Hydrogène vert : le Maroc active son offre avec 319 MMDH d’investissement

Le Maroc déploie son offre à travers la validation du projet Chbika-1 et l’autorisation de six projets dans les provinces du Sud, représentant 319 MMDH d’investissements nationaux et étrangers. Cette dynamique exige une planification intégrée des infrastructures de support pour relever les défis de production, de transport et de stockage.
À partir des énergies renouvelables, notamment le solaire et l’éolien, le Maroc tire désormais plus de 41% de sa capacité électrique de cette source d’énergie propre. D’ici 2030, l’objectif est d’atteindre l’équivalent de 52% de l’énergie consommée au niveau national.
Outre ces deux sources d’énergie, le Maroc nourrit l’ambition de bâtir une industrie adossée aux molécules vertes, particulièrement l’hydrogène, et subsidiairement l’ammoniaque et le méthanol, en élaborant une feuille de route visant à diversifier le bouquet énergétique du Royaume et à mettre en place un modèle favorable à la production de ce type d’énergie, et ce, sur la base de «l’offre Maroc» en matière d’hydrogène vert.
Cette filière est devenue une priorité nationale mais elle est confrontée cependant au défi du coût de la production de l’hydrogène vert et ses applications et à la mise en place d’un cadre légal et réglementaire. Il reste par ailleurs à résoudre l’épineuse question du stockage, du transport et de le gestion de l’eau en plus de la mise en place d’une infrastructure portuaire et gazière.
Partant de ce constat, le pays vient de franchir une nouvelle étape dans le cadre du déploiement de «l’offre Maroc» en matière d’hydrogène vert. Le comité de pilotage en charge de ce dossier, qui a tenu sa réunion mercredi dernier à Rabat, a adopté une série de mesures et validé la clôture de la phase préliminaire du projet «Chbika 1» dans les délais impartis.
Un premier investissement de 319 MMDH
Pour rappel, le projet «Chbika 1» sera réalisé par un consortium d’investisseurs comprenant des sociétés françaises et danoises. Signé en octobre 2024 en présence du Roi Mohammed VI et du président français Emmanuel Macron, il entre désormais dans sa phase de concrétisation. Dans une dynamique d’accélération de l’investissement, le comité a également donné son feu vert pour la signature de contrats préliminaires de réservation d’assiettes foncières.
Ces contrats sont conclus avec cinq investisseurs, nationaux et étrangers, déjà présélectionnés en mars 2025, pour la concrétisation de six projets majeurs. Ces initiatives, alignées avec «l’Offre Maroc», seront implantées dans les trois régions sud du Royaume, mobilisant un investissement de 319 MMDH.
Il va sans dire que ces territoires ont déjà commencé à se positionner ce sur créneau, en particulier Guelmim Oued Noun qui a annoncé la création de « GON H2 Valley», une plateforme technologique et industrielle visant le développement de la chaîne de valeur gravitant autour de l’hydrogène vert et ses dérivés. Dakhla Oued Eddahab et Lâayoune Sakia El Hamra ne sont pas en reste avec leur potentiel considérable en énergies
renouvelables.
Une planification intégrée des infrastructures de support
Ces projets ne se limitent pas à la production d’hydrogène ; ils stimulent également les secteurs connexes, tels que la construction, la logistique et la gestion de l’eau, par le biais des infrastructures nécessaires (ports, routes, réseau électrique, usines de dessalement). D’où l’appel du chef du gouvernement sur l’importance de la planification intégrée des infrastructures électriques, portuaires ou de désalinisation de l’eau, et de l’harmonisation des échéances d’achèvement de leurs travaux en respect de l’agenda correspondant.
Le constat est le même pour Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable. Elle a mis en exergue l’importance capitale de cette planification intégrée en soulignant que les six projets en question nécessitent des développements au niveau des infrastructures dont l’achèvement doit être harmonisé avec le calendrier des projets hydrogène. Celles-ci doivent être pensées de manière à garantir des coûts de production optimaux tout en générant une valeur ajoutée substantielle et un impact tangible sur le développement des régions d’accueil.
Yasser Saber / Les Inspirations ÉCO