Fès-Meknès : Le CRI s’adapte au nouveau découpage régional
Une nouvelle organisation est en cours d’élaboration pour s’adapter à l’élargissement de ses attributions territoriales. Un plan d’action pour promouvoir le potentiel de la région, notamment dans les secteurs de l’agroalimentaire, l’offshoring et les nouvelles technologies explique Rachid Aouine, directeur du Centre région d’investissement de Fès-Meknès.
Les Inspirations ÉCO : Quelle est votre vision pour la nouvelle région Fès-Meknès ?
Rachid Aouine : Suite à l’adoption du nouveau découpage régional, les activités du CRI couvrent, depuis janvier 2016 les territoires des deux préfectures (Fès et Meknès) et des sept provinces de la région (Sefrou, Boulemane, Elhajeb, Ifrane, Moulay Yacoub, Taounate et Taza). Notre vision s’inscrit dans le cadre d’un travail continu pour la consolidation des vocations économiques traditionnelles dans la région et l’émergence de nouvelles vocations. Dans ce sens, un plan d’action est élaboré pour promouvoir le potentiel de la région à travers la valorisation et la communication des opportunités d’investissement, notamment dans le secteur de l’agroalimentaire, l’offshoring et les nouvelles technologies. Par ailleurs, une nouvelle organisation du CRI est en cours d’élaboration pour s’adapter à l’élargissement de ses attributions territoriales.
Où en est la concrétisation des grands projets structurants tels que l’Unité d’aménagement touristique Oued Fès, le projet de la zone industrielle Ain Cheggag et le schéma régional des zones logistiques ?
C’est la concrétisation de ces projets structurants au niveau de la région de Fès-Meknès qui donnera corps à une dynamique économique et la création de nouvelles opportunités d’emploi. À titre d’exemple, on pourra citer le projet d’unité d’aménagement touristique Oued-Fès, qui s’inscrit dans la cadre du Plan de développement touristique vision 2020, les travaux d’aménagement du site sont achevés, un golf de 18 trous est d’ores et déjà opérationnel et un appel à manifestation d’intérêt international a été lancé pour la cession à titre gracieux de deux lots hôteliers pour la construction des hôtels de 3, 4 ou 5 étoiles faisant partie intégrante du projet Oued Fès Golf City. Ce projet est de nature à augmenter la capacité d’accueil des touristes au cœur de la ville de Fès. S’agissant de la zone industrielle d’Ain Cheggag prévue sur 82 ha dont 50 ha dédiés au district cuir et 32 ha aux activités généralistes, l’apurement du foncier a été réalisé et l’étude de positionnement et de montage technico-financière de l’espace industriel est presque achevé. Cet espace d’accueil des investisseurs permettra de proposer, in fine, une nouvelle offre foncière aux investisseurs. Quant aux zones logistiques prévues par l’Agence marocaine de développement des zones logistiques, les localités qui hébergeront ces zones sont déjà identifiées, il s’agit de la commune de Ras El Ma sur une superficie de 90 ha, de la commune de Sidi Khiyar sur une superficie de 70 ha, 255 ha à Meknès et 36 ha à Taza ; le contrat est en cours de finalisation. L’offre foncière présentée dans le cadre d’Agropolis à Meknès par la société MedZ a permis l’installation de nombreux projets en agroalimentaire et des projets importants dans l’industrie du câblage automobile tels que les multinationales Yazaki et Delphi.
Comment se passe la commercialisation des zones industrielles de la région ?
En réponse à cette question, permettez-moi de vous donner un état de lieux des zones de la région : des zones industrielles sont déjà entièrement commercialisées telles que la zone industrielle de Mejjat, la zone de Sidi Silmane Moul Al Kifane à Meknès et la zone industrielle Ain Chkef à Fès ; en revanche, il y a des zones industrielles où les opportunités d’installation existent encore comme la ZI Miftah Al Kheir à Ras El Ma dont le taux de commercialisation dépasse 80% et la zone Agropolis de Meknès, s’étalant sur 140 ha en 1re tranche et dont le taux de commercialisation est de 40%. Cela n’empêche qu’une réflexion doit être menée aujourd’hui pour préparer l’avenir et pourquoi pas, préparer une zone franche assurant une meilleure compétitivité et permettant l’installation de grands groupes industriels. En tout cas, c’est la conviction du CRI pour améliorer l’attractivité de la région. Il est à noter qu’au niveau de la plateforme Fès Shore (1re tranche livrée de 16.097 m2), le taux de commercialisation est de 60%. L’offre de Fès Shore a été considérablement améliorée suite à la nouvelle décision de la commune de Fès et de la région, qui vise à dédier une prime à l’emploi pour toute société installée à hauteur de 6.000 DH/emploi créé sur deux tranches et avec un minimum de 50 emplois.
Les ZI connaissent un faible taux d’occupation, comment envisagez-vous de pallier à cette situation ?
L’enjeu majeur pour toutes les parties prenantes, c’est l’amélioration de la valorisation des projets dans les zones aménagées et c’est aussi de faire comprendre à un certain nombre d’attributaires, certes minoritaires que la spéculation foncière n’a plus de place dans la stratégie de développement régional. C’est dans ce sens qu’un dialogue permanent est instauré avec les présidents d’association de ces zones pour améliorer les services offerts et encourager ceux qui n’ont pas encore valorisé leurs projets à passer à l’acte d’investir. Aussi, il faut rappeler à chaque fois qu’il est nécessaire qu’un cahier des charges détaillé lie contractuellement les bénéficiaires des lots et les aménageurs dont les autorités locales suivent le bon déroulement de ces opérations de valorisation.
En plus de l’agroalimentaire, quels sont les potentiels d’autres secteurs qui ne sont pas encore suffisamment explorés dans la région ?
La richesse de l’agriculture sur le plateau de Saïss et sur la zone de Meknès en particulier a eu un impact positif sur le développement du secteur agro-industriel. Aujourd’hui, il y a une stratégie étatique de développement de ce secteur à travers l’Agropolis, qui offre des lots de terrains aménagés et prêts à héberger des industriels ; bien entendu, ce secteur est certes important, mais ça n’empêche pas l’émergence de nouvelles vocations, notamment le secteur du câblage automobile à travers lequel des multinationales sont implantées et d’autres en cours d’installation. Le secteur touristique est aussi à encourager à travers la mise en œuvre de projets en phase avec les attentes des touristes compte tenu du patrimoine de la ville de Meknès, de son environnement (Volubilis) et de l’arrière-pays qui offre des opportunités d’investissements dans le tourisme rural et de nature.
Quelles sont les réalisations du CRI en matière d’amélioration du climat des affaires dans la région ?
Le CRI de Fès-Meknès à l’instar des autres CRI du royaume a des missions principales concernant trois volets : le guichet d’aide à la création d’entreprises, le guichet d’appui aux investisseurs et enfin la coopération et la promotion des territoires avec les acteurs institutionnels pour la promotion des potentialités de la région. Sur l’axe d’aide à la création d’entreprises, le CRI a accompli un certain nombre d’avancées dans le cadre de mesures de simplification des procédures, tel que préconisé par le Plan gouvernemental pour raccourcir le délai de création d’entreprises. Sur le volet investissement, aujourd’hui les procédures ont été bien définies dans le cadre de la certification ISO 9001-version 2008 et le processus d’approbation de projets ne peut que s’améliorer par une meilleure coordination avec les services extérieurs de l’État dans l’acte déconcentré d’investissement. Sur le volet promotion du territoire et en association avec des organismes nationaux, tel que l’AMDI pour promouvoir les potentialités de la région, un travail devrait être accompli pour renforcer l’attractivité de cette nouvelle région afin de la rendre visible à l’ensemble des investisseurs potentiels.
