Maroc

Autoroutes de l’eau : les premiers effets positifs sur l’agriculture

L’interconnexion entre les bassins de Sebou et le Bouregreg, grâce au premier tronçon de l’autoroute de l’eau, va considérablement soulager les agriculteurs du bassin de Tadla. Puisqu’ils pourront irriguer sans voir leurs ressources hydriques se diriger sur le Grand Casablanca, qui est désormais alimenté depuis le Sebou. Explications.

C’est l’un des tout premiers résultats du grand projet de transfert d’eau en cours de concrétisation dans le Royaume.

Et c’est la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER) qui le fait savoir : « Il y a une chose importante à signaler cette saison, le transfert d’eau depuis le Sebou vers le Bouregreg, qui alimente la région du Grand Casablanca, a permis d’éviter de puiser de l’eau de la région de Tadla vers Casablanca. Et le fait que cette eau reste à Tadla va permettre de la réutiliser pour l’irrigation».

Cette déclaration de Rachid Benali, qui dirige la confédération agricole, constitue un indicateur de taille sur l’utilité et les retombées positives du grand projet d’autoroutes de l’eau au Maroc. «C’est quelque chose de très important et nous saluons ainsi la décision de Sa Majesté le Roi, qui a donné ses instructions pour ces projets de transfert d’eau», poursuit-il.

Irrigation
En un mot, ce sont les agriculteurs de la région de Béni Mellal-Khénifra et de ses environs, qui poussent un ouf de soulagement, puisqu’ils vont désormais pouvoir bénéficier de l’eau pour l’irrigation. À l’instar de plusieurs autres bassins agricoles du Royaume, leur périmètre irrigué, ainsi que des cultures gourmandes en eau, y avaient été restreints, en raison de la succession de cinq années de sécheresse au niveau national. C’est pour cela que la dernière rencontre entre le Chef du gouvernement et les professionnels du secteur agricole a débouché sur un accord pour augmenter les quantités d’eau destinées à l’irrigation agricole.

Lors de cette réunion, le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Mohamed Sadiki, avait fait savoir que les périmètres irrigués à l’échelle nationale sont passés de 1,8 million d’hectares à moins de 400.000 hectares.

Actuellement, les ressources en eau destinées à l’irrigation ne dépassent pas 700 millions de mètres cubes, contre 3,5 à 4 milliards en saisons normales. Surtout que le niveau de retenues des barrages, lui, demeure toujours bas, à près de 30%. «Nous sommes confiants pour certaines zones en ce qui concerne l’irrigation. Dieu merci, dans le Moulouya, ou encore le Gharb, nous allons avoir assez d’eau pour démarrer une bonne campagne agricole», fait-on savoir à la COMADER.

Projets
Pour rappel, le gigantesque projet de transfert d’eau a déjà permis de connecter les bassins de Sebou à celui de Bouregreg, avec une capacité de transférer jusqu’à 400 millions de mètres cubes sur une distance de plus de 60 km. D’autres phases vont suivre et permettre, in fine, de relier le nord et le centre du pays.

En un mot, les départements concernés envisagent de renforcer les travaux d’interconnexion, couvrant environ 200 km et reliant les bassins du Sebou, du Bouregreg et de l’Oum Er-Rabia. Cette extension permettra de connecter le barrage de garde dans le bassin du Sebou au barrage Sidi Mohammed Ben Abdallah situé dans le bassin du Bouregreg et de la Chaouia, avec un débit impressionnant de 15 mètres cubes par seconde.

Pour le Royaume, c’est une solution pour faire face au stress hydrique et à la sécheresse qui affecte considérablement le secteur agricole depuis plusieurs années.

Parmi ces projets également, celui de la construction d’un nouveau tronçon de près de cinquante kilomètres, qui est appelé, cette fois-ci, à relier le barrage Oued El Makhazine, situé près de Ksar El Kébir, à celui de Dar Khrofa, dans la province de Larache, sur une distance d’une soixantaine de kilomètres.

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO


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