Maroc

Les députés évaluent le rendement de l’EHTP

L’adoption du nouveau statut de l’École Hassania des travaux publics a été une occasion pour les députés de faire un état des lieux sur la formation des ingénieurs au Maroc

C’est avec un nouveau statut que l’EHTP devra entamer la prochaine rentrée. En effet, les parlementaires ont validé le projet de loi 39-13 qui révise plusieurs dispositions de la loi encadrant la formation des ingénieurs. Plusieurs objectifs ont été assignés à la réforme du statut de l’EHTP, essentiellement l’adaptation à la loi 00-01 relative à l’enseignement supérieur ainsi que l’élargissement du conseil d’administration de l’école pour intégrer les enseignants-chercheurs et les fonctionnaires. Le bilan dressé par les membres de la Commission des infrastructures au sein de la 1re chambre montre que l’institut, placé sous la tutelle du ministère de l’Équipement depuis 1993, a formé jusqu’à présent plus de 5.000 ingénieurs alors que le nombre actuel d’étudiants au sein de l’EHTP atteint 800, encadrés par 67 enseignants-chercheurs et 154 vacataires.

Des écoles régionales et l’ouverture vers l’Afrique
Dans l’optique du changement attendu en matière de formation des ingénieurs, les députés ont listé une série de recommandations dans leur évaluation finale. Ainsi et pour garantir une présence au niveau des régions, les députés ont appelé «à la mise en œuvre de la régionalisation avancée à travers la création d’écoles au niveau des régions», ce qui facilitera «l’ouverture envers les professionnels en matière de formation appliquée», selon le rapport de la Commission des infrastructures au sein de la Chambre des représentants. La participation des programmes de formation au niveau régional a été aussi soulignée comme faisant partie des nouvelles orientations contenues dans la loi ainsi que la réalisation des expertises dans les domaines de formation de l’école. La seconde orientation préconisée par les députés consiste dans «la tentative de s’ouvrir sur les pays africains» ainsi que «la formation des ingénieurs dans le domaine des énergies renouvelables et dans les domaines des ressources hydrauliques». D’autres recommandations des députés sont à chercher dans les outils techniques. «Il faudra renouveler les équipements des laboratoires vu que la majorité des outils ne sont plus adaptés», indique le rapport parlementaire qui a insisté aussi sur «l’unification des unités de recherche et la focalisation sur le soutien des ressources humaines chargées de l’enseignement». Au niveau de l’organisation interne, les députés ont attiré l’attention sur l’adoption «de critères objectifs dans l’élaboration du règlement intérieur et la présidence du conseil d’administration sans oublier la nature de la formation». L’une des questions délicates réside dans les débouchés professionnels des lauréats de l’école. «Il faudra déterminer les raisons de la flambée du chômage parmi les ingénieurs», précise le rapport parlementaire qui a recommandé de faire un état des lieux de l’employabilité des lauréats de l’EHTP. Dans sa réponse aux députés, le ministre de tutelle a cité «la mise en place d’une formation qui se base sur le rapprochement avec le milieu professionnel», sans donner d’indicateurs sur le taux d’insertion des lauréats de l’école au sein du marché du travail.


Un contrat-programme avec l’État

La feuille de route du département de tutelle liste la conclusion d’un contrat-programme avec l’école ainsi que la hausse de dotations des plans d’investissement des prochaines années comme étant des mesures adéquates pour doter le nouveau statut de sa valeur. Le conseil d’administration de l’EHTP qui s’est tenu durant le mois de mai 2018 a tracé aussi les axes de coopération avec le département de tutelle, notamment en matière d’adéquation avec la politique de l’emploi. Il est à rappeler que L’EHTP forme des ingénieurs dans les domaines du génie civil, du génie industriel et des systèmes de télécommunications, de la météorologie, des sciences de l’information géographique et du génie informatique. La pièce maîtresse dans la stratégie de formation des 1.000 ingénieurs par an profitera du nouveau statut pour introduire plusieurs nouvelles disciplines dans ses modules de formation. Il s’agit notamment des débouchés pour les nouveaux métiers liés aux secteurs hydriques, environnemental et celui de la politique de la ville.



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