Maroc

Souss. L’économie régionale a besoin d’un changement structurel

Le Grand Agadir devrait jouer le rôle de bassin d’emploi dans la région qui compte plus de 85.132 chômeurs en encourageant l’industrie

À chaque fois que le sujet formation-emploi est abordé au niveau de la Région Souss-Massa, il met en évidence la problématique de l’adéquation de la formation avec le marché du travail. Et la rencontre régionale sur l’emploi et la formation, présidée en ce début de semaine à Agadir par Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime dans le cadre de la préparation pour la rencontre nationale éponyme ne déroge pas à ce constat. Cela dit, la réforme du marché du travail dans la région où le taux de chômage est passé de 9,8 à plus de 10,7% ne peut se faire qu’à travers le changement structurel de l’économie régionale. Pour rappel, sur les 2,6 millions de personnes de cette population que compte la région, seulement 786.722 personnes participent selon l’Enquête nationale sur l’emploi de 2017 à la production de biens et services. Ainsi, le PIB régional créé par cette population est estimé à 68 MMDH, soit à 6,7% du PIB national.

De ce fait, la Région Souss-Massa est classée 7e sur le podium des contributions régionales au PIB du Maroc. En corrélation aussi avec l’insertion de la population occupée par rapport aux différents secteurs d’activités, la même enquête démontre que seulement 75.521 personnes de cette population active occupée opèrent dans l’industrie, ce qui explique le lancement de la déclinaison régionale du PAI, qui prévoit la création de 24.000 emplois d’ici 2020. «Les projets lancés par la région dans le cadre de son PDR permettront aussi de générer des milliers de journées de travail pour résorber le taux de chômage», explique Brahim Hafidi, président du Conseil régional du Souss-Massa. En attendant, tant que la structure de l’économie régionale est encore basée sur le secteur primaire et secondaire, la population active occupée sera encore caractérisée par la dominance des sans diplômes qui représente 63,1% de cette catégorie selon les chiffres de 2016 du HCP alors que les diplômes de niveau moyen et supérieur sont respectivement de 25,6 et 11,2%. Il va sans dire aussi que plus du tiers des chômeurs, estimés à 85.132 personnes dans la région appartiennent à cette catégorie.

De plus, le profil des chômeurs au niveau de la région sont des citadins et jeunes, ce qui complique davantage la donne puisque 53% de cette catégorie sont en situation de chômage de longue durée depuis 12 mois ou plus. Selon Ahmed Hajji, Wali de la Région Souss-Massa, les défis de la modernisation de l’offre en formation devront passer par l’intégration économique et sociale des jeunes âgés de 15 à 24 ans mais aussi les femmes pour un meilleur accès au marché de l’emploi. Ainsi, , selon ledit wali, le Grand Agadir devrait principalement jouer le rôle de bassin d’emploi dans la région avec l’encouragement de l’auto-entrepreneuriat et l’insertion des migrants réguliers. De plus, pour un meilleur renforcement de l’offre en formation, plusieurs mesures sont préconisées, notamment la réorientation urgente de 46 filières au total gérées par l’Académie régionale d’éducation et de formation (AREF) du Souss-Massa en plus de 21 filières opérées par l’Université Ibn Zohr avec l’addition de 29 nouvelles formations. La formation professionnelle n’est pas en reste. Trois filières devront subir une réorientation avec la création de 9 nouvelles filières avec le rapprochement des services de l’Anapec, l’accès aux stages pour les étudiants, l’élargissement du contrat d’intégration professionnelle pour accueillir d’autres catégories et bien d’autres. 



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