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Égypte. Ayant critiqué Al-Sissi, deux acteurs sont accusés de « haute trahison »

Deux célèbres acteurs égyptiens, vivant hors du pays, ont été interdits d’exercer en Égypte pour « haute trahison », après avoir publiquement critiqué le régime du président Abdel Fattah Al-Sissi, a annoncé mercredi le Syndicat égyptien des acteurs.

Les acteurs Amr Waked et Khaled Abol Naga, connus pour leurs critiques du pouvoir égyptien, ont rencontré lundi des membres du Congrès américain pour discuter de la situation des droits humains en Égypte.

Les artistes sont accusés de « haute trahison contre la Nation et le peuple égyptiens » et de vouloir nuire à « la sécurité et la stabilité de l’Égypte », a indiqué, dans un communiqué, le syndicat des acteurs, favorable au pouvoir.

« Les deux acteurs ne seront plus autorisés à jouer en Égypte », a déclaré à l’AFP le président du syndicat, Achraf Zaki. « La décision interdit à quiconque de les embaucher », a-t-il ajouté.

Les deux acteurs ont critiqué sur Twitter cette décision qualifiée de « politique » par Waked et de « hâtive » par Abol Naga.

Suivis par des millions d’abonnés, ces vedettes du cinéma ont joué dans plusieurs films et séries télévisées en Égypte et à l’étranger.

Waked avait récemment déclaré avoir été empêché de renouveler son passeport auprès des autorités consulaires égyptiennes, après avoir dénoncé la réforme constitutionnelle en cours.

Actuellement débattue par un parlement largement acquis au gouvernement, cette réforme prévoit notamment d’accroître le pouvoir de l’armée et de l’Exécutif.

Elle permettrait également au président al-Sissi de rester en poste encore 12 ans après 2022, date de la fin de son deuxième et dernier mandat, selon la Constitution actuelle.

Depuis l’arrivée au pouvoir d’al-Sissi, nombreux opposants, journalistes et artistes ont été emprisonnés.

La semaine dernière, l’écrivain égyptien Alaa al-Aswani, auteur du célèbre roman « L’immeuble Yacoubian », a affirmé être « accusé dans une affaire militaire » pour ses positions anti-al-Sissi.

Une grande vedette de la pop, la chanteuse Sherine Abdel Wahab, a également été interdite temporairement d’exercer par le Syndicat des musiciens, après avoir ironisé sur le manque de liberté d’expression en Égypte.

Les ONG locales et internationales accusent régulièrement l’Égypte de réprimer les voix dissidentes et de violer les droits humains.

Le gouvernement dément et met l’accent sur le maintien de la stabilité dans le pays.



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