Liquidité oisive !

La surliquidité qui s’installe au niveau du secteur bancaire marocain n’a actuellement pas d’impact sur l’économie. Plus encore, elle contraste très fortement avec le fort besoin de financement de cette économie. Le manque de financements disponibles et adéquats auquel se heurtent aujourd’hui nos entreprises pour financer leurs projets de développement et leurs investissements, constitue un frein majeur au développement économique. Au-delà de cet aspect, la surliquidité bancaire a des répercussions importantes sur l’efficacité de la politique monétaire de BAM. En effet, les banques commerciales éprouvent de moins en moins le besoin de refinancement et se tournent, rarement, vers le marché interbancaire. Les modifications du taux directeur de la Banque centrale se transmettent alors très difficilement aux taux bancaires, au malheur de l’économie dans son ensemble. Il est donc urgent que les autorités concernées, avec l’appui du gouvernement, prennent les dispositions qui s’imposent pour permettre de mieux orienter cette liquidité au profit de l’investissement productif et du développement économique. La multiplication des fonds de garantie public, des programmes de financement de secteurs clés pilotés par BAM, visant à rassurer les banques quant à la perception qu’elles ont du risque, sont plus que souhaitables. L’émission de Bons du Trésor est aussi un moyen efficace de recycler une partie de la surliquidité bancaire, tout en permettant au gouvernement de limiter son recours à l’endettement extérieur.