Ouverture du procès de l’assassinat d’un Marocain
Le procès de l’assassinat du Marocain Younes Slimani a démarré hier à l’Audience provinciale de Madrid. L’affaire remonte à 2016, quand la victime, 39 ans, a été froidement abattue par un agent de la Guardia Civil sur une autoroute madrilène, suite à ce qui semble être un accident de la route provoqué par l’accusé.
L’affaire a commencé par l’intimidation du conducteur marocain sur la route et des tirs des coups de feu à travers sa fenêtre. Quand finalement la victime s’est arrêtée, le tueur présumé est descendu de son véhicule, armé, et parti à la chasse du ressortissant marocain qui a fui pour chercher de l’aide, vainement. Le mis en cause a tiré 17 balles dont une directement sur la tempe, alors que la victime gisait déjà par terre et était incapable de bouger. Le parquet réclame une peine de 21 ans de prison et des indemnités de l’ordre de 145.000 euros au profit de la veuve et des enfants de la victime. Mais la défense du présumé coupable plaide, quant à elle, un trouble de comportement.
De même, et surfant sur l’origine de la victime, l’avocat du mis en cause a estimé que son client a agi de la sorte en croyant éviter un «attentat terroriste» et se considérait comme un «héros». «Il était convaincu qu’il (la victime) était un dangereux terroriste islamiste. Pris de panique, il a commis un acte héroïque (sic) et lui a tiré à la tempe, parce qu’il croyait qu’il allait s’immoler», a plaidé la défense de l’agent espagnol. Pis encore, pour justifier l’acte de son client, l’avocat a considéré que la voiture du ressortissant roulait lentement sur la route et que celui-ci lui a adressé un regard provocateur quand les deux conducteurs se sont croisés. Un argument qui ne convainc pas le parquet.
Pour le ministère public, l’accusé, un agent de 31 ans qui était en congé de maladie le jour des faits, portait son arme de service et un coutelas de 41 cm. Selon le parquet, la possession de ces armes prouve l’intention du tueur présumé de commettre un forfait.