Green Deal : davantage d’implémentation de mesures concrètes s’impose
Le séminaire sur le Green Deal, organisé par la CGEM et l’Union européenne au Maroc, a mis en évidence les opportunités et les défis du partenariat vert entre les deux parties. La rencontre a permis de présenter les nouvelles réglementations environnementales et industrielles du Pacte Vert européen, ouvrant ainsi des perspectives prometteuses pour le secteur privé national.
Si les entreprises marocaines se montrent confiantes quant aux opportunités offertes par le partenariat avec l’UE, elles soulignent la nécessité d’un plan d’action précis avec des objectifs, des projets et des outils de suivi. La mise en place d’un système ETS et d’un CBAM compatibles avec l’UE, ainsi que l’intégration énergétique approfondie, sont des aspects clés pour garantir le succès de cette transition. Le Royaume a également l’opportunité de devenir un acteur majeur dans la production d’hydrogène vert, tout en veillant à une gestion responsable de ses ressources renouvelables. Avec une coopération étroite et un engagement commun, le Maroc et l’UE peuvent établir un modèle de partenariat vert qui inspire d’autres pays à travers le monde. Dans son intervention, Said Elhadi, président de la Commission Économie Verte de la CGEM, a souligné l’importance de ce partenariat vert entre le Maroc et l’UE pour les entreprises nationales. Il exprime sa confiance dans l’avenir du Royaume dans ce contexte de préoccupations climatiques croissantes et de règles environnementales plus strictes. Il souligne également les préoccupations communes et les ambitions partagées en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’actions environnementales et climatiques.
Trois grands axes d’attention
Le discours de Elhadi met en évidence trois grands axes d’attention pour le partenariat vert Maroc-UE. Tout d’abord, il met en avant le potentiel de l’hydrogène vert, soulignant que l’Europe est un importateur potentiel important dans ce domaine, tandis que le Maroc est un producteur potentiel majeur. Il souligne la nécessité d’une coopération étroite entre les secteurs public et privé pour faciliter les investissements et le financement des projets d’hydrogène vert, tout en tenant compte des préoccupations des acteurs privés et de la durabilité des ressources renouvelables du Maroc.
Intégrer le Maroc au backbone énergétique européen
Le deuxième axe concerne l’intégration du Royaume au backbone énergétique européen. Le président de la Commission Économie Verte de la CGEM souligne l’importance de renforcer les connexions électriques et gazières entre le Maroc et l’Europe, ainsi que la création d’une connexion pour l’hydrogène. Il évoque également la possibilité d’envisager une connexion pour le CO2, en soulignant les opportunités offertes par l’économie circulaire. Cette intégration énergétique approfondie entre le Maroc et l’UE pourrait servir d’exemple pour d’autres pays européens à l’avenir. Enfin, le troisième axe concerne l’appui de l’UE à la transition écologique du Maroc. Elhadi souligne l’importance du financement, de la facilitation des investissements, du renforcement des capacités et de la coopération technologique et innovante dans cette transition. Il met particulièrement l’accent sur la nécessité de mettre en place un système Emission Trading System (ETS) marocain compatible avec le système européen, ainsi que sur la préparation d’un Carbon Border Adjustment Mechanism (CBAM) marocain pour faire face au risque de carbone leakage. Elhadi souligne l’importance d’une coopération étroite entre l’UE, les autorités marocaines et les acteurs privés pour mettre en place ces dispositifs et garantir une transition écologique réussie. Il exprime sa confiance dans la préparation des entreprises nationales à faire face aux évolutions réglementaires, tout en encourageant le Maroc à anticiper et à se préparer à l’avenir.
Les domaines clés où la coopération peut être renforcée
Dans l’analyse de Elhadi, il est clair que le partenariat vert entre le Maroc et l’UE est porteur d’opportunités pour le secteur privé marocain. Il met en évidence les domaines clés où la coopération peut être renforcée, tels que l’hydrogène vert, l’intégration énergétique et le soutien financier à la transition écologique. Pour lui, ces initiatives contribueront à stimuler l’investissement, à favoriser l’innovation et à créer de nouvelles perspectives commerciales pour les entreprises du Royaume. «La mise en place d’un système ETS marocain compatible avec celui de l’UE permettra de faciliter les échanges commerciaux avec l’Europe et de garantir que les entreprises marocaines ne soient pas désavantagées sur le marché européen en raison de contraintes environnementales», souligne-t-il. De même, la préparation d’un CBAM marocain permettra de protéger le marché local contre les produits à forte empreinte carbone importés, tout en encourageant les entreprises à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement.
Nécessité d’une utilisation responsable des ressources
L’analyse de Elhadi met également en évidence l’importance de la durabilité des ressources renouvelables du Maroc. Il souligne que la coopération entre le Royaume et l’UE doit être guidée par une utilisation responsable de ces ressources, en prenant en compte les besoins des générations futures. Cette approche durable favorisera une transition écologique équilibrée et préservera les avantages compétitifs du Maroc en tant que producteur potentiel d’hydrogène vert et d’autres sources d’énergie renouvelable. En somme, il faut retenir que, lors de ce séminaire sur le Green Deal, organisé par la CGEM et l’Union européenne au Maroc, les représentants des deux entités ont souligné l’importance d’une coopération renforcée dans le domaine de l’économie verte. Les discussions ont mis en lumière les défis environnementaux auxquels sont confrontés les deux partenaires, ainsi que les opportunités économiques découlant de leur partenariat. Cette rencontre a marqué une étape cruciale dans la transition écologique et a mis en avant les mesures concrètes à prendre pour favoriser un développement durable.
Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO