Lancement du Gitex Africa 2025 à Marrakech : Plaidoyer pour un investissement massif dans l’IA

Gitex Africa 2025, grand-messe mondiale de l’innovation, a ouvert ses portes à Marrakech hier. Lors du panel inaugural, présidé par Amal Fellah Seghrouchni, ministre chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, les différents intervenants ont insisté sur la montée en puissance de l’intelligence artificielle (IA) et le rôle que doit jouer l’Afrique, en particulier le Maroc, dans cette révolution technologique.
Top départ de la troisième édition du Gitex Africa 2025. Cette grand-messe de la technologie mondiale a été lancée le 14 avril à Marrakech, lors d’une cérémonie officielle présidée par Amal Fellah Seghrouchni, ministre chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Chakib Alj, président de la CGEM, Mohammed Drissi Melyani, directeur général de l’Agence de développement du digital (ADD), Trixie Lohmirmand, présidente de Kaoun International et vice-présidente de Dubai World Trade Centre (DWTC).
Cet évènement, considéré comme le plus grand salon dédié à la Tech et aux startups en Afrique, est organisé pour la troisième année consécutive au Maroc, par Kaoun international, filiale internationale de DWTC, sous l’égide du ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration et en partenariat avec l’ADD.
Durant le panel inaugural, les différents intervenants ont insisté sur la montée en puissance des innovations technologiques, principalement le développement exponentiel de l’intelligence artificielle (IA) et le rôle que doit jouer l’Afrique dans cette révolution numérique.
De la nécessité d’investir dans l’IA
Dans son allocution d’ouverture en visio-conférence, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a déclaré que «l’Afrique ne peut plus se contenter de suivre le mouvement mondial. Elle est appelée à participer, réfléchir, innover. Pour cela, nous avons besoin de coopération, d’investissement et d’intégration». Selon lui, les pays du continent doivent, notamment, investir davantage dans les infrastructures numériques, la formation des talents en IA et en data science.
«Nous voulons une Afrique qui ne subit pas les révolutions numériques, mais qui les maîtrise et les oriente au service de ses peuples», a-t-il insisté, non sans préciser que «le Maroc a fait très tôt le pari du numérique, en le plaçant au rang de priorité nationale, conformément aux orientations du Roi Mohammed VI.
Pour Amal Fellah Seghrouchni, l’Afrique doit regarder vers la prochaine ère qui est en train de se former, celle de l’IA.
«Ce n’est pas un avenir lointain ni abstrait : elle est déjà là, et progresse rapidement», a-t-elle indiqué.
Avant d’argumenter : «Aujourd’hui, près de 40% des startups intègrent l’IA au cœur de leurs produits et services. Ce n’est pas une tendance isolée, mais le reflet d’un changement profond, d’une transformation de l’architecture même de l’innovation».
Toujours selon la ministre, 70% des grandes entreprises prévoient d’intégrer des agents IA dans les deux prochaines années.
«L’Afrique dispose d’atouts stratégiques uniques pour jouer un rôle de leadership mondial dans ce domaine. Elle abrite plus de 30% des réserves mondiales en minerais critiques, essentiels pour les infrastructures IA et un écosystème d’innovation florissant avec plus de 2.400 startups IA et deeptech», rappelle-t-elle.
Et d’ajouter : «Le Maroc a fait un choix clair : ne pas être seulement preneur de technologie, mais en devenir acteur et architecte». Pour preuve, la ministre a cité la Stratégie «Maroc Digital 2030» axée sur la digitalisation des services publics et la dynamisation de l’économie numérique.
Plus de 1.400 exposants, dont des centaines de startups
Au cours de son intervention, Mohammed Drissi Melyani a déclaré que le Gitex est «un salon d’exception, qui a réussi à devenir le cœur battant de l’innovation à l’échelle de notre continent africain. C’est une plateforme de fertilisation et de formulation des ambitions, et, plus important encore, une plateforme d’unification des volontés et des efforts dans ce domaine».
Il a souligné en outre que la présente édition se tient dans un contexte marqué par la montée en puissance de l’IA dans notre quotidien. Une technologie qui représente «une transformation radicale dans les aspects de la vie, dans nos économies, nos institutions, nos concepts sociaux, soulevant des questions de souveraineté, de gouvernance, d’emploi, de justice, de démocratie, et bien d’autres encore». Quant à Chakib Alj, il est convaincu que ce rendez-vous est plus qu’une simple exposition technologique.
«C’est un espace pour des idées audacieuses, un dialogue significatif et des connexions puissantes. Il rassemble des visionnaires, des investisseurs, des entrepreneurs et des décideurs politiques, des personnes qui ne se contentent pas d’imaginer l’avenir, mais le construisent», a-t-il affirmé.
Avant de conclure : «Ici, les défis sont relevés avec innovation, l’ambition se transforme en action et des ponts sont jetés entre les continents». Le Gitex Africa 2024, qui se poursuivra jusqu’au 16 avril, verra la participation de plus de 1.400 exposants, dont des centaines de startups, ainsi que 400 investisseurs et des délégations issues de 130 pays. Durant ces trois jours, cette grand-messe mondiale de l’innovation sera marquée par l’organisation de plusieurs conférences et panels sur les avancées technologiques significatives dans plusieurs domaines tels que la cybersécurité, la e-santé, la finance, le cloud, l’Internet des objets, l’IA, l’AgriTech ou encore les télécoms.
Aziz Akhannouch
Chef du gouvernement
«Nous voulons une Afrique qui ne subit pas les révolutions numériques, mais qui les maîtrise et les oriente au service de ses peuples».
Amal Fellah Seghrouchni
Ministre chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration
«L’Afrique dispose d’atouts stratégiques uniques pour jouer un rôle de leadership mondial dans ce domaine. Elle abrite plus de 30% des réserves mondiales en minerais critiques, essentiels pour les infrastructures IA et un écosystème d’innovation florissant avec plus de 2.400 startups IA et deeptech (…) Le Maroc a fait un choix clair : ne pas être seulement preneur de technologie, mais en devenir acteur et architecte».
Elimane Sembene / Les Inspirations ÉCO