Lancement à Paris de la 1ère édition de la «French Moroccan Touch»
La première édition de la «French Moroccan Touch», une initiative qui vise à créer des synergies positives entre startupers marocains et français, a été lancée vendredi soir à Paris en plein cœur de la fameuse «Station F», un des plus importants incubateurs de jeunes entreprises high-tech dans le monde.
Le lancement de cette initiative organisée par les créateurs du mouvement «French Moroccan Touch», Lamia Hanafi et son frère Safir Hanafi (startupers à Station F) en étroite collaboration avec l’Ambassade du Maroc en France, a été marqué par la participation du ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy et du secrétaire d’état français chargé du numérique, Mounir Mahjoubi ainsi que de plusieurs startupers et entrepreneurs dans le domaine du développement digital.
L’objectif d’une telle initiative, qui se tient en marge de la participation du Maroc au Salon Viva Tech qui a ouvert ses portes, jeudi, dans la capitale française, est de mettre en relation les compétences des deux pays dans le domaine de l’innovation et leur permettre d’établir des relations avec les investisseurs et grands groupes présents.
Une table ronde, animée par des responsables de haut niveau tant publics que privés venant des deux pays, a été organisée à cette occasion. Elle a permis notamment de jeter des regards croisés sur les expériences des startupers participants, leurs parcours, les opportunités qui s’offrent à eux mais aussi sur les défis communs auxquels ils font face de part et d’autre. Le débat a porté sur plusieurs questions, tels les investissements, la formation, les évaluations des éco-systèmes et les mécanismes fiscaux.
Introduisant cette conférence, l’ambassadeur du Maroc en France, Chakib Benmoussa, s’est félicité que cette rencontre, la première du genre, puisse se tenir dans un haut lieu de l’innovation qu’est la «Station F», qui réunit dans un même endroit tout un écosystème entrepreneurial.
Etant un important levier en termes de création de valeurs et d’emplois et un vecteur puissant en termes d’efficacité et de dynamisme pouvant impacter positivement les politiques de développement, le secteur du numérique bénéficie d’un grand intérêt de la part des pouvoirs publics marocains, a fait remarquer le diplomate.
Benmoussa a souligné, par ailleurs, que les relations maroco-françaises, qui ont toujours besoin de se renouveler, peuvent aussi miser sur ce secteur prometteur capable de générer un dynamisme nouveau, en accompagnant et en mobilisant notamment les compétences des deux pays.
Elalamy est revenu, quant à lui, sur les principales initiatives prises par le Maroc en vue d’aller encore plus loin sur la voie de la digitalisation du pays, évoquant en particulier la création d’une Agence pour le Développement du Digital (ADD), dont le rôle est d’accompagner l’eco-système digital national, la mise en place de techno-parcs et l’effort consenti en matière de formation et d’accompagnement des compétences.
Le ministre a fait part, à cette occasion, de la volonté des deux pays de mettre en place des stratégies gagnant-gagnant en matière de formation d’ingénieurs informaticiens pouvant accompagner la dynamique enclenchée aussi bien en France qu’au Maroc en matière de transformation numérique.
Il a indiqué à cet égard avoir abordé avec Mounir Mahjoubi, lors d’une rencontre tenue dans la journée de vendredi, les moyens de créer des partenariats stratégiques en matière de numérique, un secteur à forte valeur ajoutée et créateur d’emplois. Une feuille de route a déjà été établie dans ce domaine, a-t-il précisé.
Dans une déclaration à la MAP, Elalamy a mis l’accent notamment sur la dimension africaine dans la stratégie digitale nationale, en mettant en avant les nombreux atouts du Maroc en tant justement que porte d’innovation pour l’Afrique digitale.
Une véritable stratégie partagée sera mise sur pied dans les prochains mois entre la France et le Maroc en vue de permettre une co-émergence sur le continent africain, a-t-il fait savoir.
Le ministre a annoncé dans ce cadre que la participation du Maroc à la prochaine édition du Salon Viva Tech se fera à travers une plateforme panafricaine, qui sera ouverte à toutes les startups africaines. «Ensemble on peut mieux faire», a-t-il insisté.
Dans une déclaration similaire, la présidente de la Fédération des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (APEBI), Saloua Karkri-Belkeziz, s’est réjouie de la participation du Maroc à cette 3e édition du Viva Tech, qui a permis à 16 startups marocaines de se confronter à leurs pairs au niveau mondial et de se rendre compte qu’elles n’ont rien à leur envier.
«Tout le monde cherche l’innovation et tous les jeunes ont les mêmes compétences», a-t-elle affirmé, soulignant que l’APEB déploie d’importants efforts pour accompagner ces entreprises et les aider à grandir.
S’agissant de l’initiative «French Moroccan Touch», qui a été sanctionnée par la remise de Prix à des startups qui se sont distinguées au cours des dernières années, Belkeziz s’est déclarée convaincue qu’elle permettra de créer un éco-système favorable, capable de donner un coup d’accélérateur aux différentes initiatives et projets.
Co-organisée par le ministère de l’Industrie, de l’investissement, du commerce, et de l’économie numérique, l’Agence du développement du digital et l’Agence nationale de réglementation des Télécommunications, la participation marocaine au Salon Viva Tech, la première du genre, a pour objectifs de présenter l’écosystème tech marocain et de le positionner sur l’échiquier international de l’innovation technologique, auprès des investisseurs et grands donneurs d’ordres mondiaux.
Dans le cadre de cette participation, la délégation marocaine a notamment organisé, vendredi, un side event, qui a été marqué par l’organisation d’une table ronde sur le développement de l’économie numérique au Maroc.