.
De quelle façon l’absence de cette voie ferrée plombe la compétitivité de la région ?
Tout investisseur désirant s’implanter dans une région exige des infrastructures routières, portuaires et ferroviaires. Les moyens de transports sont très importants pour fluidifier les échanges commerciaux via la réduction des délais de livraison et gagner en termes de compétitivité surtout avec les plateformes logistiques. Les répercussions de cette voie ferrée seront bénéfiques pour l’économie régionale mais aussi pour le tourisme et la mobilité des personnes dans le cadre de cette vision royale.
La connexion à Agadir est prévue à l’horizon 2040 dans le cadre du programme ferroviaire. L’économie régionale peut-elle attendre jusque-là ?
Le discours de sa majesté a été clair. Il est inconcevable qu’en dépit de la centralité géographique de la région d’Agadir…certaines infrastructures de base s’arrêtent à Marrakech. L’accélération de la voie ferrée Marrakech-Agadir apportera la dynamique escomptée.
Qu’en est-il de la double voie rapide entre Agadir et les provinces du sud ?
Cette voie est déjà entamée entre Tiznit et Dakhla. Il reste un tronçon, déjà sollicité, pour fluidifier la circulation vers le sud. Ce dernier devrait lier la fin de l’autoroute Marrakech-Agadir au départ d’Amskroud jusqu’à Tiznit. Pour le maritime, les études afférentes au port ont été réalisées mais la mobilisation de l’investissement de 4 MMDH doit être accélérée. L’enceinte portuaire est également une infrastructure importante pour le développement économique surtout pour la déclinaison régionale du PAI.
Justement, quel bilan faites-vous de cette déclinaison ?
On est très bien avancé. On a enregistré un engouement des investisseurs pour les différents écosystèmes. Chaque semaine, une commission régionale d’investissement est tenue pour accélérer ce chantier. Parallèlement, les zones industrielles ont été déjà préparées. Il s’agit d’Haliopolis et de l’Agropole qui sont presque entièrement écoulés en plus de la zone franche et du parc industriel intégré jouxtant cette zone. À cela s’ajoute les zones d’Oulad Teima et de Tiznit. Aujourd’hui, la cité d’innovation est achevée alors que le Technoparc devra être livré dans quelques mois.
Agadir accueillera en décembre les assises de la régionalisation, quel enjeu pour les collectivités régionales ?
Quatre années après la mise en œuvre de ce chantier royal, l’objectif est de faire une évaluation avec l’émission de recommandations. Lors de cette rencontre, un contrat État-Régions devrait être conclu puisqu’on discute toujours de la déconcentration. Aussi, les grandes thématiques ont été définies avec trois ateliers par jour alors que l’ensemble des membres des 12 régions seront conviés à cette rencontre.