Maroc-Éthiopie : Un mégaprojet industriel sur les rails
L’OCP poursuit son vaste programme d’investissements et annonce le lancement d’une unité industrielle de production d’engrais en Ethiopie.
L es investissements du groupe OCP ne décélèrent pas. Après avoir signé un exercice 2016 satisfaisant, en accord avec les projections initialement établies, l’Office a entamé la poursuite de son vaste programme d’investissements, qui vise la mobilisation de 151 MMDH sur la période 2016-2025. Prochain projet sur les rails : la construction d’une plateforme intégrée de classe mondiale pour la production d’engrais phosphatés à Dire Dawa, en Éthiopie. Réalisé dans le cadre du partenariat stratégique signé entre le Maroc et l’Éthiopie qui vise à tirer profit de la complémentarité entre les ressources naturelles respectives des deux pays (notamment la potasse et le gaz éthiopiens, et l’acide phosphorique marocain), cet investissement totalise 3,7 milliards de dollars à mobiliser d’ici 2025, à raison de 2,4 milliards au titre de la première phase, et 1,3 milliard lors de la deuxième. La plateforme comprendra 2 unités d’ammoniac, une unité de production d’engrais, 2 unités dédiées à la production d’urée et une unité de blending et d’emballage. L’unité sera également dotée d’une station de pompage d’eau et des installations de traitement d’eau et d’une centrale électrique, appelée à satisfaire les besoins en énergie de cette méga plateforme.
Par ailleurs, la plateforme industrielle bénéficiera de l’intégration des ressources naturelles africaines pour l’Afrique, grâce à un partenariat Sud-Sud, d’un fort potentiel agricole en Éthiopie, nécessitant une consommation accrue d’engrais et de la connaissance réelle par l’OCP des sols agricoles et des besoins de l’Éthiopie. Enfin, pour assurer les besoins en matières premières nécessaires à la plateforme d’engrais, une plateforme de stockage au niveau du port de Djibouti sera aménagée et sécurisée. L’unité produira, dans un premier temps, 2,5 millions de tonnes par an d’engrais d’ici 2022, donnant ainsi la possibilité à l’Éthiopie de devenir auto-suffisante, avec un potentiel à l’export. Par la suite, la deuxième phase verra la capacité totale augmentée à 3,8 millions de tonnes par an, afin de soutenir la demande locale en croissance.
Aussi, les 2 unités de production d’ammoniac en fourniront 1 million de tonnes par an, tandis que les quantités d’urée produites atteindront le million de tonnes à l’horizon 2022. Pour ce qui est du NPS, la sécurisation de l’ammoniac, de l’acide phosphorique et de l’acide sulfurique va permettre de produire 1,5 million de tonnes de NPS par an. L’étape principale consiste à mélanger ces 3 éléments pour produire une réaction chimique. S’en suit l’étape de la granulation qui permet de produire le produit final, qui est ensuite transporté vers la zone de stockage d’une capacité de 140.000 tonnes, garantissant aux agriculteurs locaux d’avoir un accès rapide à de l’engrais de haute qualité.