Tourisme : Bonnes perspectives pour le Maroc
Les perspectives s’annoncent prometteuses pour l’industrie touristique nationale selon le dernier rapport semestriel du World Travel & Tourism Council (WTTC). En dépit de la multiplication des facteurs d’incertitudes au niveau mondial, l’étude table sur une croissance du secteur en termes de recettes générées et de création d’emplois à l’horizon 2026.
La destination Maroc a enregistré, au terme du premier trimestre de l’année, une baisse en termes de nombres d’arrivées de touristes étrangers, selon les statistiques publiées, il y a quelques jours, par l’Observatoire du tourisme. Cette baisse de régime qui est relative à un certain nombre de facteurs exogènes, n’entame en rien les perspectives pour le reste de l’année.
C’est en tout cas ce que prévoit le dernier rapport d’étape que vient de publier le World Travel & Tourism Council (WTTC) sur l’impact économique des voyages et du tourisme dans le monde. Après une analyse de la situation actuelle, ledit rapport s’attend à une hausse des revenus générés par l’industrie touristique marocaine de l’ordre de 2%, ce qui correspond aux objectifs fixés en début d’année par le département du Tourisme. D’après la même source, sur les dix prochaines années, la croissance devrait s’établir à une moyenne de 4% par an avec des revenus estimés à un peu moins de 114MMDH contre 75,5MMDH en 2015. L’année dernière, le secteur a contribué à hauteur de 6,8% en termes de contribution directe à la création d’emplois avec 731.500 postes.
Les prévisions du WTTC s’attendent à une croissance moyenne de 1,6% sur les dix prochaines années avec 863.000 emplois pour le secteur, soit 6,8% de contribution à la création globale de postes. Pour ce qui est de l’investissement, plus de 60 MMDH sont attendus en 2026 dans le secteur contre 35 MMDH en 2015, ce qui représente une croissance moyenne annuelle de 4,1% sur les dix prochaines années. Pour l’année en cours, les prévisions sont de l’ordre de 3,9%, soit un peu plus que les objectifs du ministère, qui ont été estimés à 2%.
Résilience
Cette évolution attendue du secteur de l’industrie touristique peut paraître modeste au vu des objectifs ambitieux du Maroc en la matière, notamment grâce à la mise en œuvre de la stratégie sectorielle 2020, qui a récemment suscité l’analyse élogieuse d’une étude de l’OCDE. Il s’agit pourtant d’un signe de performance surtout quand on compare la croissance du secteur au niveau national avec la situation qui prévaut au niveau régional.
En Tunisie, par exemple, l’année 2015 a été marquée par la plus forte baisse en termes de chiffres. La baisse enregistrée par le secteur dans ce pays qui a connu, il faudrait le souligner, des évènements douloureux ayant nuit au secteur, serait de l’ordre de 1% pour 2016 et dans le meilleur des cas. À l’horizon 2026, les prévisions du WTTC pour la Tunisie font état d’une faible croissance du secteur qui sera en deçà de son niveau de 2006, et encore plus loin des chiffres records de 2008 enregistrés par le pays, l’une des principales destinations concurrentes du Maroc. Il faut dire qu’au niveau international, la situation n’est guère reluisante comme l’établit le rapport, même si la croissance du secteur est plus consistante que celle de l’économie mondiale.
C’est d’ailleurs l’un des aspects intéressants de l’étude qui a fait cas d’une croissance des revenus touristiques mondiaux de 3,1% pour la première moitié de l’année, en dépit des attentats terroristes, de la situation économique dans plusieurs régions et même des répercussions du Brexit au Royaume-Uni. Toutefois, si la résilience est évidente au niveau macro-économique, les effets ponctuels se font douloureusement sentir sur certaines économies nationales comme c’est le cas en France, en Turquie et même au Brésil. «Il est important de constater que notre industrie résiste bien à tous les aléas et affiche 1% de croissance de mieux que l’ensemble de l’économie mondiale.
Il ne faut pas ignorer les situations négatives locales, tout en se satisfaisant de la résistance globale au niveau macro économique», a relevé à ce sujet, David Scowsill, le président du WTTC, qui est basé à Londres. En 2016 et au niveau mondial, c’est l’Asie du Sud qui devrait mener la croissance touristique mondiale avec une hausse de 5,9% des revenus, soutenue par la bonne dynamique de l’Inde alors que l’Amérique latine devrait enregistrer un recul anticipé de près de 1% de ses revenus touristiques, en grande partie en raison de l’économie défaillante brésilienne. En Europe, l’activité se traduira par une hausse mais d’à peine 2%, en raison des mauvaises performances économiques de plusieurs pays de la zone, dont la France, suite aux attentats terroristes en France, en Belgique et en Turquie.