Fournitures scolaires. Comment s’annonce la facture ?
La rentrée scolaire est dans quelques jours. Un événement que beaucoup de parents appréhendent avec inquiétude. Les prix des fournitures ces dernières années ont connu des hausses sensibles. Quid de la rentrée 2023-2024 ? Éléments de réponse.
Selon les familles, et selon aussi qu’un enfant est scolarisé dans le segment public ou privé, les dépenses relatives aux fournitures scolaires varient considérablement. Par exemple, pour les enfants scolarisés dans l’enseignement public, la dépense annuelle moyenne des ménages a été estimée à 1.087 dirhams en 2022 contre 7.726 dirhams pour les enfants scolarisés dans le privé.
À quelques jours de la rentrée scolaire, les préparatifs pour cette échéance sont déjà entamés. Ainsi, et sur fond de flambée de plusieurs catégories de prix, de nombreux parents se posent naturellement la question de savoir de quelle ampleur sera la facture de cette année.
Le niveau des dépenses devrait se situer au même niveau que celles de 2022, prédit Hemmouda Rachid, directeur général de la société libraire Iqrae, rappelant que les prix ont grimpé de 50% avec l’avènement de la crise sanitaire, laquelle a occasionné une hausse importante des intrants utilisés dans la fabrication des fournitures scolaires, à l’exception du livre scolaire dont le prix est fixé par le gouvernement, en l’occurrence la commission interministérielle.
Ce prix est resté inchangé depuis 20 ans alors que le coût du papier a flambé de 30 % en trois ans, souligne l’opérateur, rappelant que le prix de l’énergie a également augmenté, occasionnant une hausse du coût de l’impression et du stockage. Le gouvernement accorde une subvention de 25 % du prix du livre pour permettre aux éditeurs d’amortir la hausse.
Comment se porte le marché ?
Reste, par ailleurs, la question de la multiplicité des livres pour les différents niveaux. Cet état de fait fait que les éditeurs ont parfois du mal à anticiper la quantité nécessaire à imprimer afin de répondre à la demande. Notons qu’il existe près de 394 titres de livres scolaires qui sont répartis entre 41 éditeurs.
Une autre équation se pose également: celle des cahiers, stylos, entre autres outils, qui ne sont pas subventionnés par l’Etat. Petite consolation, cette année, une baisse, aussi légère soit-elle, est constatée au niveau des prix des cahiers. Cette régression se situerait dans les environs de 10%, assure Nabil Tber, président-directeur général de l’imprimerie moderne – Morocco Bags, société de fabrication de cartables.
Il explique par ailleurs que le marché est suffisamment approvisionné. Rappelons que les éditeurs ont un surplus allant de 5 à 10 % par an afin de garantir la disponibilité en manuels tout au long de la saison scolaire. « Nous avons assez de produits fabriqués au Maroc avec une qualité qui n’a rien à envier aux produits d’importation, avec une majorité des cahiers Made in Morocco », ajoute notre interlocuteur regrettant toutefois que certains parents préfèrent acheter les marques étrangères au détriment des fournitures fabriqués par les industriels marocains.
« Ils achètent jusqu’à cinq fois plus cher les cahiers d’importation qui n’ont aucune valeur ajoutée par rapport aux produits fabriqués localement », insiste Nabil Tber. Pour lui, « rien ne justifie que certaines écoles exigent des parents d’acheter les produits d’importation alors que les fournitures fabriquées localement sont de bonne qualité ».
Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO