Marrakech-Safi : Vers un développement intégré et solidaire
Pour sa 9e étape, la Caravane des régions des Inspirations ÉCO a fait escale à Marrakech. Opportunités, climat des affaires, investissements, obstacles…toutes les questions ont été débattues en présence des principaux acteurs de la région.
Wali de la région, président et membres du Conseil régional, président régional de la CGEM, patron de la chambre de commerce, élus…Les principaux acteurs du conglomérat Marrakech-Safi ont pris part à la conférence organisée par Les Inspirations ÉCO, jeudi 9 mars à Marrakech, dans le cadre de la Caravane des régions. Signe que toutes les forces vives de la région sont sur la même longueur d’onde. «Je salue les autorités et les élus de la région de Marrakech-Safi de nous avoir associé aux réflexions et concertations relatives à la mise en place des plans de développement et des stratégies», a reconnu Mohamed Adel Bouhaja, président régional de la CGEM.
Solidarité interrégionale
Tour à tour, les différents intervenants ont mis l’accent sur le potentiel important dont dispose la région qui abrite près de 4,5 millions d’habitants et pèse pour plus de 10% dans le PIB du royaume. «Tourisme, agriculture, pêche maritime, formation en enseignement, santé, structures d’accueil…Marrakech-Safi connaît une grande dynamique à tous les niveaux, aidée en cela par la diversité des richesses naturelles et humaines dont elle dispose et les grandes opportunités d’investissements qui en découlent», a précisé Abdelfettah Lebjioui, wali de la région. Preuve de cette dynamique, la Commission régionale des investissements a validé en 2016 quelque 261 projets d’un montant global de 67,2 MMDH. «Cette dynamique va se poursuivre à travers la mutualisation des efforts de tous les acteurs de la région et ceci dans le cadre d’une démarche participative qui associe toutes les parties prenantes», poursuit le wali de la région de Marrakech-Safi. Ahmed Akhchichen a abondé dans le même sens en précisant que «la région connaît un développement évolutif grâce aux efforts des autorités publiques et des élus ainsi qu’au partenariat public-privé qui constitue le socle d’une gouvernance participative». Le président du Conseil régional a néanmoins insisté sur les valeurs de la solidarité interrégionale. «Le Conseil régional a mis en place une stratégie pour réduire les disparités entre les composantes de la région à travers la consécration du principe de la solidarité entre les collectivités territoriales. Nous avons aussi pris en considération la concentration des richesses et le retard enregistré par certaines communes au niveau du développement. Tout cela a été pris en compte dans le cadre du Plan de développement régional (PDR) qui est fin prêt», poursuit-il.
Le foncier et le financement encore
Mais les opérateurs économiques, quant à eux, ont d’autres préoccupations, dont certaines sont urgentes. Les investisseurs et hommes d’affaires présents ont, en effet, mis le doigt sur les principaux problèmes qui freinent le développement de leurs activités au niveau de la région. Le principal obstacle, souligné par plusieurs intervenants est le foncier. «Au niveau de la région, il y a plusieurs types de foncier (collectif, guich, habous…) et l’accès y est difficile. On le sait très bien, le foncier est le point de départ de tout projet», s’est plaint un des investisseurs de la région. Un autre renchérit : «il n’est pas normal que la région soit dotée de terres très étendues, dont une bonne partie est inexploitée et que l’investisseur trouve du mal à accéder au foncier». Abdelefettah Lebjioui s’est montré très réactif : «la question du foncier se pose avec acuité, mais c’est un problème qui concerne tout le Maroc et pas seulement Marrakech-Safi. Pour débloquer la situation, je compte organiser une table ronde avec les directeurs centraux qui gèrent le foncier public afin de mettre la question à plat et trouver des solutions», a-t-il promis. L’autre obstacle qui donne du fil à retordre aux investisseurs est le financement. «Plusieurs projets, en particulier touristiques, sont à l’arrêt au niveau de la région. Et pour cause, les banques ne veulent plus financer les projets dans ce secteur», déplore un investisseur. «Aucune banque ne suivra. C’est normal», a fait savoir Samir Chaouki, directeur de publication des Inspirations ÉCO. Le wali et le conseil régional tenteront néanmoins de trouver un terrain d’entente. «Nous allons voir avec le secteur bancaire afin d’approcher la question dans sa globalité et trouver des solutions», a promis le wali.
Abdelfettah Lebjioui,
wali de la région
La région de Marrakech-Safi ambitionne de diversifier son tissu économique dans le cadre de la nouvelle orientation du développement qui tend à créer et promouvoir des secteurs à haute valeur ajoutée (nouvelles technologies, énergies renouvelables, production phosphatière, valorisation des produits de la mer). L’objectif étant d’enclencher un développement durable et intégré où les collectivités territoriales jouent le rôle de leviers».
Mohamed Adel Bouhaja,
président régionnal de la CGEM
La CGEM a été associée aux réflexions et concertations relatives à la mise en place des plans de développement et des stratégies. L’implication de la confédération témoigne d’un partenariat public-privé exemplaire qui permettra sans aucun doute d’aboutir à une vision du développement économique et social. Cette régionalisation en fait une grande opportunité pour les entreprises, laquelle doit normalement libérer les énergies et les territoires et les doter de moyens de développement propres, inclusifs et durables».