Maroc

Rachid Saihi : “L’enjeu est de permettre à chaque acteur de se différencier par des services additionnels”

Rachid Saihi
Directeur général du CMI

Après vingt années consacrées à bâtir l’infrastructure monétique nationale, le Centre monétique interbancaire tourne une page de son histoire. Devenu en mai 2025 une plateforme neutre et multi-acquéreurs, il accompagne désormais l’ouverture du marché à de nouveaux acteurs, tout en garantissant la continuité de service aux commerçants et en s’inscrivant dans la stratégie Maroc Digital 2030.

Comment jugez-vous l’évolution du secteur ?
Le Maroc a beaucoup évolué au cours des 25 dernières années dans le domaine de la monétique. Le développement du secteur ne s’est pas limité à l’action du CMI. Il a impliqué l’ensemble de ses partenaires, permettant d’équiper une large partie des acteurs économiques modernes du pays. Le véritable défi réside désormais dans l’inclusion financière.

Comment élargir l’usage des paiements électroniques aux commerçants des anciennes médinas et aux petites échoppes de quartier, qui constituent une part essentielle du tissu économique national ? Si la première étape, consistant à équiper les acteurs modernes, a été franchie avec succès, la seconde phase est d’une autre nature : il s’agit d’intégrer pleinement les petits commerçants et artisans à l’économie numérique.

Comment y parvenir ?
Cet objectif implique plusieurs leviers. La technologie est évidemment au cœur de la transformation, tout comme les efforts conjoints des acteurs du secteur pour réduire les coûts et faciliter l’accès aux solutions. Mais au-delà de l’équipement, un travail d’éducation financière et de communication reste indispensable afin de convaincre et d’accompagner ces commerçants vers la transition numérique. La jeunesse représente, à ce titre, un vecteur clé du changement. Un jeune commerçant est beaucoup plus réceptif à ces évolutions et constitue une force de renouvellement pour demain.

Dans un contexte marqué par l’ouverture et la concurrence, le CMI a adopté une posture de prestataire de services au profit de l’ensemble de l’écosystème. L’enjeu n’est plus d’entrer dans une concurrence frontale, mais de permettre à chaque acteur de se différencier par des services additionnels et une capacité d’innovation adaptée à ses besoins.

La priorité est désormais claire, celle de bâtir une véritable «machine d’innovation», capable d’accompagner les mutations du marché et de proposer aux commerçants, acquéreurs et clients finaux des services différenciés, performants et accessibles.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



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