Maroc

AFEM. Le patronat féminin a-t-il perdu le cap ?

Aïcha Amrani Laasri, ancienne présidente de l’AFEM déclare «illégale» sa destitution par l’Assemblée générale, et intente une action judiciaire.

Rêvée comme un tremplin pour les cheffes d’entreprises il y a 20 ans, l’Association des femmes chef d’entreprises (AFEM) est en train de vivre une heure sombre de son histoire. Celle qui est désormais considérée comme «l’ancienne présidente», Aïcha Amrani Laasri (photo), a décidé d’enclencher une action judiciaire contre des membres du Conseil d’administration pour des actes de procédures illégaux. Réunie le 25 juin dernier sur convocation dudit Conseil d’administration, l’Assemblée générale de l’instance professionnelle a décidé sa destitution, une décision approuvée à plus de 95% des votantes et accompagnée par la constitution d’un comité de transition chargé de la gouvernance et ce, jusqu’à la tenue des élections. Durant cette période, un nouveau dispositif sera mis en oeuvre afin de préparer de nouvelles élections avant fin décembre 2019. La troisième résolution a été l’approbation de la nouvelle charte proposée par les régions, leur conférant plus d’autonomie pour la gestion des délégations régionales. Élue présidente en juin 2018 à 133 voix sur 209, Aïcha Amrani Laasri a connu un début de mandat houleux. En cause, la difficulté de constituer un bureau.

«La présidente voulait que le bureau soit constitué par son équipe de campagne, ce qui est légitime car cette dernière était à l’origine du programme sur la base duquel elle a été élue. Seulement, beaucoup ont été cooptées au sein du Conseil d’administration, ce qui n’a pas été accepté par une frange de celui-ci», explique une source proche du dossier.

Parmi les griefs figurent également l’impossibilité de «fédérer» et de tenir une promesse de campagne: s’adapter à la régionalisation avancée, dont la charte n’a pas été signée. Cela a provoqué la colère des présidentes régionales. Résultat, aucun des trois essais de constitution de bureau n’a été transformé. Face à la crise, le Comité des sages a constaté l’impossibilité de continuation et a lancé l’idée de la destitution de Amrani Laasri. Cela débouchera sur l’AG du 25 juin dernier.

«L’impossibilité de constituer le bureau n’est pas seulement à l’origine de la destitution d’Aïcha Amrani. Il y a d’autres paramètres, comme son incapacité à mettre en place un plan d’action, à débloquer un budget de fonctionnement pour les antennes régionales, à être à l’écoute des jeunes, etc», nous affirme cette membre de l’association ayant voté pour la destitution de Laasri.

Mais cette dernière ne s’avoue pas vaincue. La plainte déposée concerne à la fois le processus ayant mené à la mise en place de l’AG du 25 juin, ainsi que son déroulement. D’une part, la convocation des membres de l’Association n’a pas été faite dans les formes prévues par les statuts et, d’autre part, le déroulé de l’Assemblée a été entaché de vices de fond et de forme. Selon la plainte, plusieurs votantes ne se sont pas acquittées de leurs cotisations et devaient, de fait, perdre le droit de vote. Ainsi, les règles de quorum auraient été «bafouées», d’autant plus que les statuts prévoient que l’atteinte de ce dernier doit être notifiée par écrit en justifiant les paiements des membres avant une date limite.



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