Fiat 500X : L’autre Cinquecento transgénique
Première grande nouveauté de l’année, la 500X débarque dans un sous-segment en plein essor, celui des SUV de poche. Au menu : une certaine fraîcheur stylistique, une grande qualité de finition et des moteurs suffisants. Pourvu que ses futurs clients ne soient pas trop regardants sur les prix.
Avec près de 11.200 véhicules vendus et une part de marché consolidée à près de 8,5%, Fiat Chrysler Automobiles Maroc (FCAM) signe une belle année 2015, figurant dans le top-5 du marché automobile national et renforçant son image de grand opérateur du secteur. Une performance louable dans la mesure où la filiale marocaine du groupe italo-américain n’est pas présente dans des segments clés du marché tels que celui des SUV compacts, celui des compactes tricorps ou encore celui du pick-up. Une absence qui sera corrigée cette année avec des nouveautés opérant dans les catégories précitées. En attendant l’arrivée de la berline Tipo (4e trimestre 2016) et le lancement du pick-up Fullback (salon Auto Expo), le réseau de Fiat accueille ce mois-ci la 500X, crossover de poche qui, comme l’indiquent son nom et son look, dérive de la citadine éponyme.
Des formes et du sex-appeal
Au-delà de faire grandir la famille 500, la 500X fait aussi évoluer le langage stylistique de la marque, tout en conservant l’ADN du modèle originel. La 500X ne prend ni plus ni moins que l’apparence d’une Cinquecento surélevée, dotée de deux portes supplémentaires et d’une bonne dose de maturité. L’ensemble ne manque pas de charme et s’autorise même un zeste de sex-appeal à travers la rondeur de ses formes et la douceur de ses lignes. Une sensualité à laquelle contribuent grandement les quatre optiques ovoïdes montées de façon superposée, ainsi que les placages de chrome ici et là (poignées, lame sur la calandre, cerclage des feux, entourage du vitrage latéral…). Il est à noter que dans ses finitions Cross et Cross Plus, la carrosserie se coiffe de barres de toit longitudinales et se pare de boucliers spécifiques à l’avant comme à l’arrière, histoire de suggérer un physique plus baroudeur.
Beauté intérieure et grande qualité
En harmonie avec le traitement extérieur, la présentation intérieure reprend la tendance rondouillarde de la carrosserie, mais aussi sa teinte à travers un large bandeau habillant la planche de bord. Point fort de cet habitacle, la qualité de ses matériaux et de leur assemblage. Une finition si qualitative qu’elle se rapproche des standards allemands. Autre aspect méritant un bon point, l’habitabilité aux places arrière est plutôt bonne pour un véhicule de tout juste 4,25 m de long, tout comme le coffre qui affiche 350 litres, soit le volume d’une compacte (5 portes). Question équipement, l’offre retenue pour la 500X se décline en 5 configurations : Pop en ticket d’entrée, Cross Plus en haut du tableau et trois finitions animant le cœur de la gamme, à savoir les versions Popstar, Cross et Lounge. Dès le premier niveau figurent notamment la climatisation (manuelle), l’autoradio avec port USB, le régulateur de vitesse, les jantes alu’ de 16’’, l’aide au démarrage en pente, le capteur de pression des pneus… La 500X ne lésine pas sur la sécurité, incluant 6 airbags (frontaux, latéraux et rideaux) ainsi que l’ABS couplé à un répartiteur de freinage (EBD) et au contrôle de stabilité (VDC).
Chère Fiat 500X…
Mécaniquement, la 500X importée donne le choix entre trois motorisations, dont deux diesel. Il s’agit, en essence du 1.6 l e-Torque de 110 ch, couplé à une boite manuelle à 5 vitesses, faible par sa consommation (6 l/100 km en cycle mixte) mais aussi par son couple (152 Nm). En diesel, le 1.6 l Multijet, lui, assure plus de peps, avec une puissance de 120 ch et un couple de 320 Nm pour une conso’ moyenne toute aussi modérée (4,1 l/100 km) grâce en partie à une boîte à 6 vitesses. Coiffant la gamme, la version Cross Plus s’anime du 2.0 l Multijet de 140 ch (350 Nm), relié à une transmission intégrale via une boite automatique à 9 vitesses ! Dans cette version, la 500X se présente parmi les puissantes de sa catégorie dans laquelle gravitent aussi les Nissan Juke, Renault Captur et autre Peugeot 2008. Or, face à ce trio, la 500X ne semble pas des mieux loties en termes de prix. Et pour cause, elle se négocie entre 200.000 et 331.000DH, avec un ticket d’entrée diesel démarrant au-dessus de 250.000DH. Un positionnement plutôt hors segment qui place la 500X en porte-à-faux avec son cousin de chez Jeep, le Renegade, lequel affiche un logo plus enviable et surtout de réelles prétentions off-road. En outre et en dehors du giron Fiat, il est possible de repartir au volant de plusieurs SUV plus grands (Nissan Qashqai, Ford Kuga, Hyundai ix35…) aussi bien équipés et à des tarifs équivalents. Bref, au vu des prix de la 500X et notamment dans l’esprit d’une clientèle masculine avertie, la pilule (fut-elle bleue et en forme de losange) risque de ne pas passer !