Éco-Business

Le Maroc à fond dans le projet Saleem

L’objectif de ce projet d’entrepreneuriat est d’accompagner 2.400 futurs diplômés dans leurs projets de création d’entreprises, startups ou spin-off d’ici fin 2020. 

Le Maroc teste une nouvelle formule pour stimuler l’emploi et la création d’entreprises. Dénommée Saleem (Structuration et accompagnement de l’entrepreneuriat étudiant au Maghreb), elle a récemment fait l’objet d’une cérémonie officielle de présentation à l’Université Mohammed V de Rabat. Une cérémonie au cours de laquelle le pôle dédié à ce projet a été inauguré et présenté au public. C’était ainsi l’occasion de découvrir que le projet Saleem est financé par l’Union européenne. Il vise deux objectifs. D’abord, il s’agit de créer un dispositif national officiel étudiant entrepreneur au sein des systèmes d’enseignement supérieur, permettant d’intégrer un projet de création d’entreprise au parcours universitaire. Ensuite, il est question de créer des pôles d’accompagnement des étudiants entrepreneurs au sein d’établissements d’enseignement supérieur, en s’inspirant des meilleures pratiques développées en France, Belgique et Roumanie, et particulièrement du dispositif PEPITE (Pôle étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat).

Les universités impliquées
On a également appris lors de l’événement que, pour relever ce défi et conduire ce projet qui s’achèvera en octobre 2020, quelque 14 partenaires du Maroc, de Tunisie, de Belgique, de France et de Roumanie se sont réunis pour se fixer des objectifs très clairs à réaliser. Et que les actions structurantes prévues à cet effet porteront notamment sur la réalisation d’une cartographie des dispositifs d’entrepreneuriat existants, la mise en oeuvre d’un nouveau dispositif national d’étudiants entrepreneurs, la création de 4 pôles d’accompagnement des étudiants entrepreneurs, l’accompagnement et la formation des étudiants entrepreneurs dans les 4 pôles, et la création d’un portail international de partage de ressources et systèmes d’information sur les étudiants entrepreneurs. En effet, 2.400 étudiants marocains et tunisiens devront être accompagnés dans leur projet de création d’entreprises, startups et spin-off d’ici 2020. Pour accélérer la mise en œuvre du projet du côté marocain, où l’expérience pilote est actuellement conduite par les universités Mohammed V de Rabat et Hassan II de Casablanca, le ministère de l’Enseignement supérieur s’est saisi du dossier. Said Amzazi a en effet adressé une circulaire à toutes les universités pour les intimer de s’inscrire dans cette initiative, notamment en créant des pôles Saleem destinés à promouvoir le Statut national de l’étudiant entrepreneur (SNEE). En effet, il faut d’abord passer par là.

Diminuer le gap entre diplômés et marché de l’emploi
Le SNEE, qui s’adresse aux étudiants des établissements universitaires publics et privés inscrits en dernière année de formation d’un diplôme (Licence, Master), est obligatoire pour postuler au projet Saleem. Seuls les étudiants reconnus comme étudiants entrepreneurs bénéficieront d’un accompagnement dans leurs projets d’entreprises. Et ce n’est qu’une fois cette condition remplie qu’ils pourront bénéficier d’un accès à un espace d’incubation et de co-working, de coaching, de mentoring par les professionnels, de la certification de leurs compétences entrepreneuriales ainsi que de la validation de leur plan d’affaires, comme travail de fin d’études. L’Université Mohammed V de Rabat et l’Université Hassan II de Casablanca, qui concentrent pour le moment les deux pôles dédiés au projet Saleem, devront accompagner 200 étudiants, dont un tiers de femmes, d’ici la fin de l’année. Pour y arriver, elles comptent s’appuyer sur les organisations professionnelles associées telles que la CGEM, le CJD, la FBPCE, Enactus, le CE3M… Lesquelles mobiliseront leurs réseaux respectifs de mentors et de partenaires intéressés par ce projet d’entrepreneuriat étudiant qui pourrait se révéler être une vraie solution pour diminuer le gap qui existe entre les 250.000 diplômés qui arrivent chaque année sur le marché du travail au Maroc, alors que l’économie nationale ne crée qu’une moyenne de 100.000 emplois par an. 



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