UE : L’Espagne épinglée pour ses expulsions massives de migrants vers le Maroc
C’est dans un rapport rendu public jeudi à Strasbourg que le Conseil de l’Europe demande à l’Espagne de respecter le droit d’asile notamment à Ceuta et Melilla, relate l’AFP. L’entité intergouvernementale de la défense des droits de l’Homme a estimé que «toute personne arrivant en Espagne doit être protégée contre le refoulement ou l’expulsion collective et avoir accès véritablement à une procédure de demande d’asile efficace et équitable». Ceci faisant écho aux expulsions de migrants de Ceuta et Melilla à destination du Maroc.
Des droits qui selon plusieurs associations ont été bafoués lors de l’expulsion massive le 23 août dernier, où 116 migrants, ayant réussi a escaladé la double clôture de Ceuta ont finalement été renvoyés au Maroc. Le conseil est du même avis, jugeant que ces personnes sont renvoyées «de manière aléatoire au Maroc sans avoir été identifiés, sans que leurs besoins soient examinés et sans avoir la possibilité de déposer une demande d’asile».
C’est dans cette même lignée que le représentant spécial du Secrétaire général sur les migrations et les réfugiés, Tomas Bocek, a souligné qu’«il est possible d’adopter des mesures permettant de concilier tous les objectifs légitimes apparemment contradictoires, à savoir le contrôle et le maintien de la sécurité des frontières, d’une part, et la protection des droits fondamentaux des migrants et des réfugiés, d’autre part».
Pointant également les bonnes conditions d’accueil des réfugiés et des demandeurs d’asile en Espagne continentale, le conseil dénonce, toutefois, celles des deux enclaves. Précisant que les centre d’accueil sont surpeuplés, y compris ceux réservés aux enfants non accompagnés. Des enfants qui se retrouvent «sans système de protection et vivent dans la rue».
Pour rappel, comme le souligne le Conseil de l’Europe, l’Espagne est devenue la principale porte d’entrée en Europe des migrants qui traversent la Méditerranée. En 2017, le pays a accueilli 28 000 migrants et réfugiés. En 2018 et durant les six premiers mois, elle en a accueilli déjà 20 000.