Conjoncture : quelles solutions face aux défis du stress hydrique ?
Le Maroc, avec une économie résiliente et des perspectives de croissance prometteuses, se doit néanmoins de relever le défi crucial du stress hydrique. La gestion efficace de l’eau et l’innovation dans ce domaine seront déterminantes pour assurer un développement durable et inclusif du Royaume.
L’économie nationale est en plein essor, mais elle est confrontée à des défis majeurs, notamment celui du stress hydrique, affirment les analystes de BMCE Capital Global Research, dans le rapport «Strategy» pour le mois de juillet 2024.
La croissance économique, les performances boursières et l’inflation sont analysées en détail, avec des perspectives de développement prometteuses, malgré les difficultés. Ce contexte économique est marqué par des investissements stratégiques et des initiatives visant à assurer une gestion durable des ressources en eau, essentielles pour la stabilité à long terme du pays.
La problématique du stress hydrique
Le rapport met en exergue un défi majeur pour le Maroc, à savoir celui du stress hydrique. Le taux de remplissage des barrages s’établit à 28% au début du mois d’août, marquant une quasi-stagnation par rapport à l’année précédente. En tant que pays semi-aride, le Royaume est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique et des sécheresses récurrentes.
Impact sur l’agriculture et l’emploi
L’agriculture, qui emploie une grande partie de la population marocaine, est fortement affectée par le stress hydrique. Cette situation se reflète dans les chiffres de l’emploi, avec une perte notable d’emplois en milieu rural. Le Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation (PNAEPI) 2020-2027 a été déployé pour sécuriser les ressources hydriques.
Ce programme comprend la construction de nouveaux barrages, l’extension des systèmes d’irrigation et le développement de stations de dessalement de l’eau de mer, avec l’objectif que 50% de l’eau potable provienne du dessalement d’ici 2030. À l’horizon 2030, la capacité globale prévisionnelle de ces stations devrait s’établir à 1,7 milliard de m³/an, ce qui représente une composante centrale de cette stratégie hydrique.
Défis et opportunités
Le stress hydrique représente un défi majeur, mais aussi une opportunité pour innover dans la gestion des ressources en eau. Le rapport souligne que la gestion efficace de cette denrée rare est essentielle non seulement pour l’agriculture, mais aussi pour garantir un accès durable à l’eau potable pour toute la population. Le développement de nouvelles technologies et infrastructures pour la gestion de l’eau pourrait devenir un moteur de croissance économique. La modernisation des infrastructures touristiques et hôtelières est également essentielle pour gérer l’augmentation des flux touristiques et diversifier les destinations au-delà des villes traditionnelles comme Marrakech.
Investissements stratégiques
Pour faire face aux défis du stress hydrique et soutenir la croissance économique, le rapport recommande des investissements stratégiques dans les infrastructures hydriques et l’agriculture. Le développement de technologies de dessalement et l’expansion des systèmes d’irrigation sont cruciaux. En parallèle, le tourisme intérieur montre une vigueur remarquable avec des destinations prisées telles que les régions du nord du pays, notamment grâce aux offres attractives pour le transport en train et au lancement de nouvelles lignes aériennes.
Un contexte économique en évolution
Le Maroc prévoit une croissance de son PIB de 3,3% en 2024, avec une projection optimiste de 4,6% en 2025. Cette croissance est soutenue par une dynamique des investissements publics et privés, ainsi que par une reprise robuste du secteur touristique, affichant une augmentation de 14% des arrivées au premier semestre 2024 par rapport à l’année précédente.
Le taux de chômage a légèrement reculé à 13,1% au deuxième trimestre 2024, intégrant une perte d’emplois non rémunérés en milieu rural mais une création de postes en milieu urbain. En effet, 141.000 emplois non rémunérés ont été perdus en milieu rural tandis que 60.000 emplois rémunérés ont été créés en milieu urbain sur la période T2 – 2023 à T2 – 2024.
Inflation et commerce extérieur
L’Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 1,8% en glissement annuel en juin 2024, signalant une reprise de l’inflation. Cette hausse est contrastée par une légère baisse de l’Indice des prix à la production industrielle (IPPI) des coûts des intrants (-0,2% en glissement mensuel à fin juin 2024).
Sur le front du commerce extérieur, le déficit commercial s’est légèrement creusé de 0,4%, atteignant 139,4 MMDH à fin juin 2024. Cependant, les flux d’investissements directs étrangers (IDE) ont connu une nette progression, s’établissant à 10,6 MMDH à fin juin contre 7 milliards un an auparavant.
Perspectives
Le rapport de BMCE Capital Global Research prévoit une stabilisation du déficit budgétaire à 20,4 MMDH en juin 2024, en amélioration par rapport aux 28 milliards enregistrés un an auparavant. Cette embellie est attribuée à une hausse des recettes ordinaires de 13%, à 175,3 MMDH, intégrant la hausse des recettes fiscales (+11,2%) et non fiscales (+30,7%). En outre, la balance commerciale continue de montrer des signes positifs avec une augmentation des exportations de 3% et une couverture du déficit commercial en progression à 61,9%.
Performances boursières et financières
Les indices phares de la Bourse de Casablanca ont enregistré des gains significatifs, avec une hausse de 5,13% pour le MASI et de 5,57% pour le MASI 20 en juillet 2024. Les performances y-t-d s’élèvent, respectivement, à 15,64% et 14,63%.
De plus, le portefeuille de BMCE Capital Global Research a surperformé avec une progression de 6,54% sur le mois et de 22,29% depuis le début de l’année. Cette performance exceptionnelle est principalement attribuée à la résilience des valeurs phares telles qu’Akdital (+89,92%), TGCC S.A (+83,33%) et Sonasid (+38,62%).
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO