feuille de route : un laboratoire d’impulsion dédié au tourisme interne

Sur dix laboratoires d’impulsion relevant des secteurs public-privé et d’ingénierie touristique, un seul sera dédié au tourisme interne pour le développement des deux filières dédiées au tourisme interne, notamment «Bord de mer» et «Nature & Découverte».

Des dix laboratoires d’impulsion relevant des secteurs public-privé et d’ingénierie touristique qui seront créés pour le développement des filières thématiques et transverses identifiées dans le cadre de la nouvelle feuille de route touristique 2023-2026, celui dédié au tourisme interne revêt une importance cruciale. Les filières «Bord de mer» et «Nature & Découverte» feront, dans ce sens, l’objet d’une attention particulière. Composé d’une équipe multidisciplinaire, le laboratoire d’impulsion s’attaquera, entre autres tâches, à l’épineuse question de l’adaptation de l’offre à la demande et au pouvoir d’achat des nationaux, l’hébergement classique ne pouvant à lui seul répondre aux besoins d’une clientèle nationale hétérogène.

Nuitées des nationaux : la progression la plus spectaculaire
Aujourd’hui, plus de deux décennies après le lancement du plan Biladi, seulement trois stations (Ifrane, Imi Ouddar et Mehdia) ont été réalisées avec une contrainte de saisonnalité liée au calendrier des vacances. Pourtant, le plan a initialement prévu 12 villages de vacances pour le tourisme interne, assortis de produits et de prix adaptés aux profils des voyageurs nationaux.

En vingt ans d’activité, force est de constater qu’entre 2000 et 2019, le nombre d’arrivées des Marocains résidant à l’étranger (MRE) est passé de 1,95 million à 5,89 millions, soit une évolution de l’ordre de 3,94 millions. Quant au nombre d’arrivées des touristes étrangers en séjour, il a progressé de 2,32 millions à 7,04 millions durant la même période. Mais l’évolution la plus spectaculaire a été observée au niveau des nuitées des nationaux (de 2,27 millions en 2000 à 7,84 millions en 2019), soit 5,57 millions de nuitées supplémentaires. D’où l’importance de ce segment pour l’activité touristique.

Parallèlement, le marché international confirme son importance avec la France qui a représenté en 2019 28% des arrivées des pays émetteurs. Elle est suivie de l’Espagne (13%), du Royaume-Uni (8%), de l’Allemagne (6%) en plus de l’Italie, la Belgique, la Hollande…

6 MDH pour les laboratoires d’impulsion
Par ailleurs, la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT) a déjà lancé, à hauteur d’environ 6 MDH, les appels d’offres afférents à l’accompagnement et l’assistance pour la mise en place des laboratoires d’impulsion des filières touristiques, notamment celui dédié au tourisme interne.

À noter que le mandat des laboratoires d’impulsion est articulé autour de quatre principaux objectifs. Il s’agit de l’articulation des prérequis transverses nécessaires pour faciliter l’émergence des filières cibles, notamment en matière d’infrastructures, de financement public et de réglementation à adapter. À cela s’ajoutent la mise en place des plans de lancement des projets locomotives à initier pour chaque filière, la préparation des conventions publiques et privées pour lancer la filière et la définition du plan d’action spécifique pour chaque filière, chaque cluster et chaque région prioritaire ainsi que pour les projets locomotives.

les ambitions clés de la nouvelle feuille de route

Avec une enveloppe de 6,1 MMDH sur quatre ans, la nouvelle feuille de route ambitionne d’attirer 17,5 millions de touristes en 2026 contre environ 11 millions en 2022. Il est question aussi d’atteindre 120 MMDH de recettes en devises à l’horizon 2026 contre 91,29 MMDH en 2022 et 78,6 MMDH en 2019, soit un taux de récupération de 116% (en raison de la hausse de la moyenne des dépenses par touriste). Sur le plan de la création d’emplois, le repositionnement du tourisme comme secteur clé de l’économie permettra la création de 200.000 nouveaux emplois pérennes, dont 80.000 emplois directs à l’horizon 2026. Pour rappel, celui-ci s’élevait à 550.000 en 2019, soit 5% de la population active.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO